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Victoria Adam,
(Boursier.com) — Pourquoi les marchés boursiers américains ont-ils baissé en octobre, alors même que les résultats d’entreprises du 3ème trimestre, en Europe comme aux Etats-Unis, s’avèrent bien supérieurs aux attentes des badystes ? S’agit-il du début d’une vaste correction, voire d’un marché baissier, ou bien d’une simple pause dans la plus longue ascension de l’histoire de Wall Street, qui dure depuis maintenant 9 ans et 7 mois aux Etats-Unis ?
La réponse à cette question dépendra de nombreux facteurs, parmi lesquels figurent les tensions commerciales USA-Chine, la politique monétaire de la Fed et les résultats des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, qui détermineront la capacité de Donald Trump à poursuivre ou non ses réformes, notamment son programme de rénovation des infrastructures.
Les technologiques ont plombé les marchés en octobre
En octobre, Wall Street a vécu son pire mois depuis 7 ans, avec une chute de 5% du Dow Jones, de 7% pour le S&P 500 et de 9,2% pour le Nasdaq composite, riche en valeurs technologiques, ces dernières ayant bénéficié depuis plusieurs années d’une hausse parfois vertigineuse. Pour le Nasdaq, ce mois d’octobre a même été le pire mois depuis 10 ans, en novembre 2008, en pleine crise des crédits “subprimes”…
Un groupe de 6 géants d’internet (Facebook, Alphabet, Apple, Amazon, Microsoft, Netflix) a même plongé de 13% en octobre, selon le cabinet Refinitiv, malgré des résultats dans l’ensemble supérieurs aux attentes au 3ème trimestre. Les investisseurs ont sanctionné le moindre écart, même minime, par rapport aux prévisions et surtout, ils ont été parfois déçus par les prévisions de ces sociétés, notamment Amazon et Apple, qui se sont montrés prudents pour leurs ventes de fin d’année.
Des bénéfices en hausse de 25% par rapport au 3ème trimestre 2017
Pourtant, sur les 74% des entreprises du S&P 500 ayant à ce jour publié leurs comptes du 3ème trimestre en octobre, 78% d’entre elles ont fait mieux que prévu en termes de bénéfices, et 61% ont publié des revenus supérieurs aux attentes, selon les statistiques tenues par la cabinet Factset (groupe Dow Jones). La hausse moyenne des bénéfices par action frôle les 25% (24,9%) par rapport à la même période de 2017 ce qui, si ce chiffre se confirme pour l’ensemble du S&P 500, représentera la meilleure performance depuis le 3ème trimestre 2010, selon Factset. Fin septembre, le consensus des badystes tablait sur une hausse de l’ordre de “seulement” 19% pour le S&P 500 au T3 2018.
Quant aux prévisions pour le 4ème trimestre, elles ne se sont pas dégradées dans la très grande majorité des cas. Les badystes ont toutefois relevé quelques sujets d’inquiétude, car jusqu’à présent 46 compagnies du S&P 500 ont revu en baisse leurs prévision pour le T4, tandis que seulement 24 les ont revues à la hausse, les autres compagnies n’ayant pas modifié leurs perspectives.
Un net ralentissement de la progression des profits en 2019 ?
L’investissement en Bourse étant motivé non pas par des données pbadées, mais par les anticipations de futurs bénéfices par action, il semble donc que les investisseurs jugent que les profits des entreprises devraient nettement ralentir leur hausse courant 2019… L’avenir dira si les marchés ont raison de s’inquiéter, mais pour l’instant, ils voient les risques s’accumuler pour les prochains trimestres, à commencer par les hausses des coûts des entreprises liés à la montée des barrières douanières et à la hausse des cours des matières premières.
En outre, la hausse des taux d’intérêts, pilotée par la Réserve fédérale, augmente les frais financiers et renchérit les coûts des emprunts, ce qui rognera également sur les profits. Enfin, les baisses d’impôts sur les sociétés mises en oeuvre en 2017 par Donald Trump sont désormais digérées, réduisant l’effet de base positif qu’avait entraîné leur mise en oeuvre dans les deux premières années.
Pour 2019, le gestionnaire d’actifs Blackrock s’attend tout de même à une année toujours marquée par un contexte positif pour les bénéfices des entreprises. Le consensus des badystes table encore sur une croissance de 10% des profits en 2019, après une hausse de l’ordre de 20% en 2018. Certains badystes sont moins optimistes, notamment ceux de Morgan Stanley, qui tablent sur une hausse limitée à 5% des bénéfices par action l’an prochain. Ce ralentissement significatif est notamment lié aux politiques de la Fed et des autres banques centrales, qui “ont resserré leur politique monétaire plus que le marché (et éventuellement l’économie) ne peut le supporter”, estiment les badystes de la banque américaine.
Wall Street progresse généralement l’année suivant les “midterms”
A très court terme, les marchés ont les yeux rivés sur les résultats des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, où un échec pour Donald Trump (par exemple la perte du Sénat) serait mal perçu, car les Démocrates seraient susceptibles de remettre en cause la pérennité des baisses d’impôts faites par Trump et de freiner son vaste projet de rénovation es infrastructures américaines.
Selon les statistiques compilées par le site ‘RiskHedge Report’, publiées mardi par Marketwatch, depuis 1946, il y a eu 18 “midterms” et les actions américaines ont progressé dans les 12 mois suivant chacune de ces élections ! Et quelle hausse, puisqu’elle a atteint en moyenne… 17% sur 12 mois, et même 32%, si l’on prend pour référence le plus bas de l’année des “midterms”…
D’autres statistiques modèrent toutefois cet optimisme : selon la firme Fundstrat Global Advisors, qui a étudié les marchés depuis… 1896, la hausse moyenne des marchés n’a été que de 1,9% lorsque le parti du président a perdu la majorité à la chambre des représentant (l’hypothèse la plus probable pour Trump). Lorsque le parti du président a conservé sa majorité à la chambre, la hausse a été de près de 17% dans les 12 mois suivant l’élection.
La grande crainte d’une guerre commerciale entre Washington et Pékin
Au-delà des élections, de la politique monétaire de la Fed et des perspectives bénéficiaires, l’évolution des marchés boursiers restera guidée ces prochaines semaines par les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. En cas d’échec menant à une guerre commerciale de grande ampleur, les marchés d’actions seraient sans doute impactés fortement à la baisse, car l’économie américaine et mondiale risquent d’en souffrir, ce qui au pbadage pourrait amener la Fed à faire une pause dans son cycle de resserrement monétaire.
Les derniers échos venant de Chine mais aussi du côté de Washington semblent pointer vers une volonté de parvenir à un accord. Le président américain Donald Trump doit rencontrer son homologue chinois Xi Jinping à la fin du mois en Argentine, en marge du sommet du G20 organisé à Buenos Aires.
©2018, Boursier.com
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