L’étrange piratage de documents liés au site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure



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En partenariat avec des médias allemands, « Le Monde » a remonté la piste de ces documents confidentiels discrètement publiés après un piratage.

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Dans la nuit du 10 au 11 juin, c’est un étrange message que reçoivent les 1 700 employés d’Ingérop, un grand groupe d’ingénierie dont le siège est situé à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). « Cher·e employé·e d’Ingérop », débute le message, avant de dénoncer les conséquences environnementales du projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure dans la Meuse (Cigéo), dont Ingérop est l’un des principaux prestataires. Plus loin, le courriel se fait plus menaçant, et évoque de futures « actions diverses visant votre entreprise et les personnes impliquées dans le projet Cigéo ». Il se conclut sur un appel aux salariés, leur demandant de transmettre toutes les informations confidentielles à leur disposition sur le projet Cigéo à une adresse e-mail sécurisée.

Le message est signé d’un collectif baptisé « Les Monstres de Cigéo ». Sur un blog fraîchement créé, le collectif appelle les opposants au projet d’enfouissement à mener campagne contre contre les sous-traitants qui préparent, sur le site de Bure, le gigantesque chantier d’enfouissement de déchets radioactifs. Très critiqué, le projet fait l’objet d’une importante mobilisation de militants écologistes et d’habitants, avec des manifestations régulières et parfois musclées. « Toute forme d’action est la bienvenue, soyons créatif·ve·s, obstiné·e·s, déterminé·e·s, pour obtenir d’Ingérop qu’elle se retire du projet Cigéo et de tous les projets connexes », est-il encore écrit sur le site, sans précisions sur les modalités d’action que le collectif espère voir naître.

« La nature de ces courriels était badez menaçante »

Au siège d’Ingérop, l’e-mail est pris au sérieux, et l’entreprise réagit rapidement. « La nature de ces courriels était badez menaçante, voire déstabilisante pour nos collaborateurs, qui ne s’y attendaient pas du tout », juge François Lacroix, directeur scientifique et technique du groupe….

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