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La justice avait empêché le “Daily Telegraph” de dévoiler le nom de Philip Green, patron de Top Shop, mais un lord a estimé qu’il était de son “devoir” de le révéler.
“Le scandale britannique #MeToo qui ne peut être révélé”, titrait mercredi le Telegraph. C’est pourtant fait. Lord Peter Hain, membre du parlement britannique a révélé, jeudi 25 octobre, devant ses pairs, l’identité de l’homme puissant qui tentait d’étouffer une affaire de harcèlement baduel et de racisme. Il s’agit de Philip Green, milliardaire à la tête d’Arcadia, un empire de la grande distribution et de la mode, propriétaire de l’enseigne Top Shop, a révélé Peter Hain, expliquant qu’il avait été approché par une personne “étroitement impliquée” dans l’affaire.
The front page of tomorrow’s Daily Telegraph ‘The British #MeToo scandal which cannot be revealed’ #tomorrowspaperstodayhttps://t.co/ziX3OH5cTI pic.twitter.com/084Zdu7shF
— The Telegraph (@Telegraph) October 23, 2018
Le lord a estimé qu’il était de son “devoir” et “dans l’intérêt du public” de révéler son identité, alors que Philip Green a “dépensé des sommes substantielles pour cacher la vérité sur des actes répétés de harcèlement baduel, de racisme et de harcèlement”. Le silence avait été imposé par la justice au quotidien conservateur Daily Telegraph. La Cour d’appel, saisie par l’armée d’avocats du milliardaire, avait stoppé temporairement la publication d’un article dénonçant ses agissements, dans l’attente d’un procès. Elle estimait que les informations publiées provenaient notamment d’accords de confidentialité signés par cinq employés avec l’homme d’affaires, ayant donné lieu à des versements d’argent “substantiels” et prévalant sur la liberté d’informer.
Selon le Telegraph, l’homme d’affaires a dépensé près de 500 000 livres (environ 566 000 euros) pour être représenté par une équipe d’au moins sept avocats du cabinet londonien Schillings. “Il semble que nos lois permettent aux hommes riches et puissants de faire pratiquement tout ce qu’ils veulent tant qu’ils paient pour le garder sous silence”, avait dénoncé la députée travailliste Jess Phillips à la chambre des Communes, mercredi.
“Je nie catégoriquement les allégations suggérant que je me suis rendu coupable de comportements illégaux”, a réagi Philip Green, dans un communiqué. “Arcadia et moi-même prenons très au sérieux les accusations et les griefs des employés, qui sont, le cas échéant, minutieusement examinés”, a-t-il ajouté. Il a précisé que “dans certains cas”, ces plaintes pouvaient être réglées par des accords “confidentiels, qui ne peuvent donc être commentés”.
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