Trump au Texas pour soutenir son ex-rival, “Ted le magnifique”



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Trump au Texas pour soutenir son ex-rival, “Ted le magnifique”
©
AFP
/ JIM WATSON

Donald Trump est arrivé lundi au Texas pour soutenir son ancien rival à la présidentielle, le sénateur Ted Cruz, avec lequel il a longtemps échangé insultes et formules badbadines mais qu’il appelle désormais “Ted le magnifique”.

Durant la campagne, il avait affublé le champion de la droite religieuse du surnom moqueur de “Ted le menteur”, avait répandu des rumeurs sur son père et s’était moqué du physique de sa femme.

Mais à 15 jours d’élections de mi-mandat à l’issue incertaine, il lui apportera sa fougue et sa capacité à mobiliser les foules.

L’équation politique est simple: Donald Trump a besoin de conserver la majorité républicaine au Sénat, et Ted Cruz est conscient qu’un coup de main présidentiel peut lui être utile dans un duel plus serré que prévu.

Chaussé de bottes de cow-boy noires, le sénateur, qui avait pendant la campagne traité le tempétueux milliardaire de “menteur pathologique”, l’a accueilli tout sourire à sa descente d’Air Force One.

“Il n’est plus Ted le menteur”, avait lancé le président américain au moment de quitter la Maison Blanche. “Ted et moi, on s’entend très bien. Maintenant, j’aime bien Ted”.

Au Toyota Center de Houston, des milliers de partisans du président américain étaient arrivés sur place des heures avant le début du “show Trump”.

Certains avaient même pbadé la nuit sur place: “Nous voulons voir Trump, nous voulons être certains de pouvoir rentrer”, a raconté Maudie Borel à la chaîne de télévision locale KTRK.

Si les sondages le placent en tête, la réélection du sénateur ultra-conservateur est loin d’être la promenade de santé initialement espérée. Il fait face à la nouvelle étoile montante du parti démocrate, Beto O’Rourke.

“Beto”, comme le surnomment ses partisans, lui donne du fil à retordre. Le style de ce quadragénaire, clairement ancré à gauche mais qui se tient à l’écart d’une rhétorique anti-Trump un peu systématique qu’il juge stérile, a marqué les esprits, au point que certains en ont déjà fait leur “sauveur” pour la présidentielle de 2020.

Accusé d’être un “poids plume” par le président américain, ce dernier a décidé de ne pas donner dans la surenchère.

“Je pense que cela n’a tout simplement aucun sens de répondre”, a-t-il déclaré sur ABC. “L’agressivité et les échanges d’insultes occupent malheureusement une place centrale dans le débat politique: soit vous jetez de l’huile sur le feu, soit vous restez concentré sur l’avenir”.

Lee Harvey Oswald

Sur scène, face à une marée de casquettes rouges “Make America Great Again”, Donald Trump devrait moquer le jeune démocrate et tresser des lauriers au sénateur républicain en quête d’un deuxième mandat à la chambre haute du Congrès.

Durant la campagne pourtant, lorsque Ted Cruz était son ultime opposant dans la course à la nomination républicaine, les coups ont volé bas, très bas.

Donald Trump avait donné du crédit à l’affirmation du tabloïd National Enquirer selon laquelle le père d’origine cubaine du sénateur, Rafael Cruz, avait fréquenté Lee Harvey Oswald, l’homme accusé d’avoir tiré sur John F. Kennedy en 1963, et qui a lui-même été badbadiné deux jours après.

Le sénateur du Texas avait accusé le magnat de l’immobilier d’être derrière un article du même tabloïd affirmant qu’il avait trompé sa femme, Heidi.

A l’issue de la primaire, Ted Cruz ne s’était pas formellement rallié à ce dernier. Lors de la convention républicaine à Cleveland en juillet 2016, il avait refusé à la tribune d’appeler à voter pour lui à l’élection de novembre, invitant les républicains à voter “selon leur conscience”.

Comme souvent, ce sont les tweets de l’impétueux milliardaire qui résument le plus directement l’évolution de ses prises de position dans la durée.

“Pourquoi les habitants du Texas soutiendraient-ils Ted Cruz qui n’a absolument rien fait pour eux. Encore un de ces politiques qui parlent beaucoup mais ne font rien !”, écrivait-il le 28 février 2016.

23/10/2018 01:15:43 – 
        Houston (Etats-Unis) (AFP) – 
        © 2018 AFP

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