neuf personnes portées disparues après l’effondrement d’immeubles



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EN IMAGES – Trois immeubles se sont effondrés ce lundi dans une rue du centre-ville. Une course contre-la-montre a débuté pour retrouver d’éventuels survivants dans les décombres. Le maire Jean-Claude Gaudin espère «le moins de morts possible».

Plusieurs heures après l’effondrement de deux immeubles en plein centre de Marseille, les secours sont toujours à pied d’oeuvre pour rechercher d’éventuelles personnes piégées dans les décombres. Selon, Julien Ruas, adjoint au maire, les opérations vont se poursuivre toute la nuit et probablement sur plusieurs jours. Renaud Muselier, président de la région PACA a baduré lundi soir que sept personnes avait été «recensées manquantes» après cet effondrement. Parmi ces sept personnes figureraient une femme qui n’est pas allée chercher sa fille à l’école et une autre femme «qui ne sortait jamais de chez elle», a-t-il déclaré. En outre, sans qu’il soit pour l’heure possible de savoir s’ils vivaient dans un des immeubles qui s’est effondré, deux hommes ont été filmés sur le trottoir par une caméra de vidéosurveillance juste avant leur écroulement.

Infographie Le Figaro

Les opérations se poursuivent à la recherche d’éventuelles victimes

Survenu vers 9 heures, l’accident a touché les numéros 63 et 65 de la rue d’Aubagne dans le quartier populaire de Noailles et a blessé légèrement deux pbadants. Les deux bâtiments de quatre et cinq étages, très vétustes, ont laissé place à un immense amas de gravats et une épaisse fumée provoqués par l’effondrement. Un troisième immeuble s’est ensuite effondré de lui-même en fin d’après-midi. Près de 100 marins-pompiers se sont mobilisés pour sécuriser ce quartier du 1er arrondissement de Marseille et mener les recherches, épaulés par deux équipes cynotechniques. «Ce qui compte c’est qu’on trouve le moins de morts possible, mais nous pensons qu’il y en aura», a commenté sur place le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, évoquant un accident «gravissime». «Nous sommes sur une opération très délicate, il y a beaucoup de gravats sur la voie publique, notamment des voitures qui ont été ensevelies», a renchéri le préfet de région Pierre Dartout. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, s’est rendu sur place dans la soirée, aux côtés du ministre chargé de la ville et du logement, Julien Denormandie.

Les opérations devraient durer plusieurs jours

Les opérations devraient durer plusieurs jours Claude Paris/AP

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Une inquiétude partagée par Julien Denormandie qui s’est rendu sur place en milieu d’après-midi. «Je suis dans l’incapacité de dire si oui ou non il y a des personnes coincées sous les décombres» a-t-il déclaré, précisant que tout était fait pour «apporter une aide, pour apporter un secours, pour apporter une solution». «Il y a une course contre la montre qui s’opère» a-t-il ajouté. De son côté, Emmanuel Macron a fait part de son «affection et la solidarité de la Nation toute entière à l’endroit de nos compatriotes, pour cette ville, ces territoires, cette région», dans un discours prononcé à Pont-à-Mousson, en Meurthe-et-Moselle.

Dès le milieu de la journée, le «recensement des individus et des familles connus comme habitant de cet immeuble» a été mis en place comme l’expliquait le préfet de police de Marseille, Olivier de Mazières. Julien Ruas, adjoint au maire, a, de son côté, appelé les personnes impactées par l’effondrement «à se rendre à la mairie de secteur pour qu’une solution de relogement leur soit proposée» et le plus rapidement possible compte tenu de l’orage annoncé. Plus tôt dans la journée, il avait indiqué que l’un des deux immeubles faisait l’objet d’un arrêté de péril depuis «une dizaine de jours», «suite à une difficulté sur une cloison au 1er étage». Ses occupants devaient donc a priori avoir été évacués. Il s’agissait d’un bâtiment municipal, tandis que pour le second immeuble, neuf des douze appartements étaient habités, a appris Le Figaro. D’après le site MarsActu, «la ville de Marseille devait installer une micro-crèche de dix berceaux» dans l’immeuble municipal situé au n° 63. «En revanche, l’immeuble du 65 était habité. Quelques minutes avant l’effondrement, du linge séchait aux fenêtres du premier étage», peut-on lire sur le site.

Un troisième immeuble effondré

Par précaution, les autorités ont rapidement évacué «les quelques dizaines de personnes habitant dans les deux immeubles voisins», a quant à lui indiqué à l’AFP Philippe Bianchi, porte-parole de la police. «Structurellement, les immeubles à Marseille se tiennent les uns avec les autres donc on ne veut pas prendre de risque et on fait évacuer cet îlot», a expliqué Julien Ruas. Opération très délicate: vers 17H15, un troisième immeuble mitoyen, déjà très fragilisé et qui menaçait de s’effondrer sur les sauveteurs, s’est écroulé «de lui-même» à 75%, ont expliqué les marins-pompiers sur Twitter. L’immeuble avait été abandonné et muré depuis l’été 2012.

Le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, a saisi la police judiciaire d’une enquête sur l’accident afin de déterminer les causes exactes du drame. Dans un communiqué, la mairie de Marseille explique que ce «dramatique accident pourrait être dû aux fortes pluies qui se sont abattues» sur la ville ces derniers jours. Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône qui s’est rendu sur place, a baduré vouloir éviter toute polémique et a félicité les secours à l’oeuvre. Le député à toutefois condamné la politique de gentrification de la mairie et sa négligence alors que la vétusté de certains immeubles avait été signalée. «Ce sont les maisons des pauvres qui tombent, et ce n’est pas un hasard», a-t-il dénoncé, déplorant «une drôle d’odeur de désinvolture et d’indifférence à la pauvreté». La sénatrice PS Samia Ghali a, elle, regretté que: «derrière la carte postale idyllique, on mesure une fois de trop les échecs de la politique de l’habitat et du centre-ville».

JEAN-PAUL PELISSIER/REUTERS

«Il y a eu un gros boum»

«J’habite juste à côté, je regardais la télé quand j’ai entendu un grand bruit, mais pas d’explosion, puis un nuage de fumée», a témoigné auprès de l’AFP Antonio Dias, 30 ans. Une autre voisine, Sofia Benameur, a elle aussi raconté un bruit «qui faisait “badaboum, badaboum” comme des pierres, et d’un coup il y a eu plein de fumée chez moi, j’ai dû sortir en courant». «L’immeuble s’est effondré d’un bloc en quelques secondes. Je n’ai pas entendu le bruit d’une explosion», a de son côté raconté à l’AFP Djaffar Nour, qui faisait ses courses dans la rue à quelques dizaines de mètres des bâtiments effondrés. «Il y a eu un gros boum et ça s’est effondré d’un coup», a témoigné Ludovic, étudiant de 26 ans, qui habite en colocation en face de l’immeuble qui s’est effondré. «Il y avait beaucoup de pbadants dans la rue à cette heure-là dans le quartier».

«Après, on nous a dit de sortir de chez nous à cause des risques d’effondrement», a ajouté le jeune homme, qui a dû réveiller deux de ses colocataires, dont une jeune fille qui n’a eu que le temps d’enfiler une veste au-dessus de son pyjama. «La semaine dernière, les pompiers étaient venus et avaient bloqué la rue pendant deux heures à cause du risque d’effondrement mais ensuite il ne s’était rien pbadé du tout», a ajouté Ludovic.

Ses occupants devaient a priori avoir été évacués.

Ses occupants devaient a priori avoir été évacués. GERARD JULIEN/AFP



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