une femme s’est fait exploser dans le centre de Tunis, quinze blessés



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VIDÉO – La capitale tunisienne est lundi en état d’alerte après qu’une femme s’est fait exploser dans le cœur de Tunis à l’aide d’explosifs. Selon le ministère de l’Intérieur qui évoque une «explosion terroriste», quinze personnes ont été blessées.

Au moins quinze personnes, dont dix policiers, ont été blessées dans un attentat perpétré lundi en début d’après-midi par une femme kamikaze en plein centre de Tunis, a indiqué le ministère de l’Intérieur qui a évoqué une «explosion terroriste». Cette femme s’est fait exploser «à proximité de voitures de police» sur l’avenue Habib Bourguiba, a déclaré Sofiène Zaag, porte-parole de ce ministère. La femme de 30 ans n’était pas considérée comme «extrémiste» par les services de sécurité a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué sans préciser son identité. D’après des sources policières, la kamikaze ne portait vraisemblablement pas de «ceinture d’explosifs» mais «plutôt une bombe artisbade».

«C’est une tragédie», a déclaré le président tunisien Béji Caïd Essebsi depuis Berlin. «Nous avons cru que nous avions éradiqué le terrorisme», a-t-il poursuivi mais «le terrorisme est toujours présent au coeur de la capitale».

Les témoins présents ont rapporté qu’ils avaient entendu une explosion sur la principale artère du centre de la capitale tunisienne, à côté de laquelle se trouvent notamment le théâtre municipal de Tunis mais aussi l’ambbadade de France, où le personnel a dû rester confiné. Sur place, une journaliste de l’AFP a pu voir le corps sans vie de la kamikaze qui est décédée sur le coup selon le ministère de l’Intérieur et badisté à l’interpellation d’au moins deux personnes dont une dans des conditions particulièrement mouvementées. Plusieurs ambulances et d’importants renforts de police sont arrivés sur les lieux et le secteur a été immédiatement bouclé, d’après la même source. De nombreuses boutiques de cette avenue commerçante ont rapidement baissé leurs rideaux, dans une atmosphère chaotique, précise une journaliste de l’AFP.

Un pays fortement touché par le terrorisme

C’est la première fois depuis le 24 novembre 2015 que la capitale tunisienne est la cible d’un attentat, lorsqu’une attaque suicide revendiquée par l’État islamique (EI) contre un bus de la garde présidentielle en plein centre-ville avait fait 12 morts. Quelques mois plus tôt, le 18 mars 2015, toujours à Tunis, deux hommes avaient ouvert le feu à l’arme automatique sur des touristes qui descendaient d’autocars pour visiter le musée du Bardo, avant de les pourchbader dans le bâtiment. Vingt-et-un touristes et un policier tunisien avaient été tués dans cet acte également revendiqué par l’EI, tout comme l’attentat perpétré par un kamikaze en juin de la même année sur une plage et contre un hôtel près de Sousse (est), qui avait coûté la vie à 38 touristes.

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Cette série d’attentats avait gravement nui au tourisme, un secteur vital de l’économie tunisienne, contribuant à fragiliser le processus démocratique né de la révolution de 2011 contre le régime de Zine el Abidine Ben Ali. Depuis le printemps 2016, les autorités tunisiennes se sont toutefois félicitées d’un retour au calme qui a permis à l’industrie touristique de connaître une embellie lors des saisons 2017 et 2018. Malgré cela, l’économie du pays continue à se dégrader, des considérations économiques qui viennent s’ajouter aux nombreux défis sécuritaires auxquels le pays doit faire face.

L’état d’urgence reste ainsi en vigueur sur l’ensemble du territoire depuis l’attentat de novembre 2015, et la présidence tunisienne a annoncé une nouvelle prolongation d’un mois le 5 octobre dernier. Cet état d’urgence octroie des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre. Il permet notamment l’interdiction des grèves et des réunions «de nature à provoquer (…) le désordre». Le pays a été confronté après sa révolution de 2011 à un essor de l’extrémisme religieux, responsable de la mort de plusieurs dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de civils et de touristes étrangers. Près de 3 000 Tunisiens auraient ainsi rejoint l’EI et d’autres groupes djihadistes en Irak, Syrie et la Libye voisine alors que le taux de chômage n’a cessé d’augmenter ces dernières années dans le centre et le sud du pays, des régions moins beaucoup moins touristiques.



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