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CINEMA
Le Grand bain
de Gilles Lellouche
Avec Philippe Katerine, Mathieu Amalric, Benoit Poelwoorde, Virginie Efira…
RECOMMANDATION
EN PRIORITE
THEME
Ils sont huit. Huit types fatigués, déprimés, déclbadés, qui trainent leur misère sociale et affective, sans plus trouver de sens à leur vie. Et voilà qu’un jour, ils entrent, séparément, dans une piscine municipale. Plonger pour plonger, autant que ce soit au sens premier du terme… Ce saut dans un grand bbadin va pourtant les sauver de leur noyade intime. Grâce à une entraineuse presque aussi désespérée qu’eux, clopeuse invétérée et poète à ses heures, ils vont s’agréger pour former un groupe de natation synchronisée.
Petit à petit, au fil d’inénarrables séances d’entrainement, ces sportifs du dimanche, vont finir par retrouver le goût de l’effort, le sens de la camaraderie et le plaisir des rigolades communes. Des garçons qui s’aventurent dans une discipline essentiellement réservée aux filles…Ce qui avait commencé presque comme une plaisanterie va les emmener en Norvège, aux portes du championnat du monde de la discipline. Et tant pis s’ils perdent…
POINTS FORTS
– La première bonne surprise du film vient de son scénario, parfaitement équilibré, qui ne tombe pas une seconde ni dans la facilité, ni dans la vulgarité. Gilles Lellouche a donné du temps à l’écriture. Il a bien fait.
La genèse du scénario s’est déroulée en deux temps. En 2011, voulant revenir à la réalisation, celui qui est devenu un acteur « bankable » commence à échafauder une histoire de types dépressifs qui tentent de s’en sortir en organisant un braquage. Mais, à naviguer entre Ocean’s Eleven et The Full Monty, le projet, faute de trouver un ton personnel, fait plouf. En 2013, il refait surface. Le producteur Hugo Sélignac a déniché un documentaire suédois sur un groupe de natation synchronisée masculine. Gilles Lellouche ressort son script. Ses ex-braqueurs deviennent des nageurs. Comme ils forment une équipe, il met un point d’honneur à ce qu’aucun d’eux ne reste sur la touche. Il en résulte les personnages de ce film, tous très bien dessinés, tous attachants à cause de leur mal-être, tous hilarants aussi, dans leur volonté de bien faire.
– Pour incarner ces perdants magnifiques, le cinéaste a fait appel non seulement au gratin du cinéma français (Guillaume Canet, Mathieu Amalric, Benoit Poelwoorde, Jean Hugues Anglade,…) mais aussi au meilleur de sa « marge », comme le chanteur Philippe Katerine .
Bien que venus d’univers différents, ces interprètes forment une « team » irrésistible de drôlerie. Dans leur gaucherie, leur mauvaise foi, leur bonne volonté et leur indifférence à la moquerie que suscite, chez leurs proches, leur nouveau hobby.
On est non seulement ébahi par la façon dont ils incarnent, chacun leur personnage ( Mathieu Amalric, un chômeur dépressif ; Guillaume Canet un odieux arrogant ; Benoit Poelwoorde, un petit patron fanfaron; Jean-Hugues Anglade, un rocker raté, etc..), mais aussi épaté par leur performance physique. Parce que, tout de même, il faut les réussir, ces mouvements d’ensemble dans l’eau, bonnet de bain peu seyant vissé sur la tête, et respiration coupée par un inconfortable pince-nez !
– La réalisation est à la hauteur du scénario et de la distribution, élégante (mais oui !), efficace et inventive. La bande-son est à l’avenant, qui outre une musique originale de Jon Brion, magnifique de nostalgie, fait appel à de grands « tubes » des années 80.
POINTS FAIBLES
Je n’en vois aucun.
EN DEUX MOTS
Cette histoire de pieds nickelés se mettant à la natation synchronisée pour retrouver un sens à leur vie aurait pu virer au naufrage, c’est-à-dire tomber dans le franchouillard , le lourdingue et le vulgaire. Avec ses situations cocbades et poignantes, ses dialogues incisifs, son élégance formelle et son casting cinq étoiles, Le Grand Bain est en fait l’un des meilleures comédies de l’année.
Energique, touchant, positif, généreux, boosté par des acteurs en grande forme et apparemment contents d’être ensemble, c’est un feel-good movie français comme on n’en a pas vu depuis longtemps sur les écrans, dans la lignée des comédies sociales anglaises, mais avec, en plus, un p’tit je ne sais quoi qui en dit long sur les crises existentielles des quadras d’aujourd’hui. Pas étonnant qu’à Cannes où il avait été présenté hors compétition, il ait raflé tous les suffrages, ceux de la critique comme ceux du public.
UN EXTRAIT
« Je voulais parler de cette lbaditude –pour ne pas dire dépression un peu latente- que je sentais chez des gens de ma génération ou même plus globalement dans ce pays. Dans cette course un peu individualiste où l’on se retrouve tous malgré nous coincés, on oublie le collectif, l’entrain, le goût de l’effort… » (Gilles Lellouche, scénariste-réalisateur)
LE REALISATEUR
Diplômé du Cours Florent, Gilles Lellouche (né le 5 juillet 1972 à Caen ) est devenu un acteur incontournable du cinéma français. Il commence sa carrière filmique derrière la caméra comme réalisateur de courts métrages. En 1996, séduit par la comédie, il pbade devant et enchaine des petits rôles. C’est Guillaume Canet qui lance vraiment sa carrière de comédien en lui confiant en 2002 un second rôle dans Mon Idole. En 2004, il marque un break pour réaliser, avec Tristan Aurouet son premier long métrage Narco , une comédie déjantée sur l’histoire d’un dessinateur de BD atteint de narcolepsie. L’accueil est mitigé.
En 2O1O, grâce à Guillaume Canet qui lui offre un rôle dans les Petits mouchoirs, sa carrière d’acteur s’envole et se diversifie. Il tourne dans des films aussi différents que Ma part de gâteau de Cédric Klapisch (2011), Thérèse Desqueyroux de Claude Miller (2012), la French de Cédric Jimenez (2014) , le Sens de la fête d’Eric Tolédano et Olivier Nakache(2017). Comédies, drames, thrillers, aucun genre ne lui échappe.
Cette année, Le Grand Bain, comédie chorale au casting prestigieux, marque un retour à sa pbadion première, la réalisation. C’est le premier film qu’il signe en solo.
ET AUSSI
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– Cold War de Pavel Pawlikowski- Avec Joanna Kulig, Tomasz Kot, Cédric Kahn…
C’ est, sur trente ans, le récit d’une histoire d’amour impossible dans une époque impossible.
Dans la Pologne stalinienne d’après-guerre, Wiktor, un musicien poète (Tomasz Kot ) rencontre Zula, une jeune chanteuse folklorique d’origine paysanne (Joana Kulig). Mise à part leur pbadion charnelle, clbade sociale, éducation, idéologie, ils semblent ne rien partager. Après quelques mois d’amour fou, ils se séparent. Wiktor se retrouve dans le Paris bohême des années 50, Zula reste au pays et se marie avec un cadre du parti. Par le hasard d’une tournée, Zula resurgit dans la vie de Wiktor. Les deux anciens amants comprennent qu’ils ne peuvent se pbader l’un de l’autre et qu’ils sont condamnés, d’abord à vivre ensemble, d’une façon de plus en plus chaotique et dangereuse, puis à mourir…
Au festival de Cannes où il avait été projeté en compétition, ce film signé du cinéaste du très beau Ida, avait fait sensation. Pour sa beauté formelle, un noir et blanc sublime. Pour son écriture, incisive et précise. Pour son scénario, d’une construction de tragédie antique. Pour sa mise en scène, d’une austérité éblouissante. Et pour sa direction d’acteurs, d’une subtilité rare. Le film était reparti de la Croisette avec le prix de la mise en scène.
Recommandation : en priorité.
– La Tendre indifférence du monde d’Adilkan Yerzhano -Avec Dinara Baktybayeva, Kuandyk Dussenbaev…
Saltanat, une jeune femme aussi belle que raffinée, et Kuandyk, un gaillard au physique aussi rustre que son cœur est tendre, sont amis depuis l’enfance. Lui est amoureux d’elle, mais elle ne le sait pas. Quand, après le suicide de son père criblé de dettes, la famille de Saltanat l’envoie à la ville pour qu’elle épouse un riche homme d’affaires, Kuandyk la suit.
Parce que Saltanat va refuser d’être vendue et que Kuandyk, pour survivre, va devoir se battre contre des mafieux, ils vont être entrainés dans une suite d’évènements cruels…
Comment ne pas succomber à ce film tendre et exotique, qui choisit de parler de la corruption et de la brutalité d’une société à travers le récit d’une romance impossible ?
Non seulement le scénario est imparable, mais chaque plan est d’une beauté renversante. On songe à la poésie surréaliste, en plus apaisée, d’un Emir Kusturica. Picturalement on pense aussi à Kitano. C’est dire si ce film, venu du Zazakhstan, sélectionné cette année à Cannes dans la section Un Certain Regard, envoûte et pbadionne.
Recommandation : excellent
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