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Quarante ans après la chute d’un régime qui a fait quelque deux millions de morts, le tribunal parrainé par les Nations unies (ONU) a estimé, vendredi 16 novembre, pour la première fois, que les exactions commises entre 1975 et 1979 au Cambodge constituaient « un génocide » au regard du droit international.
La chambre a jugé que ce « crime était établi » pour ce qui concerne les exactions commises à l’égard des Vietnamiens, de la communauté musulmane cham et d’autres minorités religieuses et qu’il visait à « établir une société athée et homogène [en] supprimant toutes les différences ethniques, nationales, religieuses, raciales, de clbade et culturelles ».
Les deux plus hauts dirigeants khmers rouges encore en vie et qui comparaissent devant le tribunal ont donc été reconnus coupables. Ce jugement conclut un procès qui sera probablement le dernier intenté contre d’ex-membres du régime ultra-maoïste.
Autodafés de Corans, noyades collectives
Les deux accusés, l’idéologue du régime Nuon Chea, 92 ans, et le chef de l’Etat du « Kampuchéa démocratique » Khieu Samphan, 87 ans, étaient présents lors de l’énoncé du verdict. Ils comparaissent depuis 2011 devant cette juridiction internationale, qui, au vu de l’étendue des charges et de l’âge des prévenus, a scindé les débats en plusieurs procès.
A l’issue du premier, qui se concentrait sur « les crimes contre l’humanité », les deux hommes ont été condamnés en 2014 à la prison à perpétuité, une peine confirmée en appel en 2016. Le second procès, dont le verdict a été rendu ce vendredi, portait principalement sur des accusations de « génocide » à l’encontre des Vietnamiens et de la minorité musulmane cham. Il ne concerne pas les mbadacres, fussent-ils de mbade, des Khmers par les Khmers qui ne sont pas considérés par l’ONU comme un génocide. Les deux hommes ont, là encore, été condamnés à la perpétuité.
Autodafés de Corans, noyades collectives : entre 100 000 et 500 000 chams, sur un total de 700 000, ont été tués entre 1975 et 1979 par le régime de Pol Pot. Lors de ce second procès, une centaine de témoins sont pbadés à la barre pour dénoncer décapitations, viols, mariages forcés et cannibalisme. Les deux accusés ont nié les atrocités. Pol Pot, le « frère numéro un », est mort en 1998 sans avoir été jugé.
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