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Un médecin se prépare à vérifier la tension artérielle d'un patient.
Chantelle Kolesnik / Calgary Herald
Le 22 octobre 2018, un groupe d’experts s'est réuni au département de médecine familiale de l’Université McGill pour une table ronde sur la situation des soins primaires au Québec. Trois ex-ministres québécois – Claude Castonguay, Jean Rochon et Michel Clair – ainsi que la professeure Antonia Maioni, spécialiste des sciences politiques et de la politique de la santé, ont présenté leurs points de vue sur les mesures nécessaires pour améliorer le système de santé du Québec. Malgré des différences marquées dans leurs antécédents professionnels et leurs appartenances politiques, les panélistes se sont accordés sur les besoins actuels de notre système de soins de santé primaires: une décentralisation de la prise de décision, une transparence accrue concernant les coûts et les résultats des soins de santé, un renforcement du rôle du soins primaires et changement de ton (collaboration accrue) entre les intervenants.
Le modèle «one size fits all» n'est plus approprié. Le pouvoir de décision devrait être progressivement décentralisé vers les autorités locales responsables des soins de santé. Ces collectivités locales – les Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSSS et CIUSSS) et les départements régionaux de médecine générale (DRMG) – devraient se voir accorder l'autonomie pour concevoir, simplifier et dispenser des soins de santé qui fonctionnent pour le les populations qu'ils servent. Les besoins de Montréal sont différents de ceux des Îles de la Madeleine. En organisant les services de santé autour des territoires et en adaptant les services aux besoins spécifiques d'une population, on s'badurera que les bons services atteignent les bons patients.
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Les coûts des soins primaires doivent être clarifiés et rendus transparents. Le financement devrait refléter les coûts réels des services. Dans le secteur des soins primaires, il convient de différencier les fonds destinés à l’administration et à l’infrastructure de ceux affectés à la rémunération des médecins. Des systèmes alternatifs de rémunération des médecins (par exemple, une rémunération mixte) doivent être introduits. Cette nouvelle transparence des coûts doit être soutenue par la transparence des résultats. Des indicateurs de performance, développés et contrôlés par un commissaire à la santé indépendant, sont nécessaires pour que le système soit tenu responsable de la réalisation d'objectifs centrés sur la population et le patient, longtemps ignorés.
Le système de santé devrait être centré sur des services de soins primaires solides, tels que les groupes de médecine familiale et les centres locaux de services communautaires (CLSC). Ceci est particulièrement important à l’ère du vieillissement et des maladies chroniques, car ces patients ont besoin d’un réseau de soutien plus continu et plus complet. Une approche multidisciplinaire des soins primaires est essentielle. Les soins de santé sont un sport d'équipe. Dans un monde de technologies sophistiquées et de connaissances complexes, les pratiques cloisonnées doivent se développer, se mélanger et collaborer. Nous devons reconfigurer le champ des pratiques pour différents professionnels de la santé. Par exemple, les infirmières praticiennes devraient être autorisées à badumer une plus grande responsabilité dans les soins aux patients.
Ces changements doivent s’accompagner d’un changement de ton. Au lieu de s'installer dans des camps divisés, les décideurs, les praticiens et le public devraient œuvrer dans le but commun d'améliorer le système pour tous. Cet objectif pourrait être atteint grâce à une conférence réunissant les autorités de santé et les parties prenantes de tous les groupes concernés – pas seulement les fédérations de médecins, mais également les groupes de cliniciens et le public.
Les membres du panel de la conférence étaient convaincus que le système de santé du Québec pouvait et devait être réparé. Ensemble, nous envisageons un système de santé accessible, efficace et conforme aux normes des citoyens et des professionnels.
Nous espérons que, en partageant ces réflexions, nous pourrons stimuler des actions réfléchies dans la poursuite d'un meilleur système de santé pour le Québec.
Matthew Hacker Teper est candidat à la maîtrise en sciences et Claire Godard-Sebillotte, MD, candidate au doctorat au département de médecine familiale de l'Université McGill. Claude Castonguay, ancien ministre de la Santé du Québec; Jean Rochon, MD, ancien ministre de la Santé du Québec; Michel Clair, ancien ministre québécois; Antonia Maioni, professeure, Département de science politique de McGill; Isabelle Vedel, MD, professeure adjointe, Département de médecine familiale de McGill, codirectrice de l'Observatoire des réformes de la santé et des services sociaux de McGill (MSSSSR); Howard Bergman, MD, président, Département de médecine familiale de McGill; Amélie Quesnel-Vallée, directrice du MSSSSR.
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