« Le chef de l’Etat est seul face au peuple »



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Invité dimanche du « Grand Rendez-vous Europe1 – Les Echos – Cnews », Dominique de Villepin a bien sûr salué à l’occasion des  commémorations de l’armistice la mémoire des poilus, ces héros du quotidien. Mais au-delà de « cette geste », l’ancien Premier ministre préfère tirer les leçons de l’Histoire. « Les morts de 14-18 nous obligent à agir » au moment où « notre nation semble se désagréger », et alors que le monde se lézarde.

Dominique de Villepin exhorte les chefs d’Etat à agir, prenant pour première urgence la guerre « illégitime » que l’Arabie Saoudite mène au Yémen. A l’écouter, l’affaire Khashoggi a fragilisé le roi et le prince héritier et l’Occident dispose aussi du levier des ventes d’armes pour  faire arrêter ce conflit .

Affrontement

Pour l’ancien chef de la diplomatie française, Emmanuel Macron doit aussi agir contre la division en Europe, remettre en marche le projet européen au risque d’un éclatement aux prochaines européennes.

Il juge durement la stratégie d’Emmanuel Macron de dresser un camp progressiste contre un camp populiste, qui mène à l’affrontement. « La grande clé c’est l’unité, la polarisation entre deux camps risque d’accentuer les clivages », prévient-il. Même  la diabolisation de la Pologne actuelle lui paraît excessive et invite à ne pas mettre dans le même sac la question de l’Etat de droit et l’immigration. « La Pologne a été 5 fois dépecée, elle a fait face aux Ottomans, aux Bolcheviks, aux Nazis, il y a une mémoire à prendre en compte. Plutôt que de tomber dans le panneau de la polarisation, il faut donner l’exemple. »

Service public

Emmanuel Macron est accusé de surestimer « sa capacité en temps de crise à mener un combat contre des forces très grandes », celles du populisme qui semble apporter des réponses plus efficaces que les régimes libéraux, lesquels ne parviennent plus qu’à faire de la communication.

On s’avance vers une crise politique d’une extrême gravité.

Sur le plan intérieur aussi, Dominique de Villepin ne ménage pas Emmanuel Macron. Du président, il dit avoir « le sentiment d’un monstre de rigidité, d’arrogance », « seul face au peuple » et réduit à faire de la com’. « On s’avance vers une crise politique d’une extrême gravité ». Pour lui, il faut en priorité rétablir le service public qui se dégrade. « Les Français ont le sentiment que les élites peuvent s’arranger autrement en mettant par exemple leurs enfants dans les écoles privées. Macron a confiance dans sa bonne étoile, mais je crois qu’il est présomptueux. Ca ne change pas la réalité de ceux qui souffrent »

Matthieu Quiret

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