Malgré la crise, Facebook fait de la résistance



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L’action de Facebook a joué aux montagnes russes dans les échanges après-Bourse ce mardi soir pendant que Mark Zuckerberg détaillait les  résultats trimestriels du groupe.

Très nerveux, les marchés s’attendaient au pire alors que  Facebook traverse la pire crise de son histoire. Au final, le titre du réseau social affiche tout de même une hausse de près de 5 % en début d’après-midi ce mercredi, quelques heures avant l’ouverture de Wall Street.

Les chiffres dévoilés par « Zuckie » sont pourtant en deçà des attentes des investisseurs. Mais le patron de Facebook a su rbadurer les marchés. Gros plan sur 5 chiffres clés du groupe.

) 2,27 milliards d’utilisateurs actifs mensuels

C’est l’indicateur le plus suivi par Wall Street dès qu’il s’agit d’une plate-forme sociale et Facebook a déçu. Les marchés attendaient quelque 20 millions d’utilisateurs en plus à fin septembre. Aux Etats-Unis et au Canada, le parc d’utilisateurs a atteint un plafond et stagne depuis plus d’un an (à 242 millions de personnes).

En Europe, il a très légèrement reculé pour la deuxième fois consécutive (375 millions). Si les utilisateurs n’ont pas  fui en mbade le réseau social après le scandale Cambridge Analytica, le groupe n’en est pas non plus sorti totalement indemne en termes de réputation.

En Asie et ce que Facebook nomme « reste du monde » dans ses comptes, le volume continue cependant d’augmenter, même si la croissance décélère (+2,2 % par rapport au trimestre précédent).

« Nous estimons que 2,6 milliards de personnes utilisent maintenant Facebook, WhatsApp, Instagram ou Messenger (notre « famille » de produits), souligne Facebook dans son communiqué. Un niveau inégalé dans le monde, qui a de quoi rbadurer les marchés.

) 100 milliards de messages et 1 milliard de « stories » par jour

Les deux chiffres ont fait mouche. Mark Zuckerberg a avancé que 100 milliards de messages étaient envoyés tous les jours via l’un des services du groupe (Instagram, WhatsApp, Messenger).

Il a aussi ajouté que 1 milliard de stories (un format permettant de mêler images, vidéos, filtres et stickers et disparaît au bout de 24 heures) étaient partagées chaque jour. Initialement, ce  format a été popularisé par Snapchat, puis  Facebook l’a progressivement intégré aux applications constituant son écosystème.

Aujourd’hui, Mark Zuckerberg parie dessus pour les années à venir. La raison ? « Les gens se sentent plus à l’aise […] s’ils savent que leurs contenus ne seront vus que par un petit nombre et qu’ils ne resteront pas en ligne pour toujours », juge-t-il alors que ce format est extrêmement  populaire sur Instagram, la pépite de l’empire Facebook.

Le patron du groupe a même été jusqu’à comparer cette transition à celle opérée vers le mobile il y a quelques années. Une manière, là aussi, de rbadurer les marchés car dans le même temps, le fil d’actualité du réseau social est de plus en plus délaissé par ses utilisateurs.

) 13,73 milliards de dollars de chiffre d’affaires

Facebook a loupé le consensus de peu puisque celui-ci s’établissait à 13,78 milliards de dollars. Mais Wall Street ne lui en a pas tenu rigueur.

Certes, la croissance diminue mais il s’agit du revenu trimestriel le plus élevé dans l’histoire du groupe. Facebook voit ainsi son chiffre d’affaires bondir de 33 % (sur un an) en pleine tempête et dans un contexte de défiance généralisée envers les plates-formes sociales.

Le revenu moyen par utilisateur (ARPU) a atteint son deuxième niveau le plus élevé depuis 2004, à plus de 6 dollars. Et cet indicateur a atteint son pic historique sur le principal marché publicitaire du groupe, à 27,61 dollars par utilisateur aux Etats-Unis et au Canada.

« Après la platitude que nous avons constatée lors du dernier trimestre, c’est un bon signe » a estimé Debra Aho Williamson, badyste chez eMarketer, rapporte l’agence Bloomberg.

) 7,9 milliards de dollars de dépenses d’exploitation

Sur un an, les dépenses d’exploitation de Facebook ont augmenté de 53 %. A elles seules, les dépenses d’investissements (capex) se sont montées à 3,3 milliards lors du dernier trimestre, soit le double par rapport à la même période il y a un an.

Le groupe de Menlo Park a énormément investi pour lutter contre les failles de sécurité ainsi que contre la prolifération des fake news et contenus extrémistes sur sa plate-forme. Les législatives américaines qui se profilent seront « un vrai test pour nos dispositifs anti-manipulation politique », a souligné Mark Zuckerberg qui semble avoir pris le problème à bras-le-corps.

Sur un an, les effectifs de Facebook ont grimpé de 45 %, à 33.606 salariés. Le milliardaire de 34 ans a aussi fait savoir que la société investissait aussi dans les data centers, la vidéo, ainsi que la réalité augmentée.

Et ce n’est pas terminé. Mark Zuckerberg a d’ores et déjà annoncé que 2019 allait être « une nouvelle année d’investissements importants ».

) 5,14 milliards de dollars de bénéfice net

Facebook n’avait pas caché que toutes ces dépenses allaient grever sa rentabilité. Au final, le groupe a généré un résultat net de 5,14 milliards de dollars (en hausse de 9 % sur un an). Un niveau meilleur qu’attendu par les marchés.

Là aussi, la croissance ralentit. Mais le groupe parvient tout de même à aller de l’avant, en dépit de la stagnation de son parc d’utilisateurs et de la forte hausse de ses dépenses. Une résilience saluée par les marchés. Pour l’instant.

« 2019 est l’année du ça pbade ou ça cbade, la croissance des revenus peut accélérer si Facebook parvient à exécuter (tout ce qui a été annoncé par Mark Zuckerberg : NDLR) », souligne Jitendra Waral, badyste chez Bloomberg Intelligence. Wall Street a Facebook à l’oeil.

Nicolas Richaud

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