[ad_1]
Le ministre allemand de l’Intérieur a annoncé ce lundi qu’il allait démissionner de la présidence de l’Union chrétienne sociale, en précisant toutefois qu’il conservait son poste au sein du gouvernement d’Angela Merkel.
De notre correspondant à Berlin,
Comme un domino, Horst Seehofer vient de céder à son tour. Le président de la CSU, le parti conservateur allié d’Angela Merkel, a confirmé lundi les rumeurs: il s’est résolu à abandonner le leadership de la formation bavaroise. Après le retrait annoncé de la chancelière, qui ne se représentera pas à la présidence de la CDU en décembre, le ministre de l’Intérieur, contesté dans son parti, a été emporté par l’appel au renouvellement. Il n’a toutefois pas indiqué quand il céderait la main. Mais il a baduré qu’un congrès spécial de la CSU se tiendrait début 2019. «Le changement fait partie de la vie, cela vaut pour moi aussi», a-t-il expliqué lundi.
Depuis les élections de Bavière du 14 octobre, Horst Seehofer se trouve sous une pression grandissante. Certes les Bavarois l’avaient emporté. Mais en perdant leur majorité absolue au parlement régional avec le résultat le plus faible depuis cinquante ans, la victoire a sonné comme une défaite. Au sein du parti, le président de la CSU a été tenu pour responsable de l’échec par ses rivaux dont le ministre président du Land Markus Söder, le nouvel homme fort du parti. Fin octobre, celui-ci a dit «comprendre» ceux qui réclamaient le départ de Horst Seehofer. Pourtant, le président de la CSU a d’abord refusé d’envisager un retrait temps qu’une majorité régionale n’avait pas été trouvée. C’est chose faite depuis la semaine dernière. La CSU va diriger la région avec les Freie Wähler, un petit parti local conservateur.
«Le père de tous les problèmes»
Avec ses critiques en rafale et ses badauts contre la politique d’Angela Merkel, dont il a contesté depuis 2015 la politique migratoire, le ministre de l’Intérieur était devenu un problème pour la CSU et pour la coalition au pouvoir à Berlin. En Bavière, les querelles à répétition ont découragé l’électorat modéré sans reconquérir ceux tentés par le vote d’extrême droite. À Berlin, les relations entre les différents leaders se sont irrémédiablement dégradées. Seehofer «est le père de tous les problèmes», s’est-on plaint au SPD en détournant la formule du ministre de l’Intérieur: «L’immigration est la mère de tous les problèmes».
» LIRE AUSSI – Allemagne: ces neuf moments clés qui ont fragilisé Angela Merkel
Après les mauvais résultats électoraux en Hesse, le 28 octobre, les leaders de la CDU ont dénoncé les querelles politiques qui ont perturbé les scrutins locaux. «L’image donnée par le gouvernement n’est pas acceptable», a déploré elle-même Angela Merkel. La chancelière n’avait toutefois pas l’autorité pour débarquer son ministre rebelle: dans le système parlementaire allemand, les partis de la coalition sont souverains. Mais en donnant l’exemple, elle lui a donné le coup de grâce.
Lundi, Horst Seehofer a baduré que sa décision de quitter la tête de la CSU n’affecterait pas sa mission en tant que ministre de l’Intérieur. Mais pourra-t-il tenir? Le sort d’Horst Seehofer est désormais suspendu au jeu de pouvoir à Munich. Son avenir est aussi lié à celui de la grande coalition. Après le renouvellement de la direction de la CDU, début décembre, les rapports de force vont changer. Le successeur d’Angela Merkel au sein du parti pourra choisir d’accorder un sursis à l’ancien adversaire de la chancelière ou le pousser plus rapidement vers la sortie. Quoi qu’il en soit, ses jours sont comptés.
[ad_2]
Source link