[ad_1]
, estime Lina Khatib, responsable du programme pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Chatham House.
"Opportunité" pour Erdogan
Pour Erdogan, l'essentiel au niveau "géopolitique" est de faire revivre les Frères musulmans, que Riad veut marginaliser dans le monde arabe. En Égypte, ils ont été exclus du pouvoir et brutalement réprimés en 2013 par le président actuel, Abdel Fatah al Sisi.
Le dirigeant turc tentera également de faire des concessions de Riyad sur le Qatar, riche émirat entretenant de bonnes relations avec la Turquie mais bloqué depuis l'Arabie saoudite et ses alliés du Golfe depuis juin 2017.
"Je pense qu'Erdogan voit une opportunité de contester la triple" entente "au Moyen-Orient composée de l'Arabie de MBS, des Emirats de MBZ (Mohamed bin Zayed) et de l'Egypte de Sisi", résume Soner Cagaptay, du Washington Institute of Near East. Politique "Ces trois pays arabes sont opposés à la politique d'Erdogan favorable aux Frères musulmans", a-t-il ajouté.
Sinan Ulgen, président du Centre pour l'économie et la politique étrangère (Edam) à Istanbul, estime qu'un "affaiblissement du MBS est une victoire pour Erdogan, compte tenu du positionnement de la Turquie sur le Qatar et les Frères musulmans".
"Mais il reste à voir si Ankara sera en mesure de transformer la situation actuelle en un avantage durable, ce qui renforcerait son influence régionale au détriment de l'Arabie saoudite", ajoute-t-il.
Erdogan "pense qu'il peut utiliser l'affaire Khashoggi pour mettre Mohamed bin Salmán à sa place, ainsi que pour l'Arabie saoudite", a-t-il ajouté.
Bien qu'il prenne soin de l'impliquer directement dans l'affaire, Erdogan tente de maintenir sous pression le prince héritier saoudien, selon Karim Bitar de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).
"Erdogan est conscient qu'il a des munitions susceptibles d'affaiblir le MBS sur la scène internationale et voit comment il pourrait en tirer le meilleur parti", a-t-il déclaré.
Les pays occidentaux se méfient et risquent d’orienter les pressions pour mettre fin à la guerre au Yémen (où Riyad dirige une coalition arabe) et à la levée du blocus du Qatar, affirment les experts.
"Je pense que le blocus du Qatar sera bientôt levé et que les Saoudiens trouveront un moyen de soutenir les efforts de l'ONU sur le Yémen", a déclaré Steven Cook du laboratoire d'idées Council on Foreign Relations.
Bitar ajoute que les Etats-Unis ont le soutien de MBS dans le cadre de son plan de paix attendu pour mettre fin au conflit israélo-palestinien et également pour arrêter l'Iran.
Washington pourrait encourager MBS "à s'approcher d'Israël et à maintenir une ligne dure sur l'Iran".
Source link