Un père condamné pour violence envers un prof



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Un parent d’élève de la banlieue de Lyon s’en était pris à un enseignant qui avait puni sa fille. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis.

L’affaire a motivé un Tweet outré de Jean-Michel Blanquer. Dès le lendemain des faits, le ministre de l’éducation nationale a condamné « avec la plus grande fermeté » la violente gifle badénée à un professeur, au collège Evariste-Galois, à Meyzieu (Rhône), le 2 octobre. L’acte a provoqué deux jours de grève des enseignants de l’établissement, situé à l’est de l’agglomération lyonnaise, dans une ancienne zone située en réseau d’éducation prioritaire.

Lundi 29 octobre, l’affaire a été examinée en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Lyon. Libre sous contrôle judiciaire, le père, jugé pour violences aggravées, bredouille des excuses à peine audibles.

« Sur le coup, j’ai pas réfléchi, murmure-t-il.

– C’est ce que disent les jeunes adultes que nous jugeons tous les jours dans ce box, lui fait remarquer la présidente Agnès Vadrot. 

– Quand ce comportement violent émane des parents, on est enclin à s’interroger sur l’état de notre société. »

Livreur et chauffeur VTC, Hadi Hanister, 42 ans, père de deux enfants, n’a effectivement pas pris de recul ce 2 octobre, lorsque sa fille, 13 ans, a appelé sa mère au téléphone à la maison. Selon elle, le professeur de physique-chimie venait de l’expulser de la clbade en lui baissant son pantalon pour lui donner une fessée ! Le père a vu rouge, sans s’interroger sur la crédibilité des paroles de sa fille. L’adolescente avait déjà eu des problèmes de discipline à plusieurs reprises. Le père a été convoqué. Elle avait été exclue d’un autre cours la semaine précédente. Sur le chemin du collège, sa fille en a rajouté : « Je suis choquée, tout le monde a vu ma culotte. »

Glissement sémantique

Le père fonce dans la salle des professeurs, se rue sur l’enseignant, en hurlant : « C’est toi qui as baissé le pantalon de ma fille ? » Et, sans attendre la moindre réponse, lui badène « une gifle monumentale », selon la conseillère principale d’éducation, témoin direct de la scène. « Ça fait vingt-sept ans que je fais ce métier, je n’ai jamais eu d’entretien houleux avec un parent », témoigne à la barre Mustafa Chahboune. Il explique sa tolérance, sa façon d’écouter les élèves, le fait qu’aujourd’hui, il se sent obligé de n’être jamais seul avec un élève pour éviter tout malentendu.

Le professeur a expliqué qu’il avait simplement poussé le dossier de la chaise de l’élève pour l’inciter à sortir de la clbade, compte tenu de son comportement intolérable. La voisine de table de la collégienne a confirmé cette version. Entendue par la police, la collégienne a reconnu son exagération. Dans sa nouvelle version, « baissé le pantalon », devenait « tenu par le pantalon ». Le glissement sémantique ne devait pas résonner de la même manière dans l’oreille d’un père.

« A tout le moins, elle n’a pas dit la vérité en appelant sa mère, qu’est-ce qui fait que vous partez bille en tête ? », demande la présidente. « Le fait qu’il y ait atteinte sur ma fille, le fait qu’il pose la main sur elle », répond le père, sans formuler clairement des regrets. M. Hanister a été condamné à six mois de prison avec sursis, et 750 euros de dommages et intérêts. Sa fille reste suspendue de cours en attendant le prochain conseil de discipline.

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