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Le gouvernement autrichien a annoncé mercredi son retrait du pacte de l’ONU sur les migrations, qui sera formellement entériné en décembre et auquel le pays dit s’opposer, comme la Hongrie et les Etats-Unis, pour « défendre sa souveraineté » en matière d’immigration.
« Le gouvernement a convenu […] de ne pas signer le pacte des Nations Unies sur la migration et ainsi de ne pas lier l’Autriche », a indiqué dans un communiqué la coalition dirigée par le chancelier conservateur Sebastian Kurz avec le parti d’extrême droite FPÖ. Au pouvoir depuis près d’un an, ce gouvernement a durci les conditions d’accueil des immigrés, et les élus d’extrême droite tiennent régulièrement des propos stigmatisant les étrangers, notamment de religion musulmane.
Contre « un droit à la migration »
La formation d’extrême droite faisait campagne depuis plusieurs semaines pour que Vienne boycotte ce texte considéré comme le premier document international sur la gestion des migrations.
Les pays de l’ONU, à l’exception des Etats-Unis, ont approuvé le document en juillet. Quelques jours plus tard, la Hongrie avait annoncé son retrait de cet accord. Son Premier ministre, Viktor Orban est ouvertement hostile à une immigration non-européenne. Il avait estimé que ce pacte « inciterait » des millions de personnes à prendre la route.
« L’Autriche refuse la possibilité que le pacte sur les migrations établisse un nouveau droit international contraignant ou puisse être interprété comme tel », a déclaré le vice-chancelier et patron du FPÖ, Heinz-Christan Strache, lors d’une conférence de presse.
L’extrême droite, elle, applaudit. En Allemagne, Alice Weidel la coprésidente du parti d’extrême AfD a salué cette décision sur Twitter estimant que l’Allemagne devrait en faire de même. En France, Marine Le Pen (RN) estime que « le bon sens revient en Europe ».
L’Autriche à la tête d’« un bloc de l’Est réactionnaire »
L’opposition autrichienne a vigoureusement dénoncé cette annonce, accusant le gouvernement de porter atteinte à la réputation internationale du pays.
L’eurodéputé vert Michel Reimon a estimé que la décision montrait que l’Autriche « ne fait pas seulement partie d’un bloc de l’Est réactionnaire, mais qu’elle le dirige ».
La Commission européenne a jugé « regrettable » la décision de l’Autriche, pays qui occupe la présidence tournante de l’UE jusqu’à la fin de l’année. Berlin a également défendu cet accord négocié durant de longs mois, qui cherche à « trouver des solutions globales au phénomène des migrations ».
Les grandes lignes du pacte
Le pacte de l’ONU préconise notamment de renforcer la coopération internationale pour gérer l’immigration. Il recense une série de principes – défense des droits de l’homme, des droits des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale, etc – et comprend un catalogue de mesures pour aider les pays à faire face aux migrations : améliorer l’information, mesures pour mieux intégrer les migrants, échange d’expertises…
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