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Dans un courrier de démission adressé à la présidence, Jeff Sessions dit avoir quitté ses fonctions à la demande de Donald Trump.
Ses jours étaient comptés au poste de ministre de la justice, mais son départ le jour du résultat des midterms sonne forcément comme un message politique. Donald Trump a annoncé, jeudi 7 novembre, le départ de Jeff Sessions, fidèle de la première heure devenu trop encombrant pour la Maison Blanche.
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Depuis plusieurs mois, le président des Etats-Unis reprochait en effet à son attorney general de fragiliser le Parti républicain. En cause, notamment, les procédures judiciaires engagées contre deux élus républicains de la Chambre des représentants, Duncan Hunter (Californie) et Chris Collins (Etat de New York) au cours des dernières semaines, alors même que les élections de mi-mandat approchaient.
Enquête de Mueller
Surtout, Donald Trump ne décolérait pas contre Jeff Sessions pour son attitude par rapport à l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection américaine, menée par le procureur spécial Robert Mueller. Le ministre de la justice s’était en effet récusé au profit de son adjoint Rod Rosenstein, ce que Donald Trump percevait comme une trahison. « Plutôt que de risquer un retour de flamme en virant Robert Mueller, Donald Trump pourrait limoger Jeff Sessions et le remplacer par un laquais », craignait dès octobre le parlementaire démocrate Adam Schiff sur la chaîne MSNBC.
Dans un courrier de démission adressé à la présidence, Jeff Sessions dit avoir quitté ses fonctions à la demande de Donald Trump. Son départ pourrait avoir d’importantes conséquences sur l’enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller, véritable bête noire du locataire de la Maison Blanche.
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Mais l’enquête russe dispose toutefois d’un nouveau filet de protection avec la victoire des démocrates à la Chambre des représentants. Désormais en mesure de déclencher des enquêtes parlementaires sur tous les sujets de leur choix, les élus démocrates de la Chambre pourront notamment convoquer des témoins ou réclamer des documents si le procureur Mueller était empêché de le faire.
En attendant de voir ces nouvelles stratégies à l’œuvre, Jeff Sessions sera dans l’immédiat remplacé par Matthew Whitaker, son directeur de cabinet, a annoncé mercredi Donald Trump dans un message publié sur Twitter.
We are pleased to announce that Matthew G. Whitaker, Chief of Staff to Attorney General Jeff Sessions at the Depart… https://t.co/MIRLOKJFwe
Conservateur peu porté sur les compromis
Né à Selma en 1946, Jeff Sessions a été successivement procureur, puis attorney general de l’Alabama. En 1986, sa nomination en tant que juge de district par le président Ronald Reagan avait été bloquée par le Sénat à la suite de témoignages rapportant des propos racistes. Dix ans plus tard, il rejoignait la chambre haute du Congrès, siégeant aux côtés de certains qui avaient alors voté contre sa nomination.
M. Sessions avait rencontré pour la première fois M. Trump en 2005, lorsque le sénateur avait invité le magnat de l’immobilier à témoigner au Sénat contre le coût jugé exorbitant de la rénovation du siège des Nations unies, à New York. Le dossier de l’immigration les a ensuite rapprochés. En 2013, Jeff Sessions a participé activement à la lutte contre un projet de réforme de l’immigration concocté par un groupe de sénateurs appartenant aux deux principaux partis américains et vite surnommé « le gang des huit ».
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Clbadé parmi les plus conservateurs du Sénat, peu porté sur les compromis, M. Sessions s’est toujours vigoureusement opposé à toute forme de régularisation des sans-papiers présents sur le sol américain depuis parfois des décennies. Rompant avec les amnisties accordées par Ronald Reagan et George W. Bush par le pbadé, il a défendu le choix de l’intransigeance auprès de M. Trump, laissant entière la question du sort de ces onze millions de sans-papiers que le milliardaire a imaginé expulser en totalité pendant la campagne, avant de faire machine arrière. Hostile à l’avortement et au mariage homobaduel, M. Sessions avait aussi voté contre les trois candidats à la Cour suprême, validés par le Sénat pendant les deux mandats du président Obama.
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