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Le pbadage de l’hiver pourrait être délicat ! Ce jeudi, RTE (Réseau de transport de l’électricité), la filiale à 50,1 % d’EDF chargée de l’équilibre entre la production et la consommation d’électricité acheminée par ses lignes à haute tension, a lancé une mise en garde en présentant son traditionnel bilan prévisionnel sur la sécurité d’approvisionnement du pays.
C’est que, année après année, les marges de manœuvre se resserrent dangereusement. À la veille de l’hiver, le discours des dirigeants de RTE traduit donc une certaine fébrilité. « Cet hiver, si nous avons des températures correspondant aux normales de saison, il n’y a pas d’alerte particulière », a expliqué Jean-Paul Roubin. Mais le directeur d’exploitation de RTE s’est empressé d’ajouter que la « période, comprise entre la mi-janvier et la fin du mois de février 2019 », fera l’objet d’une « attention toute particulière ».
Raison principale de cette inquiétude ? « Cinq centrales nucléaires, sur les 19 réparties dans tout le pays, se trouveront alors à l’arrêt, contre trois l’année dernière », a indiqué Jean-Paul Roubin. La vigilance sera d’autant plus nécessaire que la Belgique connaît une disponibilité moindre de son parc nucléaire. « Seulement deux des sept réacteurs exploités par Electrabel (NDLR : une filiale du français Engie) y sont en fonctionnement », a précisé Jean-Paul Roubin. De quoi faire craindre une pénurie d’électricité. Et pousser le royaume à demander de l’aide aux pays voisins. Dont la France.
Signal d’alerte
Au-delà des problèmes ponctuels d’échanges d’électricité aux frontières, ce bilan pose une fois encore le problème du futur de la production d’électricité en France. « Nous souffrons d’un manque d’anticipation, déplore Yves Marignac, consultant dans l’énergie et porte-parole de l’badociation négaWatt. Et ce bilan constitue un signal majeur d’alerte sur la nécessité d’engager, sans délai, une transformation plus volontaire du système. »
Car la France souffre d’un gros retard de déploiement des énergies renouvelables. Mais aussi du report de la fermeture de réacteurs et d’une consommation qui ne diminue pas, faute de mesures concrètes sur la maîtrise de la demande. « La transformation du système n’a pas été engagée à la hauteur des objectifs fixés », déplore Yves Marignac.
D’où cet avertissement de RTE : « La France pourra fermer ses centrales à charbon, ainsi que la centrale de Fessenheim, d’ici 2022, suivant l’engagement d’Emmanuel Macron, mais à condition de ne pas arrêter de nouveau réacteur nucléaire d’ici cinq ans. » En clair, pas question de fermer jusqu’à 17 centrales comme l’avait évoqué Nicolas Hulot à l’été 2017.
Nul doute, en tout cas, que la présentation le 27 novembre du projet de PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie), qui doit justement définir les grandes orientations de la politique énergétique du pays pour les dix ans à venir, sera scrutée par tous les acteurs du secteur.
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