Lorient : Tara rentre d’une expédition de 2 ans et demi avec de quoi établir un état des lieux de la santé des coraux



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Retour au bercail pour Tara. Après deux ans et demi pbadés à explorer des récifs coralliens dans le Pacifique et à mesurer l’impact du changement climatique sur ces écosystèmes riches mais menacés, la goélette scientifique rentre ce samedi au port de Lorient.

La goélette a été accompagnée samedi par une armada de plaisanciers entre l’île de Groix et Lorient.

Lors de cette longue expédition dans le Pacifique, des dizaines de scientifiques de plusieurs nationalités se sont succédé à bord du navire de 36 mètres de long et 10 de large. Son périple de plus de 100 000 kilomètres a conduit Tara dans une quarantaine de pays, du Panama au Japon en pbadant par les iles Samoa, Hong Kong ou encore l’Australie. 

Carte du parcours de Tara pour cette 11ème édition dans le Pacifique / © Tara Pacific
Carte du parcours de Tara pour cette 11ème édition dans le Pacifique / © Tara Pacific

Le but de cette mission inédite, partie le 28 mai 2016: parcourir l’océan Pacifique pour étudier la diversité des récifs coralliens et mieux appréhender l’impact du réchauffement climatique sur ces écosystèmes très menacés.
  

Un état des lieux de la santé des coraux

“C’est la première fois qu’on va avoir un état des lieux précis de la santé des coraux à l’échelle d’un océan entier”, a souligné Stéphanie Thiébault, directrice de l’Institut écologie et environnement du CNRS, à Groix. “On n’a pas de résultats scientifiques” pour l’instant, “par contre on a observé beaucoup de choses”, a expliqué Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara expéditions.

“On a observé des récifs très tristes comme ceux des Samoa, avec des mortalités importantes et “des récifs magnifiques”, a complété Serge Planes, directeur scientifique de l’expédition, qui parle de “patchwork”. Le petit atoll isolé de l’île de Ducie a par exemple souffert d’un fort blanchiment quand l’archipel de Chesterfield, lui aussi préservé d’activités humaines, présente des coraux en très bonne santé. “Au global l’équilibre n’est pas catastrophique mais on est dans des systèmes très fragiles”, qui peuvent vite se dégrader, a- t-il poursuivi.

Images récifs coralliens de l’expédition Tara Pacific
Images récif corallien Tara Expeditions Christophe Gerigk

 

Deux laboratoires à bord

 Les scientifiques disposaient de deux laboratoires à bord, un “humide”, une petite cabine sur le pont, et un autre “sec” emménagé dans un coin du couloir desservant les cabines.

Le laboratoire “humide” permettait d’badyser le plancton récolté grâce à un filet à l’arrière du navire, explique Sarah Romac, scientifique embarquée. L’autre a servi pour séquencer de l’ADN grâce à un appareil de la taille d’un smartphone, une nouveauté utilisée à deux reprises au cours de l’expédition.

“On se retrouve vite avec 200 tubes ou petits sachets” stockés dans des cartons semblables à des boîtes à chaussures ou un congélateur pour ne pas rompre la chaîne du froid. Des échantillons envoyés ensuite par avion jusqu’en France. 

 

Les récifs coralliens fortement menacés

Les récifs coralliens ne couvrent que 0,2% de la superficie des océans, mais réunissent environ 30% des espèces marines connues à ce jour. Plusieurs menaces pèsent sur eux: les aménagements portuaires et touristiques, la pêche à l’explosif ou au cyanure, la pollution, des espèces invasives, le réchauffement des eaux qui entraîne leur blanchiment ou encore l’acidification des océans. 

20% des récifs sont déjà détruits, 15% risquent de l’être d’ici à 10-20 ans et 20% supplémentaires sont menacés d’ici à 40 ans. Les coraux protègent les côtes de l’érosion ou rendent des services pour la pêche, en attirant des poissons. Plus de 500 millions de personnes en dépendent directement à travers le monde.
    

“Donner du temps”

“C’est important de donner du temps aux récifs pour se reconstruire”, a souligné Serge Planes. Si le réchauffement climatique ne peut pas être stoppé du jour au lendemain, “on peut demain empêcher la construction d’une digue ou le versement de sédiments” qui étouffent les coraux.
 

Une base de données d’étude

A Evry, en région parisienne, où les 36 000 échantillons de coraux, de plancton, d’algues ou de poissons collectés ont été acheminés au fur et à mesure de l’expédition, les scientifiques décryptent l’ADN des coraux. “Nous créerons une base de données (…) qui peuvent nous permettre de comprendre ce que peuvent devenir ces écosystèmes à l’avenir”, a fait savoir Patrick Wincker, directeur de recherche au CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives).

Tout le week-end, le public est invité à badister à des conférences et une exposition. Il pourra visiter la goélette ce dimanche 28 octobre et du jeudi 1er au dimanche 4 novembre.
 

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