un chef d’œuvre oui, mais pas sans défauts



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Sorti il y a tout juste deux semaines, Red Dead Redemption 2 est d’ores et déjà en pbade de devenir le jeu le plus vendu de l’année avec pas loin de 17 millions de copies ayant déjà été envoyés dans les boutiques du monde entier. Un véritable raz de marée qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on connaît l’effervescence entourant chaque parution d’un titre estampillé Rockstar, et le culte voué aux aventures de John Marston. Il faut dire que huit ans de sevrage, c’est un poil long, et qu’il était plus que temps que Rockstar nous distribue une nouvelle ration de far west dont ils ont le secret.

Deux semaines, c’est aussi le temps qu’il nous a fallu pour nous faire un avis sur la dernière production de Rockstar. Un titre ambitieux, mbadif, riche, prenant mais aussi balourd, lourdingue, et énervant lorsqu’il s’y met. Alors oui, nous avons pris notre temps. Le temps de voir tout ce qu’il avait dans le ventre, de décortiquer les impressions qu’il nous laissait à tête reposée, afin de ne pas le juger, en bien ou en mal, dans le feu de l’action. Et croyez-le ou non, cela n’a pas été de tout repos car Red Dead Redemption 2 nous en a fait voir de toutes les couleurs, pour le meilleur comme pour le pire. Trêves de bavardages donc, et place au spectacle.

red dead redemption 2

Sprechen sie Dutch ?

1899, une petite troupe évolue péniblement dans une tempête de neige. Le froid les pousse toujours plus loin, à la recherche d’un abris pour pouvoir soigner les blessés, manger un morceau, et vivre un jour de plus. Cette bande, c’est celle de Dutch Van der Linde, un bademblage de roublards à la petite semaine, de femmes de petites vertus, de bandits de grands chemins, bref, une jolie petite famille dysfonctionnelle qui ne perdure que grâce à la volonté inébranlable du patriarche, Dutch, porté par un idéal de liberté, quel qu’en soit le prix à payer.

Si nous les retrouvons dans une situation aussi périlleuse au début du jeu, c’est à cause d’un braquage qui a mal tourné. Une sombre affaire qui les a poussés à quitter la ville de Blackwater sans se retourner, et qui laissera des séquelles bien plus profondes qu’il n’y parait à chacun des protagonistes. Sans trop en dévoiler sur l’histoire, car c’est elle qui fait tout le sel des productions Rockstar, sachez que nous suivrons les tribulations de cette bande au gré de leurs errances. Traqués par la Pinkerton, une agence de détective bien décidée à éliminer la menace des « libres penseurs » comme Dutch et les siens, harcelés par les bandes rivales, notre bande de joyeux lurons avancera de Charybde en Scylla, vers un avenir qu’ils espèrent meilleur.

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Dire que Rockstar sait raconter des histoires est un doux euphémisme. Que l’on apprécie ou pas les histoires de bandits, difficile de nier la qualité des récits proposés par les deux derniers GTA. Et il en allait de même avec les aventures de John Marston, qui nous livrait une histoire crépusculaire qui vous prenait aux tripes pour ne vous lâcher qu’une fois le générique de fin terminé (et même après). Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas avec Red Dead Redemption 2 que cette suite de succès va s’arrêter. Le studio a encore une fois affuté ses plus belles plumes pour nous conter une fresque grandiose sur le rêve américain et son quasi-échec, dont on ne ressort pas indemne. Il faudra du temps cependant, pour découvrir toute la maestria de ce scénario.

Vous allez le lire souvent dans les paragraphes qui suivent, mais le rythme de ce Red Dead Redemption est lent, et il faudra attendre de nombreuses heures, et au minimum deux chapitres pour que la narration se déploie dans toute sa splendeur. Afin de sublimer le propos qui nous est ici conté, Rockstar s’appuie sur une ribambelle de personnages hauts en couleurs, qui nous accompagneront à chaque instant de notre périple.

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Car si l’on incarne ici Arthur Morgan, une fine gâchette mal débourrée, un peu rustre sur les bords, mais doté d’un grand cœur. Ce n’est pas uniquement son aventure que l’on vit, mais bien celle de cette bande hétéroclite. Au fil des heures de jeu, on apprend à découvrir les différents membres qui la constituent, que ce soit au gré des diverses missions constituant l’histoire, ou simplement en prenant le temps de traîner ses guêtres dans la camp de base, pour surprendre des discussions fugaces, participer à des tâches pour le bien du camp, ou tout simplement en disputant une partie de domino avec une des filles.

Toutes ces petites actions, ces petits riens, font que l’on s’attache à chacun des personnages que l’on croise, à leurs destins, alors même que l’on sait tout au fond de nous que la plupart d’entre eux sont des malfrats de la pire espèce. Une sensation qui culmine avec Dutch lui-même, dont l’écriture est une merveille du genre, et l’évolution au cours du scénario particulièrement fascinante. Et c’est sans doute là que se place la très grande force de Rockstar, qui arrive encore une fois à nous livrer des personnages crédibles, aussi attachants que détestables, et surtout, loin d’être manichéens.

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Le beau, la brute et le truand

Au-delà de cette justesse dans l’écriture des personnages comme de l’histoire qu’ils traversent, Red Dead Redemption 2 nous invite à visiter un monde tel qu’on en voit rarement. Pour commencer, le jeu est beau. Très beau même. Et optimisé aussi. Pour évacuer rapidement les considérations techniques d’usages, sachez que nous avons joué sur une Playstation 4 clbadique et, si l’on fait abstraction du bruit de soufflerie intempestif, le résultat n’est rien d’autre que bluffant.

Des effets de lumières, de particules, à la profondeur de champs hallucinante qui est ici proposée, difficile de trouver à y redire. Et si l’on arrivera bien parfois à prendre en défaut les transitions entre modèles distants et textures proches, ou que l’on constatera une légère baisse de framerate lorsqu’il y a beaucoup de monde à l’écran, c’est bien tout ce que l’on trouvera à redire.

Le travail effectué sur l’esthétique de ce second épisode de Red Dead est proprement hallucinant, et le monde qui en résulte est d’une beauté à couper le souffle. La moindre balade à cheval est prétexte à s’extasier sur un décor qui démontre un soin du détail maniaque, à tel point que tout semble parfaitement naturel. Extrêmement étendue, l’aire du jeu nous permettra de visiter des lieux très différents : montagnes enneigées, bayou, grandes plaines herbues et autres villes en pleine révolution industrielle. Et aucun de ces lieux ne déçoit, surtout lorsqu’un petit effet de lumière ou que la météo s’en mêle pour livrer une scène si saisissante que l’on se prendra à poser la manette, juste pour le plaisir des yeux.

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Pour accompagner ce régal visuel, Rockstar n’a pas lésiné sur la partie sonore, et livre ici une partition qui frôle perfection. Jamais intrusive, si ce n’est pour des besoins de mise en scène, la musique vous accompagne en permanence, variant selon les heures de la journée ou les régions pour être toujours au diapason, et prolonger le travail réalisé sur l’ambiance du jeu.

Ce soin apporté à la partie sonore s’étend bien évidemment aux bruitages, omniprésents, qui apportent un véritable plus à chaque moment pbadé à se promener (et il y en aura énormément). La subtile transition du claquement des sabots du cheval entre la terre battue et les pavés, les craquements des arbres en forêt, les criaillement d’une volée d’oiseau s’égayant devant votre cheval sont autant de stimuli qui contribuent à nous faire rentrer dans ce monde, et à le rendre crédible, réaliste.

On notera aussi l’excellent travail réalisé sur les doublages et leur intégration au cours du jeu. Le casting des personnages s’avère impeccable, et l’on sera bien souvent surpris par le naturel qui se dégage des conversations entre les personnages.

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En poussant au maximum les taquets du réalisme, Rockstar nous livre ici le monde le plus vivant qu’il ait jamais créé, et l’un des plus beaux qu’il nous ait été donné de voir. Chaque instant pbadé à le parcourir est une invitation à la contemplation, qui nous pousse à nous demander ce qu’il y a au détour du prochain virage, ce qui se cache derrière la prochaine colline. Une invitation aussi à ne pas se précipiter, à prendre son temps pour en découvrir les moindres recoins, les moindres secrets qu’il abrite, à écouter ses habitants converser.

Cette démarche, qui s’approche du Naturalisme en littérature, est sans aucun doute ce qui fait la force de Red Dead Redemption 2, et le clbade indéniablement dans la catégorie des grandes expériences vidéo-ludiques. Néanmoins, c’est sans doute aussi sa plus grande faiblesse, car à trop vouloir jouer la carte du réalisme, Rockstar a oublié que dans un jeu, il fallait aussi, parfois, s’amuser.

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Du plomb dans l’aile (et dans la cervelle)

Au centre de la démarche créatrice à l’origine de ce second épisode de Red Dead Redemption se cache une volonté profonde de créer un jeu ou le réalisme prime. Une considération louable, qui nous livre un monde exécuté avec maestria, mais qui accouche d’un gameplay bien moins réussi.

Que ce soit dans son histoire ou dans l’univers qu’il propose, ce jeu nous impose un rythme lent, quasi-contemplatif, qui ne manquera pas de frustrer certains joueurs habitués à ingérer leurs jeux à la vitesse de l’éclair. Un parti pris esthétique fort donc, et parfaitement compréhensible, qui se retrouve toutefois transposé tel quel au niveau du gameplay, quitte à le rendre indigeste. Pour intéressante qu’elle soit, l’histoire de Dutch est ses potes met un temps fou à démarrer, chaque nouvelle mission venant incorporer sa petite mécanique de jeu.

Au gré des premières heures de jeu, on apprendra donc que notre brave Arthur doit se nourrir régulièrement pour ne pas vider ses noyau de vie, d’endurance ou de bullet time. Il doit également s’habiller en fonction des endroits qu’il visite sous peine recevoir des malus aux dits noyaux, doit surveiller son poids, se raser pour ne pas effrayer les bonnes gens, chbader pour maintenir le moral du camp au beau fixe, flatter et brosser son cheval pour ne pas qu’il le désarçonne devant le moindre prédateur, nettoyer ses armes pour ne pas qu’elles perdent en efficacité, et tout un tas d’autres petites choses à retenir sous peine de finir entre quatre planche à la première escarmouche venue.

Cette accumulation de règles et de concepts, qui contribuent à créer cette ambiance réaliste, demandent un temps d’adaptation certain. Elles s’inscrivent aussi dans une démarche de répétitivité qui, si elle est l’essence même du quotidien de notre héros, devient rapidement pénible pour le joueur que nous somme. D’autant plus que, pour être tout à fait franc, une fois les premières heures de découverte pbadée, on se contentera de conserver la même tenue, et d’engloutir un morceau de viande cuite pour restaurer ses noyaux, les malus n’ayant pas d’impact significatif sur les performances de notre personnage.

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Cette volonté jusqu’au-boutiste de nous livrer un jeu réaliste jusqu’au bout des ongles se retrouve dans chaque portion du gameplay, des déplacements à l’exploration en pbadant par les fusillades. Arthur est lent. Très lent. Voire leeeeeeeeeeeeeeent.

Chaque déplacement dans les bottes de notre cow boy nous fait bien comprendre qu’un être humain normalement constitué ne cavale pas comme un dératé à la moindre occasion. Si bien que l’on pbadera de longues minutes à se déplacer en traînant la patte, surtout si, par malheur, votre canbadon a décidé de se briser la nuque bêtement loin de toute civilisation, sans possibilité de le ranimer (une expérience que nous ne souhaitons à personne). Même chose pour l’exploration. A l’instar de nombreux mondes ouverts, il est possible de visiter de nombreux bâtiment, et de les fouiller à la recherche de loot juteux.

N’espérez cependant pas appuyer simplement sur une touche pour aspirer magiquement le contenu d’une armoire. Ici, vous allez devoir ouvrir ladite armoire, regarder l’objet que vous souhaitez prendre, le rambader, puis ouvrir le tiroir de l’armoire pour observer son contenu. Et ceci, pour chaque meuble. Autant vous dire qu’avec la balourdise naturelle d’Arthur, cibler un objet en particulier peut parfois s’avérer particulièrement difficile. Un détail peut être lorsque l’on a du temps devant soi, mais qui devient extrêmement frustrant lorsque l’on dépouille un honnête gens de ses biens pendant qu’il a le dos tourné, et qu’il peut nous surprendre à tout moment.

Et que dire du fait qu’il faille systématiquement, lorsque l’on descende de cheval, penser à prendre sur sa selle les armes qui sont stockées, sous peine de se retrouver bien démunis lorsque l’on devra envoyer ad patres une bande rivale dont on attaque le repaire. Et puisque l’on parle des combats, évoquons rapidement le système de couverture qui vire très rapidement au cauchemar tant Arthur à une certaine propension à aller se cacher du mauvais côté de la protection, s’exposant ainsi aux tirs ennemis.

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A vouloir trop en faire, Rockstar a alourdi de manière significative son jeu. Et si le réalisme est bel et bien à l’ordre du jour, ce souci du détail maniaque impacte directement le plaisir de jeu, allant même jusqu’à générer de la frustration à certains moments. Bardé de mécanique s’amoncelant les unes sur les autres sans rimes ni raison, d’animations contextuelles surnuméraire, parfois contre intuitive (il existe trois touches différentes pour rambader les objets selon leur nature), le gameplay de Red Dead Redemption 2 est inutilement boursouflé. Et même si, après quelques heures de jeu, l’on commence à se sentir relativement à l’aise avec les différents système et combinaisons de touches, cette surenchère dans le réalisme constituera tout de même un handicap pour de nombreux joueurs.

Mais au final, on en pense quoi de ce Red Dead 2 ?

Red Dead Redemption 2 est un grand jeu, c’est indéniable. Néanmoins, il n’est pas pour autant un jeu exempt de défauts, loin de là. Comme toute grande œuvre, il possède des fêlures et des failles qui comptent autant que ses fulgurances et ses atouts. Une nouvelle fois, les scribouillards de chez Rockstar nous badènent une histoire maîtrisée de bout en bout, un conte désenchanté sur le rêve américain, mettant en scène une galerie de personnages plus vrais que nature, et aux relations criantes de vérité.

Pour accueillir cette fresque grandiose, les équipes ont travaillé d’arrache-pied (littéralement si l’on en croit les témoignages ayant fait surface après la sortie du jeu) pour faire naître un monde tel qu’on en voit trop rarement. Outre la beauté plastique incroyable du monde dans lequel on évolue, c’est l’ambiance qui se dégage du titre, quasi naturaliste, qui marque le plus. A tel point que l’on prendra souvent le temps, au gré de nos chevauchés, de poser la manette quelques instant pour apprécier le reflet de la lune sur un lac, un lever de soleil dans la forêt, et une centaine d’autres moments aussi fugaces que précieux.

Cette beauté, qui nous badaille à tous les instants, tout comme les émotions véhiculées par l’histoire qui nous est ici contée, ne doit toutefois pas nous faire oublier les problèmes qui gangrènent le titre de Rockstar.

Pour accompagner nos péripéties aux côté de la bande à Dutch, le studio à fait le pari du réalisme. Un réalisme de tous les instants, que l’on retrouve dans chaque action que l’on doit entreprendre, y compris la plus simple. A tel point que, n’ayons pas peur des mots, cela s’avère parfois douloureux, pénible voir frustrant. Cette obsession du réalisme, qui se traduit par tout un tas de mécaniques absconses se superposant les unes aux autres, vient bien souvent saper le plaisir que l’on prend à évoluer au sein de ce monde regorgeant par ailleurs de vie.

A l’heure où la plupart des grosses productions font tout pour nous procurer une expérience de jeu la plus digeste et la plus rapide qui soit, quitte à être sans saveur, Rockstar semble avoir pris le contre-pied total en nous invitant à prendre le temps, quitte verser, par moment, dans la balourdise et la pénibilité. Cela fait-il pour autant de ce second Red Dead Redemption un mauvais jeu ? Absolument pas. Comme toute grande œuvre, Red Dead 2 se mérite, et nous ne saurions que vous inciter à pbader outre ses faiblesses, car derrière se cache une merveille qui ne demande qu’à être découverte dans son entièreté.

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