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La retraite à 62, 65 ou 70 ans ? Très peu pour eux : pour les frugalistes, c’est bien avant qu’il faut profiter de la vie et de ses proches. Aux États-Unis depuis une dizaine d’années et désormais en Europe, de plus en plus de jeunes travailleurs mettent tout en œuvre pour prendre leur indépendance financière le plus tôt possible… et prendre une retraite (très) anticipée.
Qui sont-ils ?
À l’origine, le frugalisme désigne des personnes qui choisissent de travailler moins pour vivre mieux, quitte à gagner moins, par souci environnemental. Ces « nouveaux » frugalistes poussent plus loin la même logique, en se rendant compte qu’ils peuvent, du même coup, arrêter toute activité professionnelle. Et donc mieux profiter de la vie.
D’où vient ce mouvement ?
Le mouvement est né il y a une dizaine d’années aux États-Unis, où il s’appelle « fire » (indépendance financière et retraite précoce). Il prend chaque année un peu plus d’ampleur et s’exporte. Généralement diplômés, salariés, et bien rémunérés, les « fire » doivent d’abord se comporter en ascètes.
Un choix de “riche” ?
Pas forcément, même si un gros salaire (ou deux) permet logiquement d’épargner beaucoup plus, comme John, payé 13 000 dollars par mois : médecin, il a rapidement fait fructifier ses solides économies, et a quitté son métier, « ultrastressant » à 39 ans. Il s’accorde désormais une vie sobre, sans excès. Comme d’autres riches travailleurs, il a abandonné son milieu social et ses attributs : voiture puissante, vacances coûteuses, grande maison, sports onéreux…
Mais l’un des pionniers des “fire”, Peter Adeney (pseudonyme qu’il prend sur son blog) et son épouse ne gagnaient “que” 4 300 euros par mois à eux deux, quand ils ont pris leur retraite, en 2005, à 30 ans… et judicieusement placé leurs économies.
C’est donc possible, et même avec une mise de départ encore plus faible. La démarche est la même : éliminer toute dépense superflue – quitte à vivre quelques années chez ses parents – et investir ses économies dans des placements efficaces.
Thomas, 37 ans, vivait près de Besançon… chez ses parents. Sur ses 1 700 € de salaire, il en épargne plus de 1 000 depuis quinze ans. Ce qui ne l’a pas empêché d’acquérir et de retaper une petite bicoque, achetée à crédit moins de 40 000 €. Il a fini de la payer. Et d’ici trois ans, il aura accumulé 230 000 €, intérêts compris. De quoi retirer 6 000 € par an pour ses dépenses courantes, et laisser le reste produire des intérêts. Si besoin, il n’hésitera pas à retravailler ponctuellement, en intérim.
Sont-ils égoïstes et oisifs ?
Ces frugalistes peuvent apparaître égoïstes aux yeux de ceux qui ne peuvent pas faire comme eux, ou ne le souhaitent pas et cotisent notamment pour la retraite. Mais la plupart d’entre eux réfutent cet argument – et n’ont pas l’intention de demander une retraite d’État.
“Je participe tout de même à la solidarité nationale, avec la CSG, qui s’applique à presque tous les revenus”, estime Tristan, 42 ans, retraité depuis trois ans avec sa femme Chloé. Qui revendique aussi l’écologie de sa démarche : “ Nous consommons très peu, recyclons et réutilisons le maximum… Notre démarche est personnelle, mais elle est bonne pour la collectivité.”
Partir à la retraite pour ne rien faire ? C’est rarement le cas : à 40 ans plus encore qu’à 60 ou 70, ces néoretraités profitent de leur jeunesse relative pour s’investir dans des activités bénévoles, artistiques ou de loisirs, ou encore pour s’occuper de leurs proches, pbader plus de temps en famille…
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