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Une réunion s’est tenue ce mercredi à Bercy pour éviter la fermeture de l’aciérie Ascoval, touchée par le désengagement de son actionnaire Vallourec. L’offre de reprise par Altifort est jugée insuffisante : l’État demande donc notamment à Altifort, la garantie d’avoir plusieurs clients. Le site de Saint-Saulve, l’une des dernières aciéries françaises, qui fabrique des barres en acier destinées à l’industrie, est en danger depuis huit mois, son principal actionnaire Asco Industries, étant placé en redressement judiciaire. Alors, est-ce à l’État de sauver Ascoval ? À vous de juger !
1. Pour sauver les emplois
281 emplois directs sont menacés sur le site d’Ascoval, 1.000 autres sont potentiellement concernés. “Emmanuel Macron a promis que le site ne fermera pas. Il faut que l’État prenne ses responsabilités”, déplorait ce mercredi Olivier Burgnies de la CFDT, à Ouest France. . De son côté, Cédric Orban, le directeur d’Ascoval s”’est dit “inquiet” avant la réunion avec Bercy, d’autant que “les salariés vivent très mal cette situation d’attente. On a besoin d’y voir clair”. Ascoval est une entreprise familiale, et parmi les employés, “un père et son fils continuent la lutte”, ajoute France Info. Jean-Michel Peressoni y travaille depuis 1980 grâce à son père, et vingt ans plus tard il y a fait entrer son fils Sébastien.
2. Pour préserver l’industrie française
Ce mercredi, le gouvernement a annoncé un plan B : au lieu de miser sur des aciers clbadiques, à faible marge, il compte transformer Saint-Saulve en une usine d’aciers spéciaux – du fil d’acier, qui sert à fabriquer des pièces utiles dans la mécanique -. Un nouveau délai d’un mois devrait donc être demandé au tribunal de Strasbourg pour trouver les financements et les clients nécessaires pour la sauvegarde de l’usine. Avant cette décision, d’autres voies politiques se sont prononcées pour préserver ce savoir-faire français. “Veut-on uniquement des startups dans notre pays ? Je veux également garder des industries : des cols blancs et des cols bleus”, a défendu Xavier Bertrand sur RTL.
Plus largement, et malgré l’annonce du gouvernement, Edouard Martin, eurodéputé socialiste, regrette l’absence de “politique industrielle en France”, qui mène à la “fermeture de fleurons comme Ascoval”. Les économistes David Cayla et Henri Sterdyniak, partagent cet avis dans Le Figaro : “L’impuissance de l’État ne serait que le produit “d’absence de stratégie industrielle de moyen et long terme”. Sans compter que les privatisations et la financiarisation “ont fortement nui au dynamisme de l’industrie en France”. Ils déplorent notamment que , “la création d’Arcelor en 2002 puis le rachat d’Arcelor par l’indien Mittal, son principal concurrent, a dépossédé l’État français de tout levier d’action dans ce secteur”. Pourtant, avec la Transition écologique il va falloir beaucoup des travaux, il est donc “important qu’une partie de la production sidérurgique et métallurgique continue à se faire en France”.
1. Elle court le risque de devenir une “entreprise zombie”
La survie d’entreprise n’est pas “forcément une bonne nouvelle”, explique Les Échos. Le journal évoque ces “entreprises zombies”, terme forgé par trois chercheurs d’universités américaines, et qui évoque ces firmes dont la productivité baisse, mais qui ne font pas faillite, alors qu’elles ne s’adaptent pas pour retrouver un nouveau souffle. “L’acharnement thérapeutique, pratiqué par la France sur ses entreprises agonisantes, affaiblit son économie”, appuie encore le journal. Car si ce secteur était une activité stratégique, “Vallourec, le leader mondial du tube sans soudure, n’aurait pas cherché à s’en désengager en 2015 en vendant la majorité du site à la firme Ascométal”, toujours d’après Les Échos. “La question centrale qui se pose est : dans le paysage industriel européen, y a-t-il une place et des clients pour l’aciérie Ascoval ?” explique à Libération le directeur général et cofondateur du repreneur d’Altifort, Bart Gruyaert.
2. Il ne pourra de toute façon pas le faire tout seul
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, le reconnaît elle-même : “il faut surtout trouver des clients, avoir une entreprise compétitive (…) C’est moins une question de financement public qu’une question de financement privé, dit-elle à l’AFP. “Il ne suffit pas de signer un chèque d’argent public pour qu’une usine fonctionne”, ajoute-t-elle. Malgré les 22 millions d’euros de participation de la région Hauts-de-France et de la métropole valenciennoise, l’entreprise a besoin d’être financée à hauteur de 140 millions d’euros. “Altifort aujourd’hui met 10 millions d’euros sur la table, demande 150 millions de financements pour l’ensemble du projet: c’est (…) ambitieux”, dit-elle encore.
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