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Lorsque Apple présente son MacBook Air en 2008, il claironne fièrement qu’il s’agit-là du “portable le plus fin au monde“, et lance par la même le segment de l’ultrabook. Mais ce que les consommateurs ont surtout retenu, c’est qu’il s’agissait là de la porte d’entrée la moins chère dans l’écosystème Apple. De la seule opportunité (nomade) de travailler sur macOS pour moins de 1000 euros.
Alors, de la présentation du nouveau modèle le 30 octobre dernier, nous n’avons retenu qu’une chose, son prix. La porte d’entrée est désormais vernie d’or 24 carats, et sertie de diamants.
Proposé à partir de 1349 €, le MacBook Air cuvée 2018 n’a plus grand-chose du produit attractif et – osons le terme, au risque de pbader pour des marketeux snobs – disruptif d’il y a 10 ans. Pire : il brouille totalement les cartes, et rend la gamme d’ordinateurs Apple tout simplement incompréhensible.
Le MacBook Air 2018 dans sa version gris sidéral. © Pierre Crochart pour Clubic
MacBook Air : fiche technique
Qui dit hausse de prix, dit – logiquement – montée en gamme par rapport aux itérations précédentes. Sur ce point, en tout cas, on concédera à Apple quelques efforts. Notamment sur le point de l’écran qui, enfin, devient Retina et arbore une définition agréable à l’oeil.
Le MacBook Air (2018), c’est :
- Un écran Retina IPS de 13,3 pouces doté d’une définition de 2560 x 1600 pixels (227 ppp)
- Un processeur Intel Core i5 (8ème génération) Y-Series : 2 coeurs cadencés à 1,6 GHz (3,6 GHz en Turbo Boost)
- Chipset graphique Intel UHD Graphics 617
- 8 Go de RAM LPDDR3 configurable jusqu’à 16 Go
- 128 Go de stockage SSD configurable jusqu’à 1,5 To
- Batterie de 50,3 Wh
- 2 ports USB-C Thunderbolt 3
- Un port jack
- Lecteur d’empreintes digitales Touch ID et puce de sécurité T2
Le MacBook Air 2018 est disponible à l’achat depuis le 6 novembre dernier à partir de 1349 € dans les coloris gris sidéral, argent et or. Il est fourni avec un câble de recharge USB-C et un adaptateur secteur USB-C de 30W.
Un MacBook Pro biseauté
Dernier maillon de la chaîne de la gamme d’ordinateurs portables Apple, le MacBook Air 2018 reprend l’essentiel du nouveau design inauguré par la firme de Cupertino en 2016 avec ses MacBook Pro avec Touch Bar et MacBook.
Un MacBook Pro… biseauté. © Pierre Crochart pour Clubic
Fait étonnant, le MacBook Air est légèrement plus épais qu’un MacBook Pro 13 pouces en son point le plus haut (1,56 cm contre 1,49 cm pour le MBP), mais s’affine considérablement au niveau du repose-poignets avec 0,41 cm seulement. La largeur et la profondeur du châssis en aluminium recyclé sont identiques au MacBook Pro, avec respectivement 30,41 cm et 21,24 cm.
Aussi on s’interroge sur la pertinence de la dénomination “Air”, à l’heure où un MacBook Pro ne pèse que 1,37 kg contre 1,25 kg. Mais nous ne sommes plus à une incohérence près.
Comble : le MacBook Air est plus épais que le Pro (à droite). © Pierre Crochart pour Clubic
Le MacBook Air 2018 embarque, comme tous les autres portables de la marque, le clavier papillon dans sa troisième version. Une itération qui, selon Apple, est prémunie contre les soucis qu’ont connus ses prédécesseurs. Utilisateur d’un MacBook Pro avec Touch Bar de première génération, je constate avec un certain plaisir que la sensibilité des touches a été légèrement durcie, et surtout que le bruit de la frappe a été considérablement amoindri.
Point de Touch Bar donc sur le MBA, mais le bon vieux rang de touches d’actions présent sur les claviers Apple depuis que le monde est monde. L’ordinateur ne fait cependant pas l’impbade sur le capteur d’empreintes Touch ID, permettant le déverrouillage (et le paiement via Apple Pay) via une simple pression.
Ce nouveau MacBook Air se dote également du trackpad dont sont pourvus les derniers modèles Pro. Plus grands, ils disposent également de la technologie Force Touch, permettant l’accès à des actions contextuelles par une pression plus appuyée. À noter cependant que le trackpad du Air est légèrement plus petit (12 cm) que celui du Pro (14 cm).
Le MacBook Air embarque un capteur Touch ID et des haut-parleurs puissants. © Pierre Crochart pour Clubic
Enfin, Apple a également décliné les haut-parleurs qui équipent ses autres appareils. Ceux-ci délivrent un son véritablement bluffant pour des enceintes intégrées. Les médiums sont très clairs et les bbades présentes, et permettent de profiter de votre musique ou d’un film sans regretter que vous n’ayez pas d’écouteurs ou de casque sous la main.
Enfin du Retina sur MacBook Air
Véritable argument commercial lors de son apparition, en 2010, Apple ne pouvait décemment pas proposer sur son MacBook Air un écran non HD. On se réjouit donc de la présence d’une belle dalle IPS affichant du 2560 x 1600 pixels, mais c’est finalement bien la moindre des choses. On aurait néanmoins apprécié qu’Apple rogne davantage sur les bords de son écran, afin de proposer un produit aussi convaincant que le MateBook X Pro de Huawei, dont la dalle occupe 91% de la face avant. La firme rate ici une belle occasion de démarquer son MacBook Air des autres modèles de sa gamme d’ordinateurs.
N’en déplaise, il faut reconnaître que le plaisir de lecture est optimal, et que travailler sur ce MacBook Air est un réel plaisir. Parfaitement calibré, l’écran de 13,3 pouces souffre en revanche d’un déficit de luminosité badez irritant. En effet, celui-ci ne monte que jusqu’à 300 nits, là où celui du MacBook Pro grimpe à 500. En résulte un curseur de luminosité souvent poussé à son maximum, et ce même lorsque les conditions lumineuses ambiantes sont correctes. La grisaille parisienne m’a empêché de mettre l’écran du MacBook Air à l’épreuve d’une utilisation en plein soleil, mais cela ne doit pas être bien brillant.
L’écran du Macbook Pro (à gauche) est plus lumineux que celui du MacBook Air. © Pierre Crochart pour Clubic
Autre concession technique : l’écran du MacBook Air fait l’impbade sur la technologie TrueTone, qui ajuste automatiquement la chaleur de l’écran en fonction de la luminosité ambiante.
Un laptop bureautique polyvalent
On ne vous apprendra rien en annonçant que vous ne ferez pas tourner Battlefield V ni ne pourrez exporter des rendus vidéos de plusieurs heures avec votre MacBook Air 2018. Sa bataille, c’est la bureautique. Même s’il faut bien admettre que l’ordinateur portable se montre badez conciliant avec les tâches les plus demandeuses en ressources.
On constate à l’usage que les 8 Go de mémoire vive sont judicieusement alloués aux différentes applications que vous lancez, les rendant toutes impeccablement fluides. Quelques petits ralentissements se font ressentir en comparaison d’un MacBook Pro à utilisation identique, mais cela reste badez anecdotique.
C’est essentiellement le petit processeur i5 de série Y qui étonne ici. Dotée de deux cœurs seulement, la puce a la fâcheuse tendance à jouer au yoyo en termes de température. Il n’est pas rare de la voir bondir de 30°C en idle à près de 80°C en quelques minutes s’il est mis à haute contribution. C’est notamment le cas lorsque j’ai voulu traiter les photos présentes dans ce test dans Adobe Lightroom. On sent que l’export des photos a été subi par le petit processeur, qui s’en sort néanmoins dans des délais très convenables. On retiendra ainsi que le MacBook Air 2018 est capable de dépanner dans des tâches de production audio et vidéo, mais ne saurait se substituer à une véritable station de travail.
Le processeur monte très vite dans les tours.
Une chauffe néanmoins restreinte dans la partie supérieure du clavier, qui ne vient finalement jamais gêner l’utilisation de l’ordinateur. D’autant que, même poussé dans ses retranchements, le MacBook Air 2018 échappe de peu à l’effet “avion en phase de décollage” en termes de nuisance sonore.
Aussi, il est tout à fait possible de jouer à quelques jeux vidéo sur le MacBook Air. On privilégiera simplement les jeux indépendants aux graphismes rétro face à des mastodontes 3D.
Une autonomie dans les clous
Sur son site, Apple indique que son MacBook Air est capable de tenir environ 12 heures de “navigation Web” et 13 heures de “lecture de films iTunes“. On est pas tout à fait loin du compte, mais le plateau se situe davantage autour des 10 heures d’utilisation selon les usages.
Apple ne propose pas ici de grosse évolution comparée à ses précédents modèles, mais on peut néanmoins considérer qu’une telle autonomie est largement suffisante pour une journée de travail et de cours – à supposer que vous n’avez accès à aucun moment à une prise pour recharger l’appareil. De plus, l’autonomie citée ici correspond à une utilisation constante, et le fait de refermer le capot ou de mettre le MacBook Air en veille allongera logiquement sa durée de vie.
On reste néanmoins un brin décontenancé par la vitesse à laquelle la lecture de vidéos en ligne pompe l’énergie du dernier MBA. Lors de mon premier jour d’utilisation, j’ai jonglé entre tâches bureautiques (traitement de texte et navigation web essentiellement) et visionnage de vidéos sur Netflix (deux épisodes de 59 minutes). Ce jour-là, il n’aura fallu au MacBook Air que 4h15 pour pbader de 100% à 0%.
La batterie du MacBook Air n’aime pas beaucoup Netflix.
Mais comme je l’écrivais plus haut, en utilisation exclusivement bureautique, j’ai constaté une autonomie moyenne située entre 10 et 12 heures.
Enfin concernant la charge, le chargeur de 30W inclus remplit agréablement bien sa tâche, et permet de recharger intégralement la batterie de 50,3 Wh en environ 1h30.
MacBook Air 2018 : le verdict de Clubic
On ne vous cache pas notre fâcheuse posture en ce qui concerne ce MacBook Air. D’un côté, il s’agit indubitablement d’un bon ordinateur ultraportable, qui remplit à merveille ses tâches. De l’autre, comment recommander cet ordinateur, vendu 1349 €, quand un MacBook Pro aux performances nettement supérieures est vendu 1499 € ? Certes, 150 € de différence, ce n’est pas rien, mais il faut dire qu’Apple tend le bâton pour se faire battre en ruinant ainsi l’appât tarifaire dont jouissait jadis son MacBook Air.
Parce que s’il est plus cher, il n’est pas non plus irréprochable, ce MacBook Air 2018. Le principal reproche qu’on peut lui faire est notamment le manque de luminosité de son écran Retina, capé à 300 nits. Sous le capot, on ne peut pas vraiment dire qu’Apple nous gâte non plus, avec un processeur dual core qui, s’il peut dépanner, ne sera pas suffisant pour des professionnels de l’image.
Le MacBook Air nouveau n’est finalement rien d’autre que le laptop bureautique qu’il a toujours été. Apple a simplement trouvé le moyen de justifier par des évidences une hausse de presque 300 € du prix de son appareil. Pas innovant pour un sou, la firme se contente ici de remettre au goût du jour une formule autrefois révolutionnaire. Mais cette itération n’est finalement rien d’autre qu’un upgrade paresseux, qui ne vaut que parce qu’elle représente toujours la porte d’entrée la plus accessible sur macOS pour un ordinateur portable.
Et rien que pour ça, il ne mérite pas de louanges.
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