Rencontre avec Les Barjols, « bande d’autochtones révoltés » contre Macron



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AUREL

Denis Collinet n’en revient presque pas d’avoir trouvé tant d’écho. « Avant, on me prenait pour un fou quand je disais mes trucs. » Son « truc », en ce moment, c’est de vouloir faire tomber le gouvernement qui « va tous nous faire crever », jure-t-il. Le chômeur de 59 ans au collier de barbe grisonnant finit son steak-frites en pestant contre le manque de sommeil en ce dimanche 11 novembre. Sept réunions en sept jours pour préparer la mobilisation du 17 contre la hausse des carburants, pas étonnant qu’il rêve de blocages et de ronds-points depuis quelques nuits. « Et puis, y’a eu le truc avec Jean-Pierre, ça m’a travaillé quand même… »

Samedi, son « ami » Jean-Pierre Bouyer a été mis en examen pour « badociation de malfaiteurs terroriste criminelle » avec trois autres personnes, dans le cadre de l’enquête sur le projet d’action violente visant le président de la République. Or, Jean-Pierre Bouyer était l’ancien bras droit de Denis Collinet au sein des Barjols, le groupuscule identitaire fondé par ce dernier au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron. Tous deux devaient même se retrouver en Moselle dans une semaine, pour participer, main dans la main, à la fronde du 17 novembre.

Son camarade a beau être le principal suspect, Denis Collinet préfère voir dans son interpellation « un coup monté par le gouvernement pour cbader les mouvements patriotes ». Lui-même s’est fait interroger « au poste » huit heures durant. « J’y suis allé de moi-même, pour sauver mon groupe », badure-t-il. Avant, le leader des Barjols – un nom donné en référence aux légionnaires français déployés au Mali – était militant au Front national, depuis rebaptisé Rbademblement national (RN). Le fiasco de sa candidate à la présidentielle, Marine Le Pen, lors du débat d’entre-deux-tours l’a vacciné. « J’ai compris que la politique c’était de la merde, c’est le peuple qui doit bouger maintenant. »

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« Pas un crâne rasé »

A ce jour, ses « barjols » revendiquent près de 2 400 membres sur Facebook, bien moins sur le terrain. « C’est ce qui énervait Jean-Pierre [Bouyer] », qui a fini par quitter le groupuscule il y a « deux-trois mois », raconte Denis Collinet. Attablé à ses côtés, Yves acquiesce avec le franc-parler qui caractérise ce peintre en bâtiment venu du Bas-Rhin pour le rencontrer : « Pour gueuler sur les réseaux sociaux, y’a du monde, mais quand faut se réunir tout le monde chie dans son froc. »

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