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Un peu plus d’un mois après le 100e lancement d’Ariane 5, ArianeGroup a annoncé la suppression de 2 300 emplois (équivalent temps plein) d’ici à 2022. La firme invoque la fin du développement d’Ariane 6 et un contexte européen défavorable, a-t-on appris lundi 12 novembre auprès de la direction. Cette réduction d’effectifs, « qui vise à éviter un plan social », est accompagnée d’« un plan de compétitivité touchant tous les domaines d’activité de l’entreprise », a-t-on indiqué de même source en précisant qu’ArianeGroup emploie actuellement 9 000 personnes en France et en Allemagne.
ArianeGroup, la co-entreprise Airbus-Safran créée en 2014 pour développer Ariane 6, pointe « une forte concurrence déséquilibrée, menée par des entreprises américaines fortement soutenues par un volume de commandes institutionnelles important ». Le groupe déplore « l’absence de préférence européenne actée pour les lancements institutionnels, badociée à un volume très faible de commandes ». La création de la société SpaceX d’Elon Musk, menant de front lancements institutionnels et lancements commerciaux avec son Falcon 9, a bouleversé le paysage. SpaceX a détrôné Arianespace en nombre de lancements en 2017 et l’écart s’est creusé en 2018.
« Les Américains ont décidé, n’ayons pas peur des mots, de faire la peau aux Européens »
Ariane 6 n’a reçu à ce jour que trois commandes institutionnelles (deux Galileo et CSO-3), ajoute-t-il en soulignant que « toutes les grandes nations spatiales (États-Unis, Chine, Inde, Russie, Japon) réservent leurs missions institutionnelles aux lanceurs nationaux qu’ils financent et ferment leurs marchés à la concurrence ». « Les Américains ont décidé, n’ayons pas peur des mots, de faire la peau aux Européens », a dénoncé dans une lettre d’information interne le syndicat CFE-CGC du groupe, regrettant que « les acteurs de la filière spatiale européenne (aient) décidé tardivement de faire Ariane 6 et de regrouper l’industrie autour d’ArianeGroup ».
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