Aciérie d’Ascoval : bras de fer avec l’État



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Avec des blocages, les salariés en colère mettent la pression sur le gouvernement pour sauver l’usine de Saint-Saulve, près de Valenciennes. Une offre de reprise est sur la table. La justice a accordé un sursis de quinze jours, l’État attend un audit économique.

Blocages, pneus en feu et sonnerie aux morts. Les salariés d’Ascoval sont bien déterminés à mettre la pression sur l’usine Vallourec d’Aulnoye-Aymeries (Nord), leur principal client et actionnaire. Avec un objectif : sauver leur emploi sur le site de production d’acier de Saint-Saulve. Les jours prochains s’annoncent chauds.

Quel avenir pour l’aciérie d’Ascoval ? 

Mercredi, la justice a accordé un sursis de quinze jours pour trouver un repreneur à l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve, près de Valenciennes (Nord), en redressement judiciaire.

Le site, spécialisé dans la production d’aciers spéciaux, est menacé de disparition depuis la liquidation judiciaire en février d’Asco Industries, son principal actionnaire. Plus de 280 emplois directs sont dans la balance, un millier avec les sous-traitants. 

193 000 tonnes d’acier produites en 2017, 245 000 en 2018

La situation est-elle désespérée ?

“Si l’État joue le jeu, nous pouvons encore sauver Ascoval”, plaide Xavier Bertrand. Fortement mobilisé sur ce dossier, le président des Hauts-de-France est prêt “à mettre 12 millions d’euros” pour éviter un nouveau naufrage social.

Veut-on uniquement des startups dans notre pays ? Il en faut, bien évidemment, mais je veux également garder des industries : des cols blancs et des cols bleus. #RTLMatin #Ascoval pic.twitter.com/TkAFQHIN52

— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 25 octobre 2018

Le groupe franco-belge Altifort (Somme) a mis sur la table une offre ferme de reprise : il s’engage à maintenir l’ensemble des emplois et à en créer 133 nouveaux. 

En contrepartie, il demande au sidérurgiste français Vallourec – principal client et premier actionnaire d’Ascoval – de maintenir pendant un an et demi son niveau actuel de commandes.

Il va compléter son  plan sur les volets industriel, commercial et financier, a annoncé le ministère de l’Economie et des finances hier soir à l’issue d’une réunion à Bercy avec l’ensemble des acteurs de ce dossier.

Bart Gruyaert, cofondateur d’Altifort.


Photo  Eric PIERMONT / AFP

Photo Eric PIERMONT / AFP

Pourquoi ça coince ?

Spécialiste des tubes en acier sans soudure, Vallourec (dont l’État est actionnaire à 17 %) refuse pour l’instant cette demande qu’il juge « contraire à la préservation (de ses) intérêts ».

Avant de prendre toute décision sur un éventuel soutien public, le gouvernement exige un avis indépendant sur la situation économique d’Ascoval. Le cabinet Roland Berger a été chargé, jeudi, de “rebalayer” tout le dossier.

“C’est notre travail de savoir si cette offre est sérieuse. C’est d’être sûrs que l’on a suffisamment de volumes qui peuvent être vendus à des clients qui existent”, défend la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher.

“On ne peut pas revenir devant les salariés dans un an en leur disant finalement que ça n’a pas marché. “

 

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat après du ministre de l’Economie et des finances Bruno Le Maire 


Agnès Pannier-Runacher se retrouve en première ligne avec ce dossier sensible. Photo François LO PRESTI/AFP

Agnès Pannier-Runacher se retrouve en première ligne avec ce dossier sensible. Photo François LO PRESTI/AFP

Faut-il craindre un nouveau Florange ?

La fermeture en 2012 des hauts fourneaux de Florange, devenue le symbole de la mort de la sidérurgie française, a marqué au fer rouge le quinquennat de François Hollande. Emmanuel Macron joue gros sur ce dossier.

“À mon avis, on sera les prochains. Mon sentiment, c’est que Vallourec ne veut plus d’usine en France”, s’inquiète le délégué FO de Vallourec. Un employé non syndiqué d’Ascoval confirme ses craintes : ” On est le haut de la pyramide, si le haut s’écroule, tour le reste aussi. Ici, ils n’auront plus de produits à faire”.

Edouard Martin, eurodéputé et ex-syndicaliste de Florange, ainsi que plusieurs élus réclament la nationalisation d’Ascoval.

Par Christine BERANGER (avec AFP) |
Publié le 27/10/2018 à 15:28
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