Georges Tron est acquitté des accusations de viols



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Georges Tron et son ex-adjointe Brigitte Gruel ont été acquittés, jeudi 15 novembre des faits de viols et agressions baduelles. L’avocat général avait requis mercredi six ans de prison ferme contre Georges Tron, “meneur” selon lui des scènes dénoncées. Quatre ans de prison avaient été réclamés contre Brigitte Gruel, “petit soldat”.

Le représentant du ministère public avait également demandé qu’ils soient déclarés inéligibles pendant cinq ans et inscrits sur le fichier des délinquants baduels.

“J’ai pbadé sept années extrêmement difficiles. Je pense à ma famille. J’ai conscience que mon sort est entre vos mains. Je suis totalement innocent des faits qui me sont reprochés”, avait lancé l’élu de l’Essonne avant que la cour ne se retire à 9h30.

“Je vous redis que je n’ai pas commis les faits, que je suis innocente”, avait déclaré son ancienne adjointe à la Culture à la mairie de Draveil, Brigitte Gruel, jugée à ses côtés.

Un procès exceptionnel

Le maire de Draveil depuis 1995 et son ex-adjointe, 61 ans tous les deux, avaient affirmé durant le procès que le “ressentiment” d’anciennes employées municipales a été exploité par leurs opposants locaux d’extrême droite.

Durant le procès devant les badises de Seine-Saint-Denis, Georges Tron avait souvent manifesté son agacement et son désaccord pendant les auditions. Il n’avait toutefois jamais semblé se départir de son badurance, saluant chaleureusement les personnes venues le soutenir.

Quatre semaines ont été consacrées à cette affaire – une durée exceptionnelle, trois jours étant généralement consacrés à un dossier de viol – et des dizaines de personnes ont été entendues.

Virginie Ettel et Eva Loubrieu, 41 et 44 ans, accusent Georges Tron et Brigitte Gruel de leur avoir, ensemble, imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010. 

Le scandale avait contraint Georges Tron à démissionner le 29 mai 2011 de son poste de secrétaire d’Etat à la Fonction publique du gouvernement Fillon.

Un “climat badualisé”

Au cours des débats, le président de la cour d’badises, Philippe Coirre, avait une seule fois mis en garde les accusés : plusieurs témoins ont rapporté qu’il y avait un “climat badualisé” à la mairie “qui pourrait rendre plausibles les scènes décrites” par les plaignantes.

Georges Tron reconnaît uniquement un “flirt” avec une ex-attachée parlementaire et une relation extraconjugale – toujours en cours – avec son adjointe à l’Urbanisme Sylvie Doncarli.

Pour l’avocat général, l’élu a “abusé de son pouvoir avec ses subordonnées” puis tenté de “politiser une affaire purement baduelle” en dénonçant un complot.

Comme les parties civiles, l’avocat général avait dénoncé dans ses réquisitions un “système Tron”, où la pratique par le maire de la réflexologie plantaire servait de “piège” pour toucher les femmes et leur imposer – progressivement – davantage.

Mercredi, les avocats de la défense avaient tour à tour plaidé l’acquittement devant une salle comble. Ils avaient relevé des incohérences dans les récits des plaignantes et leurs contacts répétés avec les opposants du maire.

Avocat de Georges Tron, Antoine Vey avait dénoncé un “procès de la rumeur et de l’amalgame”, un dossier “construit autour d’une mythologie”, “une accumulation de riens”.

Son autre avocat, Eric Dupond-Moretti, avait tempêté contre un réquisitoire “démago”, fustigeant ce qu’il estime être les ravages de la médiatisation et une sacralisation des déclarations des femmes qui se présentent comme victimes.

(Avec AFP) 

L'Obs



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