Macron, la mémoire et l’essence



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Il décide l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix. On lui parle encore essence. Troisième journée de l’itinérance mémorielle.

C’est une journée totalement consacrée à la mémoire de la Grande guerre, c’est une journée dédiée à Maurice Genevoix, écrivain peu connu des Français, très aimé d’Emmanuel Macron, au firmament de son Panthéon personnel, et désormais promis au Panthéon, le vrai, par le président de la République. Comme il aime à la fois prendre son temps et décider à la dernière minute, c’est dans la nuit du 5 au 6 novembre que le sujet a été définitivement tranché.

Au troisième jour de son itinérance mémorielle commencée à Strasbourg le 4 novembre, le chef de l’Etat visite Verdun. Mais avant cette étape obligée, il se rend aux Eparges (Meuse). De violents combats s’y déroulent au printemps 2015. L’écrivain Maurice Genevoix en est le narrateur dans Ceux de 14, un livre dédié à son ami et frère d’armes Robert Porchon, tombé le 20 février 1915.

Le tombeau d’une génération

Dans le petit village qui s’enorgueillit d’un buste de Maurice Genevoix, un journaliste demande au président ce qu’il pense du mouvement des gilets jaunes. Un habitant s’écrie : “Mais on s’en fout des gilets jaunes !” L’heure est à l’émotion et Gérard Longuet a bien du mal à contenir la sienne, quand le président lui serre la main, échange quelques mots avec lui. Le sénateur de la Meuse, ancien ministre de la Défense, connaît par coeur l’histoire de ces affrontements : “C’est un hommage aux combattants de la France, pas seulement ceux de la Meuse”.

Dans le discours qu’il prononce devant la mairie des Eparges, le chef de l’Etat explore les ressorts de l’engagement des soldats de 14. “Ils savaient pourquoi ils mouraient […] Ils se battaient pour que la France restât la France. Ils firent la guerre sans l’aimer. Elle fut le tombeau d’une génération et la fin de bien des idéaux. […] Ces hommes se battaient car ils voulaient furieusement la paix.” “Chantre de cette mémoire” aux yeux du président, Maurice Genevoix sera officiellement reconnu comme tel par son entrée au Panthéon. Et les poilus l’accompagneront. “Cette armée qui était un peuple” entrera aussi au Panthéon, sous forme collective : les civils appelés sous les drapeaux, les militaires de carrière, mais aussi les femmes qui les ont accompagnés au front.

Emmanuel Macron prononce un discours devant la mairie des Eparges (Meuse), le 6 novembre.

Emmanuel Macron prononce un discours devant la mairie des Eparges (Meuse), le 6 novembre.

LUDOVIC MARIN/AFP

La panthéonisation de Genevoix avait été envisagée sous le quinquennat précédent, mais François Hollande avait choisi d’honorer les héros de la Seconde guerre mondiale et de la Résistance. Il n’avait pas lu Genevoix. Au contraire d’Emmanuel Macron, qui n’a pas oublié que le général de Gaulle donnait régulièrement la parole à Maurice Genevoix, comme il le fit avec Malraux, lors de grandes cérémonies.

“La hausse des carburants, c’est pas bibi!”

Il y a une vie après Les Eparges. Si dans le petit village, les gilets jaunes ne sont pas à la mode, ailleurs beaucoup sont prêts à s’en revêtir. A Verdun, devant la mairie, le président échange avec l’badistance. Un bain de foule qu’il n’avait pas encore vraiment pratiqué depuis le début du déplacement. Interpellé sur le prix des carburants, Emmanuel Macron rétorque à un couple de mélenchonistes retraités : “La hausse des carburants, c’est pas bibi”. Précision : “Bibi”, c’est une manière familière de se désigner, et non le surnom affectueux de Brigitte Macron !

Le président parle longuement avec William, militant LR depuis 1976, qui pronostique : “Vous ne serez pas réélu en 2022”. “Quand on change, on bouscule, développe le chef de l’Etat, il faut regarder les deux bouts [la hausse de la CSG d’un côté, la baisse de la taxe d’habitation de l’autre]. Il faut accompagner, on n’écrase personne.” Et de détailler les primes à la chaudière, les chèques énergie. Il rappelle que la France est le seul grand pays qui vit dans le chômage de mbade. “J’essaye de changer les choses, je crois qu’on part dans le bon sens. Il y a un moment de transition, je sais l’impatience, la colère.”

Un homme se dit “en colère”, il espère que le 17 novembre, toute la France se mobilisera. Il dit qu’il n’y croit plus. Le président répond : “Moi, j’y crois, je me bats.” Son interlocuteur : “Vous aggravez la situation”. Et Macron de repartir dans sa pédagogie, “on va aider ceux qui prennent la voiture, on va accompagner peut-être sous forme d’indemnités kilométriques”. Il ne veut pas de démagogie, il ne veut pas qu’on lui mette sur le dos des problèmes vieux de trente ans. Il comprend les impatiences, mais demande du temps…

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