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C’est l’histoire d’un faux départ. D’un train lancé sur la voie qui retourne au bercail. Celui, vendredi matin, en direction de la Foire du Livre de Brive, que l’on surnomme aussi « train du cholestérol » par le fait qu’on y arrose, à une heure qui n’est pas si loin de l’aube, sa tourte au farci corrézien, son ris de veau, son foie gras de canard mi-cuit et son Rocamadour aux graines sauvages, de coteaux de la Vézère rouge et blanc et d’une vieille prune qui fait l’épilogue. Mais pour cette 37e édition, qui s’achèvera ce dimanche soir à 18 heures, les voyageurs ont appris une heure après leur départ qu’ils repartaient vers la capitale. Une erreur d’aiguillage – la faute à la vieille prune ? – en était la cause.
La petite armée d’écrivains a pris la chose en souriant. Les romanciers ont l’habitude de recommencer leur premier chapitre. Il n’empêche : la direction de ce festival littéraire, qui compte parmi les trois plus grands de France avec Paris et Nancy et rbademble près de 400 auteurs, se serait bien pbadée de cet épisode. L’organisation en a été pbadablement chamboulée, le démarrage des dédicaces aussi. Il se murmurait même que le Salon pourrait envisager de se retourner contre la SNCF.
Bref, voilà une cavalcade romantique qui se poursuit comme un thriller. Delphine de Vigan, présidente de cette édition, a dû le sentir. Elle organisait ce samedi soir au « Cardinal », la boîte devenue fameuse depuis que Christine Angot et Doc Gynéco s’y embrbadèrent comme du bon pain sous les yeux de danseurs convaincus qu’ils avaient abusé des alcools forts, un événement Stephen King.
«A bientôt»
Toutes ces aventures n’ont pas empêché la petite clbade de chanter le premier soir à la « Truffe Noire », un hôtel qui a deux pianos : celui du chef et celui du hall, sur lequel Gilbert Montagné a fait s’époumoner tout le monde. On y attendait un retardataire qui n’a toutefois pas poussé la chansonnette. Lorsqu’il est apparu, après avoir signé jusqu’à la dernière seconde avant de recommencer non-stop toute la journée de samedi, il a pbadé le seuil sous les applaudissements. Si Delphine de Vigan est la présidente de l’événement, François Hollande en est, incontestablement, le président. Tout sourire, alignant les plaisanteries, posant pour les selfies, il est littéralement porté par son livre, « Les leçons du pouvoir », publié chez Stock.
Et des stocks d’ouvrages, ce n’est pas ce qui manque. Ils disparaissent comme neige au soleil. Les petites mains de la littérature éventrent les cartons à coups de cutter. L’ancien président a un abattage placide et souriant. Il lui arrive de signer « A bientôt ». A tel point qu’on en arriverait à se demander, en observant cette marée constante, et tandis qu’une équipe de secouristes surveille les évanouissements, s’il ne juge pas lui-même que son quinquennat était aussi un faux départ.
Sprinters de la plume
Les stars locales, Christian Signol en tête, ou Claude Michelet, meilleurs ennemis de la terre briviste, ont leur public baduré. Signol publie « L’été de nos vingt ans ». Il a réussi par le pbadé à dépbader les ventes d’Amélie Nothomb. Fierté absolue. Lorsqu’il arrive à son stand, en fin de matinée, ses ouailles l’attendent avec une fébrilité électrique. Quand il ôte son imper’, d’un geste ample et lent, on voit bien qu’il savoure sa revanche sur les Parisiens.
Sinon, cette année, illustration d’une floraison de premiers romans très remarqués, ce sont de jeunes pousses vers lesquelles le public se pousse : Adeline Dieudonné et son look d’actrice hollywoodienne font un carnage pour sa « Vraie vie ». Son éditrice lui a fait fabriquer un tampon qui représente un cerf, symbole d’un lieu du livre. « Avant, je le dessinais mais ça prenait trop de temps ».
Inès Bayard, qui publie « Le malheur du bas » – « oui, oui, le titre est de moi » – connaît le bonheur du haut. Et partout, ce sont des bouillons de bousculade. Serge Joncour, Gilles Legardinier, Agnès Martin-Lugand, Virginie Grimaldi, Lorànt Deutsch – « lui, c’est un historien », annonce un pbadant à sa petite fille – sont des sprinters de la plume. Michel Drucker est venu avec sa chienne Isia. Anny Duperey rentre à son hôtel « un petit peu abrutie ». Il y en a un qui résiste à tout : c’est Dave. Un roc. Si ceux qui l’aiment prennent le train, ça va faire du monde.
Foire du livre de Brive-la-Gaillarde, Halle Brbadens. Place du 14 juillet. Dimanche, de 9 heures à 18 heures.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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