deuxième suicide d’une postière en quinze jours



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Deux semaines après le suicide d’une postière à Sarlat-la-Canéda, qui a entraîné une forte protestation de ses collègues, une autre employée de La Poste s’est également donné la mort, ce mercredi, à Saint-Astier, toujours en Dordogne.

Mercredi 24 octobre, une postière de Sarlat-la-Canéda, en Dordogne, s’est suicidée sur fond de ce que les syndicats avaient qualifié de «harcèlement managérial» local, provoquant la colère de ses collègues qui ont exercé leur droit de retrait durant une dizaine de jours. Ce mercredi, deux semaines plus tard, c’est une autre employée de La Poste à Saint-Astier, non loin de Sarlat, qui s’est donné la mort, a-t-on appris auprès du syndicat Force Ouvrière.

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Selon nos informations, cette postière, âgée de 52 ans, était en arrêt de travail depuis trois ans. Elle s’est pendue chez ses parents. Quelques heures avant de se donner la mort, cette mère de trois enfants s’était confiée auprès de Stéphane Greffe, secrétaire départemental de Force Ouvrière, sur sa souffrance au travail. Interrogé par Le Figaro, ce dernier «fait tout de suite le lien» avec le drame survenu à Sarlat fin octobre car il est question, dans les deux cas, de «restructuration et de pression hiérarchique». Cependant, il se refuse à faire un parallèle entre les deux suicides car le contexte serait clairement distinct. «Pendant trois heures, elle ne m’a pas parlé d’autre chose que de La Poste», a-t-il affirmé.

Selon lui, cette postière était en «burn-out total» et ne s’était pas remise depuis une première tentative de suicide en novembre 2015, entre deux vacations à La Poste. «Depuis, elle disait: “ma vie est un enfer”», a-t-il déclaré. Et d’ajouter: «Elle avait écrit une lettre à La Poste pour parler de sa situation et demandé une promotion pour éviter qu’elle ne porte des charges lourdes. Elle n’a jamais eu de réponse.»

Cure refusée et promotion jamais obtenue

La collègue suicidée «m’a parlé de beaucoup de choses qu’elle a subies et qui l’ont affectée depuis des années, mais pas d’aujourd’hui», a encore déclaré Stéphane Greffe. Il a notamment évoqué «la pression subie par plusieurs encadrants, une cure refusée, une promotion jamais obtenue», et récemment «des courriers envoyés à La Poste et restés sans réponse». «Elle souffrait d’un manque de reconnaissance évident. Elle était dans une situation de détresse que je retrouve chez beaucoup de postiers en France», selon le cadre de FO.

«Après avoir pbadé trois heures à l’entendre se plaindre de La Poste, je ne peux pas ne pas penser qu’il n’y a pas de lien avec son suicide»

Stéphane Greffe, secrétaire départemental FO

«Après avoir pbadé trois heures à l’entendre se plaindre de La Poste, je ne peux pas ne pas penser qu’il n’y a pas de lien avec son suicide», a-t-il conclu, se gardant toutefois d’avancer un lien de causalité direct. Mais dans un communiqué, FO a appelé La Poste a «de fortes prises de conscience sur ses méthodes de management». Il a souligné que les collègues de la postière suicidée n’envisageaient pas d’exercer un droit de retrait mais qu’un CHSCT serait convoqué, et une enquête interne mandatée. Stéphane Greffe a ainsi lancé un «appel au calme», craignant que la situation ne s’embrase en Dordogne, et ailleurs en France. La direction régionale de La Poste s’est dite «très attristée» par le décès de la postière, et a indiqué qu’une cellule d’écoute psychologique était mise en place pour ses collègues.

Il y a deux semaines, une postière de Sarlat, dépressive et en arrêt de travail depuis l’été, s’était suicidée à son domicile. Les syndicats avaient dénoncé un lien direct avec une réorganisation du travail et un management local agressif. Après un bras de fer de deux semaines de droit de retrait par ses collègues, la direction a annoncé que deux cadres locaux de direction ne reviendraient plus sur le site.



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