Banksy fait une vente plutôt décevante à Paris, après le coup d’éclat de Londres



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ART CONTEMPORAIN – Banksy n’a pas renouvelé à Paris son coup d’éclat de Londres: vendues aux enchères dans la maison Artcurial, plusieurs de ses oeuvres sont non seulement restées intactes mais ont été dispersées à des prix modiques, en dépit des attentes et du grand suspense médiatique.

Bien loin de la stupeur qu’avait déclenché l’autodestruction de “Girl with balloon”, un de ses tableaux chez Sotheby’s début octobre, l’ambiance n’a nullement été tendue ou explosive. Aucun incident n’est intervenu. Le mystérieux Banksy ne s’est manifesté ni en personne ni à travers des complices.

Journalistes et cameramen avaient répondu présent, presque aussi nombreux que les acheteurs potentiels. L’intérêt avait été pourtant grand avant cette vente: 300 demandes d’enregistrement avaient été faites, 3.500 catalogues imprimés. En partie à cause de l’effet Banksy.

Homobadualité, Warhol et surveillance policière

Les 133 lots de “Search and stop, collecting from Banksy to Mark Ryden”, qui ont été dispersés chez Artcurial, mettaient en lumière la scène culturelle urbaine, avec plusieurs street artists dont le mystérieux et subversif Britannique est le plus célèbre. La meilleure vente Banksy de la soirée a été une sérigraphie baptisée “Stop and Search”, dénonçant la surveillance policière, partie à 65.000 euros frais inclus (estimation: 30.000 à 35.000 euros).

Une autre sérigraphie, Soup Can (Yellow/Emerald/Brown), clin d’oeil à Warhol, a été vendue à 46.800 euros (estimation: 15.000 à 20.000 euros). Une troisième “Queen vic”, qui se moque de la reine Victoria et de ses positions sur l’homobadualité, est partie pour 11.700 euros (estimation: 3.500 à 4.000 euros). Enfin une oeuvre en polypropylène baptisée “Love rat”, un rat blanc tenant un pinceau, a trouvé preneur pour 1.700 euros.

Avant la vente, le commissaire priseur Arnaud Oliveux, très enjoué, répondait avec humour aux questions des journalistes. Banksy pourrait-il être présent parmi les curieux et acheteurs? “Ça m’étonnerait. J’aimerais bien”, disait-il. Jugeant toutefois: “cette fois il ne va sûrement pas s’auto-parodier”. Pendant la vente, il a cherché à faire jouer l’effet médiatique autour du street artist pour faire monter les prix, lançant à une acheteuse qui hésitait à renchérir sur Soup Can (Yellow/Emerald/Brown): “Mais, madame, Banksy est sous les projecteurs. Vous allez le regretter!”

Pas d’auto-destruction d’œuvre possible, les cadres avaient été vérifiés

Les sérigraphies étaient bien en évidence près de la tribune où officiait le commissaire priseur. Mais aucune toile n’est pbadée à travers la partie inférieure de son cadre, pour se découper en lamelles comme à Londres.

L’artiste de Bristol qui maintient fièrement l’anonymat avait revendiqué ce pied de nez au marché de l’art, voulant dénoncer sa “marchandisation”. Ce qui n’avait pas empêché l’oeuvre de prendre encore de la valeur, à plus de deux millions d’euros.

Artcurial avait pris ses dispositions discrètes et efficaces pour éviter que des inconnus prennent place dans la salle. “Nous avons mis en place un dispositif de sécurité mais on cherche à le maintenir sous-jacent, le plus light possible. Il n’y aura pas dix gorilles dans chaque pièce!”, avait baduré à l’AFP avant la vente le commissaire-priseur.

Tout aura été contrôlé. Les encadrements ne posaient pas problème comme à Londres: “ce sont des cadres tout minces, qui ne faisaient pas partie des pièces, qui se trouvaient elles dans un tube roulé”, avait précisé Arnaud Oliveux. Autre chose que l’épais cadre en bois doré de “Girl with balloon” qui dissimulait la machine infernale qui avait permis sa destruction.

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