Augustin Trébuchon, le dernier poilu tué au combat



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Le Malzieu-Forain, France

Augustin Trébuchon est le dernier Poilu mort au combat à Vrigne-Meuse, 10 minutes avant le cessez-le-feu de la première guerre mondiale. Ce berger lozérien est mort, tué par une balle allemande. Il avait 40 ans. L’histoire d’Augustin Trébuchon est restée très longtemps ignorée. Ce n’est qu’en 2008 que le berger lozérien a été reconnu officiellement dernier mort français de la grande guerre. Pour le magazine Terre de Cévennes Saïd Makhloufi vous propose de revenir sur l’énigme du dernier tué de la Grande Guerre. Pourquoi la date à laquelle il a été tué a été falsifiée ? Voici son histoire

Augustin Trébuchon est soldat de première clbade et agent de liaison au sein du 415e régiment d’infanterie a pris une balle en plein front, 10 minutes avant l’armistice du 11 novembre 1918. Il est considéré comme le dernier poilu tué au combat sur le territoire français lors de la Grande Guerre.

Augustin Trébuchon c’est toujours la même histoire c’est cette course une peu ridicule au record, on avait eu le 1er mort de guerre 14/18 et maintenant on arrive à l’époque ou il faut un dernier, il faut un symbole  alors pourquoi pas Augustin Trébuchon. David Davatchi le directeur de l’office départemental des anciens combattants de la Lozère.

Augustin Trébuchon, né le 30 mai 1878 à Montchabrierdans un hameau du Malzieu-Forain au nord de la Lozère. Depuis ses 16 ans, il a la charge de ses cinq frères et sœurs après la mort de leurs parents. David Davatchi le directeur de l’office départemental des anciens combattants de la Lozère : “Augustin Trébuchon aurait très bien pu ne pas s’engager  il était en effet soutien de famille puisqu’orphelin, il  avait élevé ses frères et sœurs. Il a 36 ans, il quitte Mende le 6 août 1914. Il est blessé deux fois, cité deux fois. “Bon soldat ayant toujours accompli son devoir, _a été blessé deux reprises au cours de la campagne_” ; ensuite, à l’ordre de la 73e brigade : “Soldat d’un calme remarquable donnant à ses jeunes camarades le plus bel exemple d’une brillante attitude au cours des combats. En 1918, il occupe le poste très délicat d’estafette. Il court à droite à gauche, pour apporter des ordres, des contre-ordres. C’est une activité où on est très exposé. Ça va pas louper, à 10h50, le 11 novembre, il prend une balle allemande alors qu’il apporte un message à son capitaine indiquant que la soupe est bientôt servie”.

Augustin Trébuchon est donc mort le 11 novembre à 10h50. Pourtant sur sa tombedans un carré du cimetière de Vrigne-Meuse, on peut curieusement lire “mort le 10 novembre 1918”. C’est également le cas sur la fiche individuelle d’Augustin Trébuchon.

Le fiche individuelle d'Augustin Trébuchon dans son livret militaire disponible aux archives départementale de la Lozère à Mende  - Radio France
Le fiche individuelle d’Augustin Trébuchon dans son livret militaire disponible aux archives départementale de la Lozère à Mende © Radio France
SAID MAKHLOUFI

Pourquoi avoir antidaté sa mort ? ” On n’avait pas le droit de mourir le 11 novembre, jour de l’armistice, on n’avait pas le droit de mourir un jour de paix explique  David Davatchi le directeur de l’office départemental des anciens combattants de la Lozère.

– “Joueur d’accordéon” – 

Jusque dans les années 1980, l’histoire ne retint pas le destin d’Augustin, Joseph, Louis, Victorin Trébuchon. Mais “il avait une pbadion qui était devenue un second métier: joueur d’accordéon”, raconte à l’AFP le poète lozérien Léon Bourrier, fils d’un ami proche d’Augustin, Firmin Bourrier, avec lequel il partit au combat le 4 août 1914 à Mende, à l’âge de 36 ans. 

“Très réputé pour ses airs de bourrées et de brise-pied, il animait toutes les soirées et les veillées du canton” et “était toujours accompagné de sa petite amie, Hortense”, raconte M. Bourrier, 85 ans.  

L’unique photo connue de l’estafette montre un homme trapu d’1,61 m, front dégarni et visage ovale, qui en quatre ans de combats n’obtint qu’une seule permission, en 1917, et fut décoré de la Croix de guerre. 

L'unique photo connue de l'estafette montre un homme trapu d'1,61 m, front dégarni et visage ovale, qui en quatre ans de combats n'obtint qu'une seule permission, en 1917, et fut décoré de la Croix de guerre.  - Radio France
L’unique photo connue de l’estafette montre un homme trapu d’1,61 m, front dégarni et visage ovale, qui en quatre ans de combats n’obtint qu’une seule permission, en 1917, et fut décoré de la Croix de guerre. © Radio France
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Retour sur les dernieres heures d’Augustin Trébuchon

En ce mois de novembre brumeux et glacial, la Grande Guerre vit ses dernières heures, sauf à Vrigne-Meuse. Ce petit village situé sur la rive droite de la Meuse est occupé par les Allemands. C’est en face, à Dom-le-Mesnil, que les troupes françaises sont stationnées, prêtes à un ultime badaut. Le 415e régiment d’infanterie a pour mission de franchir le fleuve “à tout prix”, selon les ordres. Pour l’état-major, il ne faut pas relâcher la pression sur l’ennemi, alors que se négocient au même moment les conditions de l’armistice.

A 5h15, ce 11 novembre, la nouvelle tombe - Radio France
A 5h15, ce 11 novembre, la nouvelle tombe © Radio France
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A 5h15, ce 11 novembre, la nouvelle tombe. Le message du maréchal Foch annonçant la fin de la guerre est transmis par télégraphe aux commandants en chef des différentes armées alliées. Le message parvient au 415e à 8h30. Pourtant, les obus continuent de pleuvoir, et Augustin de courir. 

A 10h50 Augustin Trébuchon s’effondre dans la boue, touché par une balle en pleine tête.

L’estafette Georges Gazareth tombe sur un corps encore chaud. C’est Augustin Trébuchon. _”Oh le pauvre Augustin ! I_l ne reverra jamais sa Lozère”, écrira-t-il dans ses mémoires

“Quand mon grand-père était encore en vie, il n’aimait pas parler de la guerre, mais on savait à peu près son histoire”, confie Lucien Trébuchon, son petit-neveu de 69 ans. 

Lucien Trébuchon, son petit-neveu de 69 ans avec les médailles militaire d'Augustin Trébuchon,  - Radio France
Lucien Trébuchon, son petit-neveu de 69 ans avec les médailles militaire d’Augustin Trébuchon, © Radio France
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Dans le hameau lozérien de Montchabrier, une salle porte le nom d’Augustin Trébuchon, de même qu’une rue à Vrigne-Meuse, où sa figure emblématique sera omniprésente lors des commémorations du centenaire du 11-Novembre. 

Terre de Cévennes, c’est tous les samedis et dimanches à 12h06 sur France Bleu Gard Lozère et sur Francebleu.fr



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