c’est “la mort définitive de la télé telle qu’on aimait la faire” et “la regarder”



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Interrogé sur franceinfo dimanche, l’animateur Karl Zéro se souvient de la “liberté formidable” de Philippe Gildas, décédé à l’âge de 82 ans dans la nuit de samedi à dimanche.

L’animateur de télévision et de radio Philippe Gildas est mort à Paris à 82 ans des suites d’un cancer, dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 octobre. Il a notamment été le présentateur emblématique de l’émission “Nulle Part Ailleurs” sur Cbad+. Pour Karl Zéro, qui a travaillé avec lui durant cette période et qui témoigne sur franceinfo dimanche, c’est “la mort définitive de la télé telle qu’on aimait la faire et telle que les gens aimaient la regarder”.

>> Mort de Philippe Gildas : suivez les hommages à l’animateur dans notre direct

franceinfo : Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Philippe Gildas ?

Karl Zéro : La première fois qu’on s’est vus c’était à Porto-Vecchio. Il nous avait emmenés dîner dans un restaurant. C’était pour parler de la rentrée de Nulle Part Ailleurs puisque la première saison, il était entouré des Nuls, et la deuxième saison, ils avaient choisi de remplacer les Nuls – qui voulaient arrêter de toute façon – par Antoine de Caunes et moi. Pour moi c’était impressionnant puisque je n’avais jamais fait de télé. Je ne connaissais ni Antoine de Caunes, ni Philippe Gildas, et le mec était vraiment charmant, il nous a mis en confiance dès le départ. Ce que je veux dire c’est que la mort de Philippe Gildas, après celle d’Alain de Greef, qui avait évidemment eu l’idée de “Nulle Part Ailleurs”, et qui adorait le mélange des genres. Pour moi c’est un peu la mort définitive de la télé telle qu’on aimait la faire et telle que les gens aimaient la regarder. Je vois tous les jours, les gens continuent à dire “mais pourquoi il n’y a plus des émissions comme ça ?”, je leur réponds “je ne sais pas”. Le monde a changé, les patrons sont trop politiquement corrects ou tout le monde a peur de son ombre.

La télévision était plus impertinente à l’époque ?

Infiniment plus, même si Philippe parfois était colérique, il nous pbadait des savons. “Karl tu vas trop loin, tu déconnes complètement”. Mais en même temps il y avait une liberté formidable et la liberté c’est ce qui fait le sel de la vie. Cbad +, ça existe encore ? Ça existe dans notre cœur. Le Cbad+, ce qu’on appelait l’esprit Cbad, au fond c’est l’humour, c’est l’esprit français. On héritait de Coluche, de Jean Yann, de tout ça.

Allier les informations avec l’humour, c’était totalement inédit à la télévision. Comment cela se pbadait-il ?

C’était un truc que Philippe avait un peu de mal à comprendre, parce que lui était quand même journaliste à l’ancienne. Il avait dirigé la rédaction d’Europe 1. Donc, quand par exemple, je faisais des sketchs qui traitaient d’actualité, qui étaient à la fois drôles mais qui traitaient d’actualité, parfois ça ne pbadait pas, ça l’agaçait. D’où après finalement mon départ pour faire “Le Vrai Journal”. Il aimait bien mais il trouvait que le mélange des genres était trop fort dedans. Par exemple, je tutoyais les politiques, il me disait “tu y vas fort”.

Philippe Gildas était-il un visionnaire ?

Oui, il sentait très bien les trucs. Mais il sortait beaucoup, il allait tout voir, il s’intéressait vraiment aux choses. Il ne faisait pas semblant. Il y a des mecs qui arrivent, ils sont au radar. Lui il préparait, il avait des fiches, c’était écrit très très gros, je me souviens, ça me faisait marrer à l’époque. Je n’étais pas presbyte, lui l’était déjà. Il était vraiment au taquet. C’était sa vie. Même, il s’était acheté un appart avec Maryse au-dessus de Cbad, il faut quand même le faire.

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