La rémunération des grands patrons s’est envolée en 2017

Claire Lemaitre,

publié le 24/10/2018 à 21h40

Le rapport de Proxinvest épingle une envolée au-delà de “la rémunération maximale socialement acceptable” fixée à l’équivalent de 240 SMIC, soit 4,87 millions d’euros.

(Boursier.com) — La rémunération des grands patrons français s’est à nouveau envolée en 2017. Les PDG du CAC 40 ont touché en moyenne 5,1 millions d’euros, soit un bond de 14% en un an (après un repli de 16% en 2016), selon une étude du cabinet de conseil aux investisseurs Proxinvest.

De quoi dépbader “la rémunération maximale socialement acceptable” définie par Proxinvest… Fixée à l’équivalent de 240 SMIC, soit 4,87 millions d’euros, cette “rémunération plafond” symbolique est désormais franchie par 29 présidents exécutifs du SBF 120, contre 23 en 2016.

Fixe, bonus, stock-options…

Concernant les patrons des 120 plus grandes entreprises françaises, Proxinvest indique que la rémunération totale a grimpé de 10% l’an dernier, pour atteindre 3,8 millions d’euros en moyenne – un record.

Pour établir son rapport, Proxinvest prend en compte “l’ensemble des formes de rémunération des dirigeants (fixe, bonus annuel, jetons, avantages en nature, stock-options et actions gratuites de performance valorisées à leur date d’attribution, intéressement en numéraire et autres formes indirectes de rémunération)”.

Les conseils d’administration ont validé une hausse moyenne de +3% pour les rémunérations fixes du SBF 120, de +6% pour les rémunérations variables annuelles, et de +6% pour les actions gratuites de performance.

Envolée de 10% de la rémunération des dirigeants en 2017! >Publication du dix-neuvième rapport de Proxinvest ” La Rémunération des Dirigeants des sociétés du SBF 120 ” https://t.co/Z22mw3WrHd #CorpGov
— Proxinvest (@Proxinvest), via Twitter

Pas de justification ?

Proxinvest indique le patron le mieux payé l’an dernier est le directeur général de Dbadault Systèmes, Bernard Charlès, avec une rémunération totale de 24,6 millions d’euros (15,8 millions d’euros selon la société). Le deuxième est Gilles Gobin, fondateur de Rubis, avec 21,1 millions, selon Proxinvest. Carlos Ghosn, le PDG de Renault et président de Nissan est troisième : “suite au rejet enregistré en 2016, le conseil a légèrement baissé sa rémunération, qui s’élève tout de même à 13 millions d’euros pour 2017”, note le cabinet.

Paulo Cesar Salles Vasques, directeur général jusqu’en octobre 2017 de Teleperformance, est quatrième (12,2 millions), devant Douglas Pferdehirt, directeur général de TechnipFMC, avec une rémunération totale qui s’élève à 10,6 millions d’euros et a augmenté de 88% post-fusion des deux entités.

Proxinvest estime que l’ampleur des hausses (+22% sur la période 2013-2017 pour le CAC 40) n’est pas justifiée “tant vis-à-vis de la surperformance actionnariale créée pour les actionnaires que vis-à-vis de l’évolution de la rémunération moyenne de leurs propres salariés”.

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