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L’attentat, le premier fait par une femme kamikaze en Tunisie, a fait quinze blessés, selon le ministère de l’intérieur.
Une femme est morte en se faisant exploser, lundi 29 octobre, en début d’après-midi, dans le centre de Tunis, dans un geste qui présente les caractéristiques d’un attentat – le premier dans le cœur de la capitale depuis novembre 2015. L’explosion a blessé quinze personnes, dix policiers et cinq civils, selon le ministère tunisien de l’intérieur.
« Il s’agit d’une tentative d’attentat qui a échoué », a déclaré au Monde un officiel gouvernemental – s’exprimant sous le couvert de l’anonymat – qui précise qu’« aucun » des blessés n’a été « gravement atteint ». La femme, a-t-il ajouté, s’était « approchée d’un groupe de policiers qui stationnaient à proximité du théâtre municipal », situé sur l’avenue Bourguiba, l’artère la plus fréquentée du centre de Tunis. « Il est clair que la femme visait les policiers », a-t-il conclu. Il s’agit de la première femme en Tunisie à avoir été utilisée comme kamikaze.
« C’est une tragédie », a, par la suite, déclaré le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, depuis Berlin. « Nous avons cru que nous avions éradiqué le terrorisme, a-t-il poursuivi mais le terrorisme est toujours présent au cœur de la capitale. »
Les autorités temporisent
Selon la presse tunisienne, elle serait âgée de 30 ans et originaire du gouvernorat de Mahdia, sur le littoral oriental. Une perquisition aurait eu lieu à son domicile. Aucune revendication n’avait été rendue publique lundi en milieu d’après-midi.
Cet attentat, que les autorités cherchent à minimiser en le ramenant à une « tentative ayant échoué », survient alors que la Tunisie avait recouvré une certaine sécurité après l’année noire de 2015. Celle-ci avait vu se succéder l’attaque contre le musée du Bardo le 18 mars (22 morts dont 21 touristes et un policier), l’badaut contre la station balnéaire de Port El-Kantaou près de Sousse le 26 juin (38 touristes étrangers tués) et l’attentat-suicide contre un bus de la garde présidentielle dans la capitale le 24 novembre (12 policiers tués).
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Ces trois attaques avaient été revendiquées par l’organisation Etat islamique (EI). Tout comme l’EI avait revendiqué l’attaque du 7 mars 2016 contre Ben Gardane, ville frontalière avec la Libye, qui avait tué, à l’issue de combats très violents, 12 membres des forces de l’ordre et 7 civils – 46 badaillants djihadistes avaient également trouvé la mort.
Regain de confiance
Depuis, la menace dans les grandes agglomérations ou les centres touristiques avait considérablement décru alors que les forces de sécurité tunisiennes avaient notablement renforcé leur capacité de riposte. Témoin d’un évident regain de confiance, la fréquentation touristique est vigoureusement repartie à la hausse en 2018.
L’amélioration de la sécurité sur le littoral urbain s’accompagne toutefois de la permanence de microfoyers djihadistes à la frontière algérienne, que les autorités de Tunis ne parviennent pas à réduire depuis leur éclosion dans les années ayant suivi la révolution de 2011. Le 8 juillet, six agents de la garde nationale ont été tués lors d’une embuscade dans le gouvernorat de Jendouba (nord-ouest) revendiqué par la brigade Okba Ibn Nafaa, affiliée à Al-Qaida au Maghreb islamique. Plus au sud, dans les monts Chaambi, Semmama et Selloum, mbadifs s’étendant entre les gouvernorats de Kbaderine et Sidi-Bouzid, les accrochages entre forces de sécurité et des groupes armés sont réguliers.
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