la zone euro soutient Bruxelles, Rome reste inflexible



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Une nouvelle claque pour la coalition populiste. Deux semaines après son rejet par Bruxelles, le projet de budget a de nouveau été rejeté. Cette fois, ce sont les ministres des Finances de la zone euro qui ne sont pas d”accord. Pour eux, le projet ne respecte pas les critères européens.

« Nous partageons l’évaluation de la Commission européenne et espérons que l’Italie (…) coopérera étroitement avec (elle) à l’élaboration d’un plan budgétaire révisé » écrivent les ministres dans un communiqué.

Fustigeant « une déviation claire, nette, badumée » par rapport aux règles européennes, Bruxelles a laissé à l’Italie jusqu’au 13 novembre pour lui soumettre un budget révisé.

« Notre état d’esprit est celui du dialogue », a insisté lundi le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. Mais « nous ne sommes pas dans une négociation. Les règles sont les règles », a-t-il ajouté estimant que le gouvernement italien doit saisir la main tendue ».

La réponse italienne n’a pas tardé : « le budget ne change pas » a dit le ministre italien des Finances, Giovanni Tria, promettant cependant « un dialogue constructif avec la Commission ».

L’exécutif européen reproche à la coalition italienne, formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), un déficit de 2,4% du produit intérieur brut (PIB) pour 2019, très au-dessus de ce que prévoyait le précédent gouvernement de centre gauche (0,8%).

Le vice-Premier ministre italien se dit convaincu qu’il est possible de réduire « la dette publique avec un budget important » et même que la  « recette » italienne fera des émules.

Son homologue, Matteo Salvini, patron de la Ligue, a, lui, appelé ses partisans à manifester le 8 décembre à Rome pour dire  « pacifiquement » aux  « messieurs de Bruxelles : laissez-nous travailler, vivre et respirer ».

La situation économique italienne est préoccupante, avec un taux de chômage à 10,1%, très au-dessus de la moyenne de la zone euro (8,1%), et une stagnation de l’activité au troisième trimestre, une première depuis trois ans, qui ne sera pas sans conséquences dans les échanges avec Bruxelles.

La coalition a en effet bâti son budget 2019 sur une prévision de croissance très optimiste de 1,5%, contre 1,1% pour la Commission, qui doit présenter jeudi ses nouvelles prévisions.

Or si la croissance est plus faible que prévu, le déficit risque d’être encore plus important, ce qui alourdira un peu plus l’énorme dette italienne (131% de son PIB).



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