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Malgré des séances chahutées ces derniers jours, les investisseurs gardent la tête froid. Le point sur la semaine pbadé et celle à venir.
Après une semaine agitée, beaucoup d’investisseurs attendent sans doute avec impatience la fin du mois d’octobre, qui s’annonce comme l’un des pires depuis dix ans pour les actions. Mais pas question pour autant de voir dans les turbulences des derniers jours l’amorce d’un marché durablement baissier et encore moins les prémices d’une récession. Certes, les incertitudes sur la croissance mondiale, la remontée des taux d’intérêt, la guerre commerciale, le Brexit, le budget italien restent autant de raisons de s’inquiéter et créent un contexte propice à la volatilité en période de résultats. Mais pas au point de pousser gérants et badystes à capituler.
Les marchés se sont pourtant fait peur, à commencer par le Nasdaq américain, qui a subi mercredi sa plus forte baisse (-4,43%) sur une séance depuis août 2011, portant à plus de 12% son repli par rapport à son record du 29 août. Il a toutefois repris dès jeudi près de 3%… pour repartir à la baisse vendredi (-2,07%) en dépit du chiffre un peu meilleur qu’attendu de la croissance américaine au troisième trimestre. Le Dow Jones et le Standard & Poor’s 500 ont quant à eux effacé leurs gains depuis le 1er janvier, tandis que l’indice VIX de volatilité du CBOE, baromètre de la nervosité des investisseurs, atteignait son plus haut niveau depuis février. En Europe, les principaux indices accusent une baisse hebdomadaire de 2,3% à un peu plus de 3% et le Stoxx 600 a inscrit vendredi sa plus mauvaise clôture bas depuis décembre 2016. A l’origine de ce nouveau trou d’air, on trouve surtout des résultats et des prévisions qui ont déçu le marché, dans le secteur des semi-conducteurs chez Texas Instruments ou STMicroelectronics, mais aussi chez les mastodontes que sont Amazon et Alphabet, la maison mère de Google, ou encore en Europe chez le groupe publicitaire WPP.
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LES VALORISATIONS REFLUENT
Ces déceptions ne doivent pas pour autant faire oublier les bonnes surprises, comme celle des résultats de Microsoft, moteur du rebond de jeudi. Et surtout, elles ne remettent pas en cause des perspectives bénéficiaires solides : à mi-chemin de la saison des résultats, la croissance des profits du S&P-500 au troisième trimestre est attendue à 23,6% selon les données I/B/E/S et Refinitiv, un consensus qui s’est amélioré de deux points depuis le début du mois. Mieux, comme le souligne Mark Haefele, directeur des investissements d’UBS Global Wealth Management, “les valorisations des actions américaines et mondiales sont tombées à des niveaux qu’on n’avait pas observés depuis 2016. Le rapport risque/rendement des actions devient donc plus attrayant.” Le ratio cours/bénéfice du S&P-500, qui avoisinait 17 il y a un mois, est en effet revenu à 15,3 selon I/B/E/S.
Face à la tentation des achats à bon compte, certains mettent toutefois en garde : en Europe, souligne ainsi Morgan Stanley dans un point sur sa stratégie régionale cette semaine, les résultat suggèrent des pressions persistantes sur les marges. Et selon un décompte partiel de la banque, la part des entreprises ayant raté le consensus, à 32%, est supérieure de neuf points à celle des sociétés qui ont dépbadé les attentes. “Il s’agirait du premier solde net négatif depuis le quatrième trimestre 2014.” Plusieurs grands groupes européens ont mis en avant ces derniers jours l’impact des tensions commerciales sur leur activité et leurs résultats. Et les constructeurs automobiles souffrent d’un handicap supplémentaire avec les perturbations liées aux nouvelles normes WLTP. D’autres ont rbaduré, comme Kering, qui a donné au secteur du luxe un répit bienvenu. Les résultats de Volkswagen, ArcelorMittal, L’Oréal et BNP Paribas en Europe, comme ceux de General Electric, Apple et Facebook aux Etats-Unis, seront donc à surveiller de près dans les prochains jours.
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L’ITALIE, FACTEUR D’INCERTITUDE POUR TOUTE L’EUROPE
Au-delà des différences entre les deux rives de l’Atlantique en matière de profits, “nous avons besoin d’y voir plus clair sur l’Italie pour pbader à l’achat sur la zone euro”, explique JPMorgan, qui maintient donc sa préférence pour les actions américaines par rapport aux européennes. Or le bras de fer entre le gouvernement italien et la Commission européenne est loin d’être terminé après le rejet par la seconde du projet de budget élaboré par le premier. Rome a désormais un peu plus de deux semaines pour adresser à Bruxelles un projet de loi de finances amendé, ce que refusent pour l’instant la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles (M5S), les deux partis de la coalition gouvernementale. Cette tension persistante risque donc d’alimenter la volatilité des rendements de la dette italienne. Un élément qui pourrait influencer l’attitude des responsables politiques italiens, estime Fabio Fois, économiste de Barclays, en soulignant que “le gouvernement reste sensible à la situation sur les marchés”. “Nous pensons que si la pression du marché devait augmenter de manière non-linéaire, le M5S et la Ligue devraient décider d’un changement de position sur le budget”.
L’autre grande inconnue politique européenne reste bien sûr le Brexit, faute d’accord sur le point épineux de la frontière entre Irlande du Nord et République d’Irlande. Un contexte qui complique la préparation du budget du Royaume-Uni, que le ministre des Finances Philip Hammond doit présenter lundi. Pour la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne (BCE), le contexte de marché fébrile complique évidemment la donne. La Fed observera très probablement le statu quo en novembre pour éviter une collision avec le contexte politique, sa réunion intervenant au lendemain des élections de mi-mandat.
L’hypothèse d’une nouvelle hausse de taux en décembre reste favorite même si la baisse de Wall Street sème le doute chez certains sur son opportunité. Les indicateurs des jours à venir, de l’indice des prix PCE lundi aux chiffres mensuels de l’emploi vendredi, devraient continuer d’alimenter les spéculations. La BCE, elle, s’est abstenue de surprendre jeudi, se contentant de répéter le message des derniers mois sur la fin très probable de ses achats d’actifs fin décembre et en évoquant des risques “globalement équilibrés”. La Banque du Japon (BoJ) mercredi et la Banque d’Angleterre jeudi devraient elles aussi laisser leur politique monétaire inchangée. Les cambistes devraient aussi garder un oeil sur la Chine, où les autorités continuent d’encadrer discrètement la glissade du yuan vers la barre symbolique de 7,0 pour un dollar.
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