Macron appelle "l'armée européenne" à se défendre contre la Russie et les Etats-Unis


[ad_1]

Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi à la constitution d'une "véritable armée européenne" pour permettre au bloc de se défendre contre la Russie et même les Etats-Unis, une idée extrêmement sensible des nations européennes qui protègent jalousement leur défense.

Macron, qui a réclamé une force militaire commune de l'Union européenne depuis son arrivée au pouvoir, a déclaré que l'Europe devait être moins dépendante de la puissance américaine, notamment après que le président américain Donald Trump eut annoncé qu'il se retirait d'un traité nucléaire datant de la guerre froide.

"Nous devons nous protéger vis-à-vis de la Chine, de la Russie et même des États-Unis", a déclaré Macron à Europe 1 lors de sa première interview à la radio depuis son accession à la présidence, en mai 2017.

"Nous ne protégerons pas les Européens si nous ne décidons pas de disposer d'une véritable armée européenne."

Macron a dirigé la création d'une force européenne indépendante de l'OTAN, composée de neuf pays, qui pourrait rapidement organiser une opération militaire conjointe, évacuer des civils d'une zone de guerre ou fournir une aide après une catastrophe naturelle.

Les ministres de la Défense des neuf pays doivent se réunir pour la première fois mercredi à Paris pour commencer à examiner de près le fonctionnement de la force.

La Finlande devrait devenir le dixième pays impliqué dans le projet, selon une source proche des discussions.

– Sujet sensible –

L’UE élargie devrait considérablement élargir son budget de la défense à partir de 2021, allouant quelque 13 milliards d’euros (15 milliards USD) sur sept ans à la recherche et au développement de nouveaux équipements.

Dans le cadre d'une initiative appelée PESCO, 25 pays de l'UE se sont également engagés à mieux coordonner leurs dépenses de défense et, éventuellement, leurs opérations.

Mais parler d'une "armée de l'UE", une idée lancée par les fédéralistes européens pendant des années, reste un sujet extrêmement sensible parmi les États membres soucieux de défendre leur souveraineté.

Une source française a déclaré que Macron parlait d'une défense plus coordonnée plutôt que d'une armée véritablement supranationale couvrant le continent.

Le président "a utilisé l'image forte d'une" armée européenne "pour rappeler" la nécessité de resserrer ses liens en matière de défense, a déclaré la source.

La porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, a déclaré que l'UE soutenait "une identité de défense plus significative et plus affirmée", mais que cette coopération devrait commencer par une recherche et une passation de marchés communes.

"Je ne pense pas que cette identité de défense commence par une armée de l'UE", a-t-il déclaré.

"Nous devons commencer avec le reste et nous verrons cela à un moment donné."

Bruno Alomar, professeur à l'Ecole française de guerre, qui forme des officiers supérieurs, a déclaré que la vision de Macron d'une force de défense européenne soudée était très éloignée.

"L'idée de créer une culture stratégique commune n'est pas une mauvaise idée", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Mais il existe un fossé énorme entre la défense européenne à laquelle rêve Emmanuel Macron et la réalité des désaccords très puissants entre partenaires européens."

– Peurs de l'ingérence russe –

M. Macron, qui accueillera dimanche des dizaines de dirigeants du monde à l'occasion des commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, a déclaré que les 70 ans de paix en Europe ne pourraient être tenus pour acquis.

"Cela fait des millénaires que cela n'a jamais duré aussi longtemps", a-t-il déclaré dans une interview enregistrée lundi soir à Verdun, dans le nord-est de la France, dans le cadre d'une tournée d'une semaine des anciens champs de bataille.

Face à "une Russie qui se trouve à nos frontières et a montré qu'elle pouvait constituer une menace", a déclaré M. Macron: "Nous avons besoin d'une Europe qui se défend mieux seule, sans compter uniquement sur les États-Unis".

Dans une autre référence apparente à la Russie, il a insisté sur le fait que "les tentatives d'intrusion dans le cyberespace et les interventions multiples dans nos démocraties" nécessitaient une réponse unifiée.

Le dirigeant français centriste a mené une guerre acharnée contre le nationalisme ces derniers jours alors qu'il se préparait à accueillir des dirigeants tels que Trump et le président russe Vladimir Poutine.

Avant les élections au Parlement européen de mai prochain – considérées par de nombreux observateurs comme une bataille entre des pro-européens et des populistes de droite à la Macron -, il a déclaré que les politiciens devaient réagir à la peur et à la colère des électeurs.

L'Europe "est probablement devenue trop ultra-libérale", a-t-il déclaré, "ce qui ne permet pas aux classes moyennes de bien vivre".

La dirigeante française d'extrême droite Marine Le Pen – l'une des cibles des tirades anti-nationalistes de Macron – l'accuse de son côté de vouloir transformer l'Europe en un empire.

"Et ce sont les empires qui sont à l'origine de la Première Guerre mondiale, pas les nations", a-t-elle déclaré à Radio Classique.

[ad_2]Source link