les salariés cessent le travail et veulent «étouffer» Vallourec



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Alors que le tribunal de Strasbourg doit se prononcer mercredi sur l’avenir de leur entreprise, les salariés d’Ascoval expriment leur colère envers l’actionnaire Vallourec, qui a décidé de ne pas soutenir le candidat repreneur. Le gouvernement a également rappelé le groupe «à ses responsabilités».

Amer début d’automne pour Ascoval, l’aciérie aux 281 salariés installée à Sainte-Saulve, dans le département du Nord. Alors que le tribunal de Strasbourg doit statuer sur son avenir ce mercredi, les chances de reprise viennent de diminuer brutalement à la suite d’une décision de Vallourec, actionnaire à 40% d’Ascoval. Les «réticences» du fleuron français, que Le Figaro détaillait il y a deux semaines, ne se sont pas dissipées, et ont fini par amener la direction à se désolidariser du projet de reprise, conduit par un autre groupe industriel, Altifort. Vallourec a annoncé qu’il ne lui était «pas possible» d’apporter le soutien demandé par le candidat repreneur, affirmant que cette demande, qu’il chiffre à 51 millions d’euros, serait «contraire à la préservation des intérêts du groupe», qui compte l’État parmi ses propres actionnaires. Le dossier s’annonce donc délicat, notamment pour Emmanuel Macron qui doit effectuer une visite dans le Nord début novembre.

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«Un petit meurtre entre amis» pour les syndicats

Après le «lâchage» de Vallourec, les réactions de colère n’ont pas tardé, tant du côté d’Altifort que des syndicats et des élus. «C’est badez choquant, j’ai du mal à comprendre ces arguments», a déclaré à l’AFP le directeur général d’Altifort France, Bart Gruyaert. «C’est un gâchis industriel. Les salariés vont payer la mauvaise gestion de Vallourec», a-t-il ajouté. «Vallourec vient d’annoncer qu’il ne soutiendrait pas le projet de reprise d’Ascoval. Qu’en dit l’État, actionnaire de Vallourec, et que propose-t-il?», a tweeté le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand.

Les salariés de l’aciérie d’Ascoval, à Saint-Saulve (Nord), ont «arrêté de travailler» mardi avec l’intention d’«étouffer» Vallourec, qui a refusé la veille l’offre de reprise portée par Altifort, a déclaré Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination syndicale d’Ascoval. Jusqu’à présent, «on a été professionnels, dignes. Dorénavant, Vallourec ne pourra plus expédier aucun produit vers ses clients. Les voies ferrées sont barrées, Vallourec, on va l’étouffer (…) On a tout arrêté, tout le monde a arrêté de travailler», a-t-il dit à l’issue d’une table ronde à Valenciennes avec le gouvernement, les élus et les représentants syndicaux de l’aciérie en redressement judiciaire. «Il y a des gens qui étaient incapables de rependre leur voiture (lundi soir), qui ont dormi sur place. Je vous laisse imaginer ce que peuvent ressentir nos collègues», a-t-il ajouté. «Si on meurt, Vallourec mourra». Pour Nacim Bardi, représentant syndical CGT, «c’est un petit meurtre entre amis!». «II y a eu pas mal de collusion entre l’État et Vallourec, qui n’ont fait que démonter un projet industriel solide. Tous les chiffrages avancés par Vallourec sont faux», a-t-il dit à l’AFP.

Pour le député PCF du Nord, Fabien Roussel, «c’est inadmissible. C’est un gâchis industriel. C’est un scandale d’État». «Je partage la colère des salariés», a-t-il dit, appelant l’État à «se donne(r) trois semaines pour monter au capital de Vallourec à hauteur de 33%, minorité de blocage» et redéfinir une «stratégie industrielle». La décision de l’industriel semble faire l’unanimité contre elle, jusqu’au gouvernement. «L’État rappellera Vallourec à ses responsabilités s’il venait à Vallourec l’idée de les oublier», déclarait ce matin le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en marge d’un déplacement au Parlement européen à Strasbourg. «On ne peut pas se désengager du site, de ses salariés aussi facilement, aussi rapidement, en s’en lavant les mains. C’est inacceptable», ajoutait-il. Interrogée par les journalistes à la sortie de la réunion, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, a estimé pour sa part que «ce n’est pas fini». «Je souhaite qu’ils nous présentent des éléments d’évolution de leur plan (…) Notre responsabilité, c’est de trouver la meilleure équation de sortie», a-t-elle déclaré, espérant que le tribunal prenne quelques jours pour rendre sa décision.

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Vallourec doute du plan de reprise proposé par Altifort

Créée en 1975 par Vallourec, l’aciérie de Saint-Saulve, près de Valenciennes, spécialisée dans les aciers spéciaux, est devenue Ascoval en 2017. Elle emploie 281 salariés. Vallourec, dont l’État est actionnaire, en avait cédé 60% au groupe Asco Industries, en conservant 40% avec des engagements de commandes. Mais Asco Industries a été placé en liquidation en février et depuis, l’aciérie attend un repreneur. Deux candidats se sont manifestés: le groupe iranien Boost, qui a déposé une lettre d’intention, et le groupe franco-belge spécialisé dans les matériaux spéciaux Altifort, qui a fait «une offre ferme». Selon le spécialiste des tubes sans soudure, accepter la demande de financement d’Altifort le conduirait «à acheter à cette société son acier à des prix de plus de 30% supérieurs» à ses autres fournisseurs, «mettant en péril (ses) activités françaises et européennes». Et ce, sur des activités confrontées depuis des années à «un contexte de marché extrêmement difficile».

Vallourec doute en outre du plan de reprise proposé, estimant que ses «besoins de financement» ont été «largement sous-évalués» et «ne sont financés que pour une part minime par Altifort», le reste provenant «d’hypothétiques prêteurs et investisseurs». Mais face au risque d’arrêt de l’usine, Vallourec se dit «pleinement conscient du désarroi des salariés d’Ascoval», et prêt à se mobiliser «pour favoriser leur reclbadement». Pour le directeur général d’Altifort, en tout 1000 emplois sont concernés, sous-traitants compris. Altifort s’était engagé à investir à Saint-Saulve dans un train à fil, un projet qu’il financerait à hauteur de 140 millions d’euros, faisant selon lui pbader les effectifs de 281 à 414 salariés.



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