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Victoria Adam,
(Boursier.com) — L’aversion au risque s’est aggravée lundi à Wall Street, où les principaux indices ont chuté de plus de 2%, entraînés par un plongeon de l’action Apple (-5%), dont deux sous-traitants ont émis des avertissements sur leurs résultats. Le dollar s’est hissé à son plus haut niveau depuis près de 18 mois, ce qui pourrait pénaliser les entreprises exportatrices, déjà confrontées à la montée des barrières douanières entre les Etats-Unis et la Chine. Le pétrole WTI a tenté un rebond, avant de finir en baisse pour une 11ème séance consécutive.
A la clôture, l’indice Dow Jones a chuté lundi de 2,32% à 25.387 points (-602 points!), tandis que l’indice large S&P 500 a abandonné 1,97% à 2.726 pts et que l’indice Nasdaq composite, riche en valeurs technologiques et biotechnologiques a plongé de 2,78% à 7.200 pts.
La semaine dernière, les trois indices avaient regagné du terrain pour la deuxième semaine de suite : +2,8% pour le Dow Jones en 5 séances, +2,1% pour S&P 500 et un gain plus modeste de 0,7% pour le Nasdaq.
Apple fait plonger le compartiment technologique
Lundi, les valeurs technologiques ont dégringolé dans le sillage d’Apple (-5%) après des “profit warnings” de deux sous-traitants du fabricant d’iPhones. La firme californienne Lumentum (-33% !) d’une part, a indiqué (sans le nommer) que l’un de ses plus importants clients industriels et de consommation pour les diodes laser destinées aux capteurs 3D lui avait demandé de “réduire matériellement les livraisons” durant le second trimestre fiscal, qui se termine en décembre. Or, selon le dernier rapport annuel de Lumentum, le principal client du groupe n’est autre qu’Apple, qui représentait 30% de ses revenus, devant Huawei (11%) et Ciena (11%).
Par ailleurs, Japan Display, un autre fournisseur d’Apple, a lui aussi révisé en nette baisse ses prévisions de résultats annuels, évoquant une faible demande sur le marché des smartphones.
Les autres valeurs internet ont piqué du nez après ces informations, notamment Amazon (-4,4%), Netflix (-3,1%), Alphabet (-2,5%), Facebook (-2,3%) ou encore Nvidia (-7,8%), IBM (-2,1%) et Microsoft (-2,4%).
En l’absence de marché obligataires (fermés pour Veteran’s Day), les investisseurs avaient les yeux rivés lundi sur le marché des changes, où l’appréciation du dollar s’est poursuivie, portant le billet vert à son plus haut niveau depuis près d’un an et demi, notamment dans l’anticipation de nouvelles hausses des taux de la Fed.
L’Europe inquiète, l’euro et la livre en difficulté
Lundi soir, l’euro a reculé de 1% à 1,1221$, au plus bas depuis 16 mois. L’euro a abandonné de 2,7% sur un mois et de 6,6% depuis le 1er janvier. L’indice du dollar, qui mesure son évolution face à un panier de 6 devises de référence (euro, livre sterling, franc suisse, yen, dollar canadien et couronne suédoise) a progressé de son côté de 0,78% à 97,66$, au plus haut depuis près de 18 mois.
Les marchés s’inquiétaient aussi de la montée des tensions en Europe, où le bras de fer entre Bruxelles et l’Italie pourrait s’accentuer mardi, date-butoir pour que Rome présente son projet de budget révisé à la Commission européenne. Vendredi, les autorités italiennes ne semblaient guère prêtes à faire des concessions sur ce budget, qui prévoit un déficit de 2,4% du PIB en 2019 et des mesures de relance susceptibles d’alourdir la dette publique, qui pèse déjà 130% du PIB.
Par ailleurs, la livre sterling a chuté de 0,93%, retombant 1,2852$, dans la crainte d’un Brexit sans accord. La Première ministre britannique Theresa May a de plus en plus en difficulté à faire adopter un accord sur le Brexit par son gouvernement. Vendredi, Jo Johnson, le ministre des Transports et frère de l’ex-chef de la diplomatie Boris Johnson, a démissionné pour montrer son opposition au projet de Mme May.
Rebond avorté pour le pétrole WTI, 11ème séance de baisse
Le marché pétrolier a fait du yo-yo lundi : les cours de l’or noir ont d’abord rebondi après une annonce de l’Arabie saoudite, qui va réduire sa production de 500.000 barils par jour en décembre afin de tenter d’endiguer le plongeon des prix depuis début octobre. Mais la tendance s’est inversée en fin de journée, les investisseurs estimant que l’offre de brut devrait rester excédentaire l’an prochain même si certains pays producteurs diminuent leur production.
Le contrat à terme de décembre sur le WTI a fini lundi en recul de 0,43% à 59,90$, sous le seuil psychologique des 60$. Il affiche désormais une perte de 21,5% depuis le 3 octobre dernier. Au moment de la clôture du Nymex, l’échéance janvier sur le Brent de la Mer du Nord cédait 0,09% à 70,12$, et frôlait lui aussi le “bear market” (-19% depuis le 3 octobre).
Le baril de brut léger américain WTI a désormais enchaîné 11 séances négatives, signant sa plus longue série baissière depuis a moins 1984.
Certains observateurs mettaient aussi une partie de la baisse du marché sur le compte d’un tweet de Donald Trump. Il a blâmé les résultats des élections de mi-mandat, qui ont permis aux Démocrates de récupérer la majorité à la Chambre des représentants, tout en laissant le Sénat aux Républicains. “La perspective d’un Harcèlement du Président par les Dems (Démocrates) donne de grosses migraines aux Marchés Actions!”, a ainsi glissé Trump sur Twitter.
The Presidential Harbadment Dems Stock Market headaches! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump), via Twitter
VALEURS A SUIVRE
Outre les valeurs internet, la cote a été plombée par les valeurs pétrolières dont ExxonMobil (-1,2%), Chevron (-1,7%), ConocoPhillips (-2,3%), Transocean (-7,4%) ou encore Devon Energy (-4,4%).
Le titre de la banque Goldman Sachs a plongé de 7,5% après avoir déjà chuté de 3,9% vendredi dernier. Ce coup de tabac supérieur à 10% en deux séances est lié à des informations de l’agence ‘Bloomberg’ affirmant que l’ex patron de GS, Lloyd Blankfein, serait impliqué dans le sacndale du fonds souverain malaisien 1MDB. Le dirigeant de haut rang non identifié dans les documents judiciaires américains sur cette affaire serait M. Blankfein, qui aurait participé à une réunion en 2009 avec l’ancien premier ministre malaisien Najib Razak, impliqué dans ce scandale de détournement d’argent public malaisien (affaire dans laquelle est également cité l’acteur américain Leonardi Di Caprio).
General Electric a perdu 6,9%, finissant sous la barre des 8$, à 7,96$, au plus bas depuis mars 2009… Le titre du conglomérat a perdu plus de 35% sur les 13 dernières séances. La chute du jour est à relier à une interview du nouveau patron de GE, Larry Culp, à la chaîne ‘CNBC’, dans laquelle le dirigeant a admis l’urgence pour le groupe de réduire rapidement sa dette en procédant à des cessions d’actifs.
Vendredi, le titre General Electric avait déjà baissé de 5,7% après que JP Morgan (le courtier le plus négatif sur la valeur) a réduit son objectif de cours de 10$ à 6$, en citant des inquiétudes concernant la dette de plus de 100 milliards de dollars, et une capacité d’autofinancement libre réduite à zéro….
Alibaba (-1,4%), le colosse chinois du e-commerce, désormais coté à Wall Street, a annoncé un incroyable record de ventes pour la journée du 11 novembre, à l’occasion du “Singles Day” (fête des célibataires). Les ventes ont totalisé 30,8 Mds$, en croissance de 27% en comparaison de 2017.
Malgré ce record, le titre Alibaba a donc fléchi. Il faut dire que certains spécialistes relèvent plutôt un ralentissement de croissance, refusant de se laisser aveugler par la performance globale pourtant impressionnante du groupe. En 2017, la progression des ventes du “Singles Day” avait atteint 39%. La progression de 27% affichée cette année est de fait la plus faible pour le groupe chinois depuis les dix ans d’existence de cet événement.
Altria (-3,5%). Le fabricant américain de cigarettes, connu pour sa marque Marlboro, pâtit d’un article du ‘Wall Street Journal’. Le WSJ croit en effet savoir que le régulateur américain de santé entendrait poursuivre une interdiction totale des cigarettes menthol. Le régulateur US pourrait aussi durcir la régulation du marché des cigarettes électroniques.
Apptio a flambé de 51%! L’éditeur de logiciels va être racheté par la firme de “private equity” Vista Equity Partners, pour un montant de plus de 1,9 Md$. L’offre est libellée à 38$ par titre.
Athenahealth s’est adjugé 9,6%. Les firmes Veritas Capital et Elliott Management ont accepté l’acquisition de cet acteur des logiciels de santé pour un montant de 5,5 milliards de dollars en numéraire.
Ford Motor (+1,17%), le constructeur automobile du Michigan, hésite à Wall Street, le ‘Financial Times’ précisant que le groupe serait ouvert à des collaborations avec ses rivaux étrangers afin d’étendre à l’international des services de conduite autonome. Néanmoins, le CEO de Ford Autonomous Vehicles a refusé de commenter les rumeurs faisant état de potentielles discussions avec Volkswagen.
©2018, Boursier.com
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