Dernière ligne droite pour les Ascoval



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« Allez les gars, courage ! », lance un conducteur à travers la vitre de sa voiture. Face à lui, une cinquantaine d’ouvriers de l’aciérie Ascoval, engoncés dans des gilets oranges fluorescents, se tiennent debout sous la pluie battante, bloquant l’entrée de leur usine à l’arrêt depuis une semaine. « C’est la dernière ligne droite, l’ultime journée d’attente », marmonne Bruno Kopczynski (CFDT), porte-parole de l’intersyndicale reçue ce mercredi matin à Paris par le ministre de l’économie.

A 11h30, Bruno le Maire devrait donner à Bercy un signal fort aux 279 salariés de cette entreprise familiale crée en 1971 dans la banlieue de Valenciennes. Il devrait, en effet, rendre publics les résultats du rapport du cabinet Roland Berger, désigné vendredi dernier pour évaluer les perspectives économiques du site. Le ministère fournira aux salariés et à la direction des éléments déterminants sur leur avenir. Et nourrira, ou non, leur espoir d’être repris par le groupe franco-belge Altifort, seul sur les rangs, qui a désormais jusqu’au 7 novembre pour déposer une offre auprès du tribunal de grande instance de Strasbourg.

En sursis depuis huit mois

Voilà huit mois que le site, l’une des dernières aciéries françaises qui fabrique des barres en acier destinées à l’industrie, est en sursis. En février, son principal actionnaire, Asco Industries a été placé en redressement judiciaire et ce mardi, le gouvernement a réitéré sa volonté de sauver l’usine tricolore en demandant au groupe Altifort de présenter une offre sans l’aide de Vallourec.

Lors d’une première audience au tribunal la semaine dernière, le groupe franco-belge avait en effet présenté une offre de reprise qui impliquait que le sidérurgiste français Vallourec, principal client et désormais premier actionnaire, maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes. Or, Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures -dont l’État est actionnaire à 17 % – a refusé cette demande.

« Vallourec s’est enrichi sur notre dos depuis les années 1970 et il nous lâche désormais en pleine nature », maugréaient mardi les salariés, mbadés côte à côte devant leur site aux côtés de leur directeur. Dans leur collimateur : la stratégie de Vallourec, ce fleuron industriel français du nord -Vallourec signifiant « Valenciennes, Louvroil, Recquignies », trois communes nordistes- qui a entamé depuis le début des années 2000 un processus de délocalisation de ses sites de production vers l’Asie ou encore au Brésil.

Macron dans le Nord la semaine prochaine

« Ici, chez Ascoval, on travaille de père en fils. Les ouvriers sont fiers de leur savoir-faire et s’investissent encore à 100 % sur leur poste de travail, jour et nuit, dans le bruit, la poussière, la chaleur », soutient Nathalie, responsable des achats, qui travaille ici depuis 30 ans. « Nous sommes devenus trop chers pour eux », déplorent, résignés à ses côtés, Olivier et Salvatore, responsables de production sur le site planté au milieu des champs de betteraves, à quelques kilomètres de la frontière belge. Un peu moins de 300 salariés -dont une majorité d’ouvriers spécialisés- y sont encore employés en CDI pour un salaire compris entre 1 500 et 3 000 €.

Ce mardi, la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher a fait part de son incertitude sur l’avenir du site et sur la potentielle aide de l’Etat, via la Banque publique d’investissement (BPI) : « soit le plan flotte et on le soutiendra, soit il ne flotte pas et il faudra le dire les yeux dans les yeux aux salariés », a-t-elle baduré. Emmanuel Macron, qui doit se rendre dans le Nord pendant trois jours la semaine prochaine, à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, pourrait à cette occasion venir rendre visite aux salariés. Mardi, plusieurs élus LREM reçus à déjeuner à l’Élysée par le président de la République, ont d’ores et déjà rapporté qu’Emmanuel Macron suivait avec « grand intérêt » le dossier Ascoval et qu’il « espérait une solution positive » pour l’aciérie.



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