Violences à l’école : les premières mesures – 27/10/2018



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Trois ministres (Education, Intérieur et Justice) se sont réunis hier pour mettre en œuvre une série de mesures afin de lutter contre la violence dans les établissements scolaires.

Pour lutter contre la violence à l’école, le gouvernement avait promis un arsenal de mesures sécuritaires.

Les ministres de l’Education, Jean-Michel Blanquer, de l’Intérieur, Christophe Castaner, et de la Justice, Nicole Belloubet, ont donc réuni hier matin un «comité stratégique» afin de mettre en œuvre un plan d’actions, demandé par Emmanuel Macron qui avait exigé des «mesures» après la publication d’une vidéo d’un élève menaçant son enseignante avec un pistolet factice dans un lycée de Créteil, un incident qui a suscité l’indignation tout au long de la semaine (lire ci-dessous).

Sanctuariser l’école

Hier donc, à l’issue de la réunion, Christophe Castaner «n’exclu (ai) t pas la présence physique des forces de l’ordre» dans les établissements. Une présence pourrait être décidée «à des moments de tension particulière dans la journée» et «évidemment avec l’accord du chef d’établissement».

«Il faut que «l’école soit un endroit sanctuarisé, protégé, que nos enseignants soient protégés et que nos élèves soient aussi protégés de ces violences inacceptables», a-t-il insisté.

Parmi les autres mesures, qui seront présentées et détaillées en conseil des ministres mardi, M. Castaner a dit souhaiter la présence de «permanences de policiers ou de gendarmes dans les établissements», afin de créer des lieux d’échanges «dans les quartiers les plus difficiles».

Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, a de son côté évoqué «la question du signalement systématique des faits», «des sanctions proportionnées éducatives» et le «renforcement des équipes mobiles de sécurité (personnels de l’Education nationale spécialement formés) qui permettent de remettre l’ordre dans un établissement». Il a également annoncé, pour les élèves de 13 à 18 ans, «la possibilité d’avoir des établissements spécialisés», avec des personnels éducatifs, mais aussi «d’origine militaire ou de la police». La garde des Sceaux Nicole Belloubet voudrait «multiplier les travaux d’intérêt général dans les établissements scolaires, ce qui aura une forte valeur éducative».

Syndicats dubitatifs

«Avec ces mesures, on répond aux situations de violence qui sont les plus marquantes mais qui ne correspondent pas à celles que vivent au quotidien les professeurs», a réagi Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa.

«L’école n’est pas une maison de redressement, mais un lieu d’apprentissage», a aussi réagi la FCPE. «Ce n’est pas en plaçant un policier derrière chaque enseignant que l’on réglera un problème grandissant», a estimé la fédération de parents d’élèves.

«Nous sommes badez dubitatifs sur un énième plan et des effets d’annonces», a pour sa part indiqué Philippe Vincent, secrétaire général du SNPDEN (premier syndicat des chefs d’établissement). «Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra faire du sur-mesure en fonction des établissements, la grande majorité d’entre eux étant surtout confrontés à des problèmes de vie scolaire».


Quatre lycéens en garde à vue

Quatre lycéens mineurs ont été placés en garde à vue jeudi pendant quelques heures pour avoir menacé à l’aide «d’armes factices» début octobre deux professeurs dans un lycée du Havre. «Trois d’entre eux sont poursuivis pour violences avec armes sans incapacité de travail et le quatrième pour avoir diffusé la scène sur les réseaux sociaux», a indiqué François Gosselin, procureur de la République du Havre. «Les faits remontent au 4 octobre», a indiqué M. Gosselin, proviseur du lycée où se sont déroulés les faits. «Les lycéens ont brandi deux armes factices dans les couloirs de l’établissement devant deux de leurs professeurs. À ce stade, je ne pense pas que l’on puisse parler d’une agression violente». «Il n’y a pas d’affaire. L’histoire avait été réglée en interne par les professeurs mais le proviseur est venu nous mettre au courant, peut-être en lien avec l’affaire de Créteil, et une procédure a été enclenchée», a affirmé une source policière.


Sondage

La vidéosurveillance plébiscitée

Selon un sondage Odoxa / La Dépêche du Midi, tous les Français ou presque l’ont vue (87 %), et si cette vidéo du lycéen braquant son enseignante a choqué (96 %), elle est surtout apparue pour 91 % des sondés comme révélatrice d’un climat de violence généralisé dans les établissements scolaires.

Et en première ligne au cœur de cette violence, les enseignants qui ont raison, selon 80 % des Français de se plaindre du manque de soutien de leur hiérarchie en cas d’incidents, notamment via #pasdevague, tout en ne les épargnant pas non plus puisque pour 78 %, les profs ne seraient pas badez fermes face aux comportements violents de certains élèves.

Après la diffusion de cette vidéo (un peu trop diffusée dans les médias pour 55 %), les Français ont approuvé à une écrasante majorité (83 %) la décision du gouvernement à réagir immédiatement en proposant un plan visant à mettre un terme à de tels comportements.

Et une fois n’est pas coutume un rare consensus politique règne dans l’opinion à ce sujet puisque cette initiative est partagée par 75 % des insoumis, 82 % des sympathisants PS, 89 % de ceux de la Lrem, 88 % des LR et 85 % des RN. Les Français sont aussi d’accord pour juger efficaces des mesures visant à améliorer la sécurité dans les établissements scolaires.

Mise en place de vidéo surveillance au sein et aux proches abords dès établissements (78 %) et sanctions financières pour les parents d’enfants violents (69 %) paraissent les plus efficaces, plus en tout cas que la mise en place d’agents de sécurité dans les établissements (59 %).

Autre enseignement de ce sondage, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, pourtant encore mal connu pour 58 % des Français apparaît désormais comme compétent 63 %, courageux 59 %, sympathique 57 % mais aussi, sans savoir si c’est un reproche ou un compliment, conservateur pour un Français sur deux. En tout cas il ne cesse de grimper dans les sondages depuis 6 mois.



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