Economie et Finance | Le métam-sodium indésirable dans les champs français



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La suspension au niveau national du métam-sodium est critiquée par les maraîchers qui affirment que le pesticide n’est pas dangereux pour le consommateur. L’Anses se prononcera sur son utilisation fin novembre.

Le pesticide est banni des exploitations maraîchères de France. Le gouvernement a suspendu vendredi et pour une durée de trois mois l’utilisation du métam-sodium pointé du doigt après plusieurs intoxications.

Son utilisation pour stériliser les sols avant d’y semer des fruits et légumes était déjà interdite en Maine-et-Loire où des dizaines de personnes ont récemment été intoxiquées par ce produit utilisé notamment dans la production de mâche. Cinq personnes ont également été « incommodées » la semaine dernière dans le Finistère sans que leur état nécessite une hospitalisation, selon la préfecture.

« Aucun danger pour le consommateur »

« Il y aura beaucoup moins de mâche, de radis ou de poireaux » sur les étals la saison prochaine, a alerté Philippe Retière, président de la Fédération des maraîchers nantais. Cet arrêté n’a pas manqué de faire réagir les cultivateurs qui craignent que la décision des autorités ne jette la suspicion sur une production qui fait vivre des milliers d’agriculteurs dans l’Ouest de la France. « On ne dit pas que le métam-sodium est un produit anodin », a souligné Retière, mais « il n’y a aucune dangerosité pour les consommateurs ». Un point que confirme Dominique Deniaud, porte-parole de la Confédération paysanne, hostile par ailleurs à l’utilisation de ce produit, qui précise que cette substance, très volatile, ne laisse de traces ni dans le végétal, ni dans le sol.

Seuls les agriculteurs qui appliquent le produit et les riverains des exploitations sont donc susceptibles d’être intoxiqués. Ce sont effectivement des manquements à la stricte réglementation qui encadre le produit, couplés à un climat inhabituellement chaud et sec, qui auraient causé les plus de 70 intoxications dans le Maine-et-Loire.

4 600 emplois impactés

L’Anses doit se prononcer sur l’utilisation du métam-sodium fin novembre. Il « fait partie des substances actives les plus préoccupantes pour la santé et l’environnement identifié dans le plan d’actions national sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides », soulignent toutefois les ministères de la Santé, de la Transition énergétique et de l’Agriculture.

En cas d’interdiction définitive, comme le réclament les ONG France Nature environnement et Génération futures, Christian Durlin, vice-président de la commission environnement de la FNSEA et agriculteur dans le Pas-de-Calais, craint une nouvelle « distorsion » de concurrence avec les agricultures des pays voisins de la France. Le maraîchage représente 60 % des emplois agricoles de Loire-Atlantique, soit 4 600 emplois qui permettent de produire d’importantes quantités de poireaux, concombres, tomates ou encore de la mâche.

Publié le 27/10/2018 à 06:03
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