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Le sujet devait être évoqué au cours des dernières séances de la négociation qui doit s’achever mi-janvier. Emmanuel Macron a mis les pieds dans le plat avant l’heure. Le Chef de l’Etat a réaffirmé sa volonté d’imposer un « bonus malus » pour enrayer l’explosion des contrats courts. Il s’agit de pénaliser les entreprises qui en abusent, et de récompenser celles qui favorisent l’emploi durable. Et ce, dès le début de l’année prochaine.
«Les entreprises qui favorisent l’emploi durable pour les gens et donc la stabilité, elles auront des bonus, les gens qui font trop de contrats courts ils auront des malus, donc ça va les inciter quand même à changer ça», a déclaré le président de la République ce vendredi à Lens. Pour autant, le Chef de l’Etat ne semble pas fermer la porte à des discussions sur ce thème branche par branche, comme le réclame le patronat qui rejette tout « bonus-malus »
« On le met en place début d’année prochaine, mais on commence cette discussion branche professionnelle par branche professionnelle, et donc entreprise par entreprise, pour les inciter à changer les habitudes dans lesquelles elles s’étaient parfois un peu inscrites », a précisé Emmanuel Macron. Selon le Medef, des discussions sont en cours dans une quinzaine de branches, mais seulement deux ont conclu un accord pour l’instant, la métallurgie et la propreté.
Des déclarations qui ont bien du mal à pbader auprès du patronat. D’autant plus qu’elles interviennent le jour où les partenaires sociaux commençaient leur négociation sur l’badurance chômage, au siège de l’Unedic à Paris. «Le bonus malus imaginé par le gouvernement va détruire des CDD et des emplois intérim sans pour autant créer de CDI!», a tweeté le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. Réaction également du président de la CPME, François Asselin sur Twitter: «Suite à la déclaration du président de la République. Bonus malus: Stop ou Encore? Du coup, négociation Assurance chômage: Stop ou Encore?».
Entre 3 et 3,9 milliards d’économies sur 3 ans
La première séance de discussions a été consacrée à la «philosophie» et «l’architecture du régime» dont le financement est baduré désormais pour partie via l’impôt (CSG) au lieu des cotisations sociales salariales. La discussion a notamment tourné autour d’une proposition du Medef d’badurance chômage à deux étages, avec une partie solidarité gérée par l’Etat et une partie badurantielle gérée par les partenaires sociaux.
La secrétaire générale adjointe de la CFDT, Marylise Léon, a indiqué qu’elle n’avait « pas de refus de principe d’un système à deux étages mais beaucoup de questions». Mêmes interrogations du côté de la CFE-CGC. Pour Force ouvrière, Michel Beaugas explique qu’il n’y est pas tellement favorable, entrevoyant une «baisse des droits ». « On n’est pas encore dans le dur» de la négociation, a estimé de son côté Denis Gravouil de la CGT, qui a fustigé les économies demandées. Pour marquer sa colère, il avait, dès son arrivée au siège de l’Unédic, déchiré en petits morceaux la lettre de cadrage du gouvernement.
En tout cas, les syndicats ont réaffirmé leurs lignes rouges communes. En tête, la dégressivité des allocations. Ils rejettent à l’unanimité l’idée d’une baisse de droits. Les huit organisations syndicales et patronales devront aussi se pencher sur la «permittence », alternance entre emploi et chômage qui englobe plusieurs dispositifs, comme la possibilité de cumuler une partie d’allocation et de salaire. Autre sujet brûlant, la révision du régime des intermittents. Les discussions s’annoncent animées dans les prochaines semaines.
Fin septembre, l’exécutif avait annoncé la couleur aux partenaires sociaux: il faudra réaliser entre 3 et 3,9 milliards d’euros d’économies sur trois ans. Objectifs: accélérer le retour à l’emploi, réduire la précarité et désendetter l’Unédic. Syndicats et patronat avaient déjà planché cette année sur une réforme qui a permis d’élargir l’indemnisation à davantage de démissionnaires et à certains indépendants. C’était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron.
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