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Jair Bolsonaro a gagné la présidentielle avec 55,1% des voix contre 44,9% à son adversaire du parti des travailleurs, Fernando Haddad. Il a promis de «libérer» l’économie brésilienne avec son conseiller économique, disciple de l’ultralibéralisme de l’école de Chicago.
«Tous ensemble nous allons changer le destin du Brésil, a écrit sur Facebook le nouveau président du Brésil Jair Bolsonaro. Nous ne pouvons pas continuer à flirter avec le socialisme, le communisme, le populisme ou l’extrémisme de gauche». Cet ancien militaire de 63 ans est un nostalgique de la dictature qui a dirigé le pays de 1963 à 1985. Il a gagné la présidentielle à l’issue de la campagne électorale la plus incroyable, la plus polarisée et la plus violente qu’a connue le pays. Il y a d’abord eu l’incarcération du favori des sondages, Inacio Lula da Silva, pour un scandale de corruption dont le juge qui l’a condamné a dit lui-même qu’il n’avait pas les éléments suffisant pour prouver la faute de l’ancien président. Puis les juges ont décidé que Lula ne pouvait pas se présenter depuis sa prison. Il y a eu l’attaque au couteau contre le candidat Jair Bolsonaro qui l’a éloigné de la campagne pendant trois semaines, juste avant le premier tour, ce qui lui a évité de participer aux débats télévisés, un exercice qu’il ne maîtrise pas. Enfin le déchaînement de violence après le premier tour qui a mis Jair Bolsonaro largement en tête du scrutin.
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Cette victoire d’un homme quasi inconnu il y a un an a été rendue possible par la situation très particulière que connaît le pays. Un vaste scandale de corruption a touché l’ensemble des partis, décrédibilisant l’ensemble du monde politique, avec des députés plus soucieux de ne pas aller en prison que de faire la loi. Le pays est également touché par une violence extrême, qui a fait 64.000 morts en 2017, dont 5000 tués par la police. Le pays vit une crise économique grave depuis 2015. «L’économie brésilienne a connu la pire récession en 2015 et 2016 avec une baisse du PIB de 3,5%, explique Georges Deb économiste chez Heuler Hermes. Le pays a connu une timide reprise en 2017 avec 1% de croissance.» Enfin, la grave crise que connaît le voisin vénézuélien a rendu les Brésiliens méfiants vis-à-vis des politiques qui se revendiquent de gauche comme Fernando Haddad du parti des travailleurs.
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Face à ces défis, les réponses de Jair Bolsonaro sont simples. Pour lutter contre la criminalité, il faut autoriser le port d’armes pour que les citoyens puissent se défendre. Et pour retrouver une économie florissante, il faut la libérer en privatisant en mbade et en flexibilisant le marché du travail. «Une des seules propositions chiffrées de Bolsonaro est d’éliminer le déficit primaire de l’État, selon Georges Deb. Mais le FMI prévoit un déficit de 2,4% en 2018. Il ne propose rien de concret pour parvenir à ce résultat sinon de stopper la corruption et de couper dans les dépenses, sans préciser lesquelles.»
Jair Bolsonaro a été menaçant contre les partisans de son concurrent, Fernando Haddad: «Nous allons éliminer de la carte les bandits rouges. Soit, ils iront en prison, soit ils partiront en exil». Au point d’inquiéter le président de la Cour suprême, Dias Toffoli, qui a déclaré au moment de voter qu’«il faut garantir la pluralité politique et respecter l’opposition».
L’artiste Caetano Veloso a écrit dans le New york Times la semaine dernière: «Jair Bolsonaro admire Donald Trump mais il est plus proche du président philippin, Rodrigo Duterte». Pour lui, les médias ont une responsabilité dans l’ascension fulgurante de cet homme politique quasi inconnu il y a un an. Les journaux ont décrit cette élection comme «un affrontement entre deux extrêmes: d’un côté le parti des travailleurs qui pourrait nous emmener vers un régime communiste autoritaire et de l’autre Bolsonaro qui combattra la corruption et créera une économie favorable au marché».
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