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Pour l’avocate de l’ex-directeur de l’abattoir de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), Denise Pombieilh, «c’est une peine modérée, à la hauteur de la réalité de ce dossier». Aujourd’hui retraité, l’homme a été condamné à six mois de prison avec sursis. Il était notamment poursuivi pour non-respect du cahier des charges auquel était tenu l’abattoir. Le délibéré rendu à Pau ce lundi condamne également cet établissement, en tant que personne morale, à 10 000 euros d’amende (50 000 euros avaient été requis). Quatre salariés de l’abattoir, poursuivis pour «mauvais traitements infligés sans nécessité à un animal domestique», ainsi que pour non-respect des règles de protection animale, écopent quant à eux de 80 à 870 euros d’amendes cumulées.
L’affaire avait éclaté en mars 2016, avec la diffusion par l’badociation L214 d’images tournées en caméra cachée dans cet abattoir juste avant Pâques. Au-delà des mises à mort d’agneaux de lait et de veaux, ces vidéos révélaient des scènes terribles : des animaux frappés sur la tête avec un crochet, recevant des coups de pied, «étourdis» à plusieurs reprises, saignés trop tardivement, égorgés sans avoir perdu conscience, et même un agneau écartelé vivant. L214 avait porté plainte auprès du procureur de la République de Pau pour maltraitances, sévices graves et actes de cruauté. Pas moins de 195 infractions avaient été retenues dans le cadre de ce dossier, notamment pour l’utilisation de l’aiguillon électrique, pourtant interdit dans le cahier des charges du Label rouge auquel était soumis l’abattoir. Après trois renvois, le procès s’était tenu les 17 et 18 septembre. A la barre, le directeur avait témoigné de ses difficultés à trouver du personnel qualifié, tandis que les salariés dénonçaient le poids des cadences.
«Pas à la hauteur des souffrances subies»
«On reproche à des employés des mauvaises pratiques avant tout liées à des conditions de travail peu satisfaisantes», estime Me Antoine Tugas, conseil de trois des quatre salariés, qui note avec satisfaction que les «mauvais traitements» n’ont pas été retenus à l’encontre de ses clients. De son côté, Me Hélène Thouy, avocate de L214, souligne que «condamner l’abattoir en tant que personne morale, c’est montrer que les maltraitances ne sont pas seulement le fait d’individus, mais de l’ensemble du système. Les pratiques de cet abattoir étaient bien connues or les services vétérinaires n’ont rien fait».
Pour la cofondatrice de L214 Brigitte Gothière, le procès de cet abattoir certifié bio, estampillé Label rouge et IGP (indication géographique protégée), a rappelé que «quels que soient les labels, les méthodes d’abattage génèrent d’intenses souffrances pour les trois millions d’animaux mis à mort chaque jour en France». La militante regrette également que le volet «tromperie du consommateur» ait été prépondérant dans le traitement pénal de ce dossier, «alors que la condamnation des maltraitances, qui relève de simples contraventions, n’est certainement pas à la hauteur des souffrances subies par les animaux».
Sarah Finger
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