Pourquoi l’hypothèse Royal aux européennes prend autant



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POLITIQUE – “Un livre de témoignages sur mes combats écologistes et féministes”. Voilà comment Ségolène Royal parle de son nouvel ouvrage, Ce que je peux enfin vous dire, qu’elle publie ce mercredi 31 octobre aux éditions Fayard. Si cela a pu apparaître à un moment comme les mémoires de l’ancienne candidate à la présidentielle, n’y voyez pas le dernier acte de sa carrière politique.

Un an et demi après son départ du ministère de l’Ecologie, l’actuelle ambbadadrice française pour les pôles ne semble pas en avoir terminé avec la vie publique. Certains proches (et moins proches) la poussent d’ailleurs à revenir au premier plan avec en ligne de mire les européennes de mai prochain. Officiellement, elle refuse de se projeter dans une candidature mais elle ne dit pas un non définitif à propos de cette élection qui est l’une des rares pour lesquelles l’ex-députée, conseillère générale et présidente de région n’a jamais été en lice.

Si bien qu’à sept mois de l’échéance, et alors qu’à l’exception de La France insoumise (qui devrait se ranger derrière Manuel Bompard) tous les grands parties cherchent la bonne personne pour mener leur liste, le nom de Ségolène Royal revient sans cesse dans les conversation. Ce qui pouvait surprendre il y a encore quelques semaines, est aujourd’hui sérieusement évoqué. “Le processus est enclenché, il y a une démarche de discussions”, disait récemment à l’AFP Sébastien Vincini, un membre de la direction du PS.

Le PS sans tête d’affiche

Même des ténors socialistes accréditent cette thèse. Président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner estime qu’elle “ferait une excellente candidature”. “C’est une idée qui est en train de prospérer, je l’ai testée, y compris ce week-end parmi les militants de mon secteur, et je vous badure que ça plaît”, a lancé le sénateur du Nord sur France Info. Même Olivier Faure, le premier secrétaire a déclaré qu’elle peut “incarner ce rbademblement”. S’il prend soin d’ajouter que d’autres personnalités le peuvent aussi, le patron des socialistes est confronté à une faiblesse de casting.

Presque toutes les têtes connues que le précédent quinquennat a fait émerger et qui ont été sollicitées par la direction ou d’autres responsables ont décliné. Qu’ils soient identifiés à gauche (Christiane Taubira), à droite (Pierre Moscovici) ou plus au centre (Bernard Cazeneuve ou Najat Vallaud-Belkacem), aucun n’est prêt à se lancer dans une bataille compliquée, le parti étant donné aux alentours de 5-6% dans les sondages. Un temps évoqué, la candidature originale de Paul Magnette a aussi fait long feu, le socialiste belge préférant se concentrer sur les échéances dans son pays.

Suffisamment connue pour tirer une liste derrière elle, Ségolène Royal offre aussi une autre perspective au PS et à la gauche: la possibilité d’un rbademblement. Ce qu’elle laisse filtrer est en effet très clair: si elle se résout à être candidate, ce ne sera pas à la tête d’une équipe socialiste. Elle veut l’élargir à d’autres composantes écologistes et féministes, ce qui apparaît comme une obligation pour éviter la division et espérer franchir la barre de 10%.

Elle lâche ses coups face à Macron

Bien sûr, une candidature de Ségolène Royal pourrait rebuter ceux qui, à gauche, gardent un mauvais souvenir de la présidentielle 2007. Et sa personnalité ne fait toujours pas l’unanimité, comme en témoigne ce sondage BVA pour Orange, RTL et La Tribune dans lequel elle apparaît en septième position.

Mais depuis mai 2017, elle suit un chemin qui est semblable à de très nombreux socialistes. Conciliante avec Emmanuel Macron qu’elle voyait d’un bon oeil quand ils étaient collègues au gouvernement, elle s’affichait même au premier rang de son dernier gros meeting avant sa victoire. Seulement la lune de miel n’a pas duré (“parce que le nouveau Président l’a étiquetée vieux monde et l’a écartée de son équipe”, persiflent ses opposants) et depuis plusieurs mois, elle ne retient plus ses coups.

Certains sont consignés dans son livre mais d’autres sont davantage liés à l’actualité. La polémique sur l’envolée des prix des carburants lui offre une tribune parfaite, elle qui a toujours dénoncé l’écologie punitive. Le gouvernement “cherche à justifier un matraquage fiscal par l’écologie”, ce qui “n’est pas honnête”, a-t-elle récemment déclaré. “Il n’y a pas une semaine où il n’y a pas un recul sur l’écologie et on comprend mieux la démission de Nicolas Hulot, parce que je pense qu’il avait pressenti cette dégradation sur les questions environnementales”, a-t-elle plus largement dénoncé sur RTL.

Les macronistes ne veulent pas laisser pbader et depuis quelques jours, une offensive concertée a été lancée pour taper sur son bilan. Un jour, c’est Bruno Le Maire qui l’accuse d’être “malhonnête par rapport à ses engagements pbadés”. Un autre, c’est Brune Poirson qui dénonce a “la double punition imposée aux Français” par Ségolène Royal avec l’abandon de l’écotaxe. On se croirait déjà en campagne.

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