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- Une grande partie des autoroutes françaises est gérée par des concessions privées.
- Ces dernières peuvent augmenter les prix chaque année, en tenant notamment compte de l’inflation.
- En février 2019, elles pourront majorer cette hausse en raison d’un plan de rénovation décidée à la fin du quinquennant Hollande.
Nouveau coup dur pour les automobilistes. Après la hausse des prix des carburants, voici venir
celle des autoroutes. Comme chaque année, au mois de février, le tarif des péages va augmenter, pour répercuter l’inflation. Rien de nouveau sous les lampadaires, donc ?
Si, car les prix augmenteront plus qu’habituellement, rapporte le JDD. Chaque concessionnaire pourrait en effet appliquer une majoration comprise entre +0,146 % et +0,22 %. Pourquoi une telle hausse ? Les sociétés décident-elles seules du prix des péages ? 20 Minutes revient sur ce sujet.
A qui appartiennent les autoroutes ?
Le réseau autoroutier appartient à l’Etat. Mais ce dernier a cédé plus de 9.000 km (sur près de 12.000) à des sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) depuis 2006 : le pouvoir public laisse ainsi les sociétés privées (Vinci, Eiffage et Abertis) la construction, l’exploitation et l’entretien du réseau pour une période précise (25 à 30 ans). En échange, les SCA se rémunèrent grâce aux péages.
Qui décide du prix des péages ?
Les tarifs augmentent au 1er février de chaque année. Cette hausse est calculée selon une formule, inscrite dans les contrats entre les sociétés d’autoroute et l’Etat, qui tient compte notamment de l’inflation. Un décret précise que le prix des péages doit tenir compte également de « la structure du réseau, des charges d’exploitation et des charges financières de la société ». Chaque année, l’Etat évalue puis valide les nouvelles grilles tarifaires proposées par les sociétés.
Pourquoi les tarifs vont-ils augmenter plus fortement en 2019 ?
En février 2019, les tarifs des péages vont augmenter comme chaque année au regard de l’inflation. Mais cette fois, les concessionnaires devraient également ajouter une majoration comprise entre +0,146 % et +0,22 % selon les secteurs. Cette nouvelle hausse viserait, rapporte le JDD, à faire payer aux automobilistes la majeure partie des quelques
700 millions d’euros de travaux d’un plan d’investissement autoroutier, lancé à la fin du quinquennat de François Hollande.
Pourquoi ces hausses sont critiquées ?
Concernant ce plan d’investissement, l’Arafer (autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) relève que ces hausses « excèdent le juste niveau qu’il serait légitime de faire supporter aux usagers », dans un avis daté de juin 2017.
La gestion des SCA est plus globalement critiquée depuis plusieurs années. En 2013, la Cour des comptes publie un rapport critique où elle affirme que « le rapport de force apparaît plus favorable aux sociétés concessionnaires » et dénonce « des augmentations tarifaires supérieures à l’inflation ». En 2014, l’Autorité de la concurrence juge la régulation de l’Etat « défaillante » dans ce domaine, et dénonce la « rentabilité exceptionnelle » de ces sociétés concessionnaires. En 2016, ces dernières ont vu leurs bénéfices flamber de 25,2 % par rapport à 2015 pour atteindre 2,8 milliards d’euros, et pu verser 4,7 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires (+41 %).
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