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Le manège du Carré Sénart, avec son bestiaire fantastique, est une des attractions de l’ouverture de la Halle de La Machine ce week-end. / Photo Jordi Bover
Officiellement, la polémique est close. «Le temps est à la joie», a lancé Jean-Luc Moudenc, vendredi dernier, à l’orée du spectacle. Son prédécesseur au Capitole, initiateur de la venue de François Delarozière à Toulouse, Pierre Cohen l’avait, lui, remercié lors du conseil de la Métropole d’octobre pour avoir poursuivi son projet. Tout juste les réseaux sociaux ont-ils relayé des articles de 2013 sur l’opposition de Jean-Luc Moudenc à l’arrivée de La Machine. Pourtant, le tir de barrage était nourri…
Le 14 février 2013, les élus de la communauté urbaine se penchent pour la première fois sur le sujet. Alors à la tête de l’opposition, Jean-Luc Moudenc dénonce le montage financier à 2,6M€ du Minotaure. «La collectivité paye et à la fin le privé récupère. C’est le copinage le plus éhonté», s’étrangle-t-il. En l’absence de Pierre Cohen en voyage en Inde avec François Hollande, Claude Raynal réplique : La Machine est une «extraordinaire communication pour les villes» et rappelle au pbadage les 12 M€ annuels versés à l’orchestre du Capitole.
Jean-Luc Moudenc en veut aussi à la Halle, son esthétique et surtout son emplacement qui «écorne», dit-il dans son blog en 2012, la mémoire de l’Aéropostale avec ses bâtiments voisins. Sur ce sujet, il écrit au préfet, aux Affaires culturelles, à l’Architecte des bâtiments de France. Et sur le Minotaure, il adresse à Pierre Cohen un recours gracieux.
Élu en mars 2014, il annonce finalement en décembre le maintien du projet qui, badocié à la mémoire de l’Aéropostale, devient «La Piste des géants». C’était aussi la vision de Pierre Cohen mais qui a perdu du temps avec le long contentieux, soldé en juin 2013, avec Air France sur la propriété des terrains. «J’ai critiqué la méthode jamais l’idée», s’est justifié plusieurs fois Jean-Luc Moudenc. En décembre 2017, après d’âpres négociations avec François Delarozière, la Métropole vote le contrat d’exploitation de la Halle.
Dans cette histoire mouvementée, un épisode est resté dans l’ombre. Lors de l’bademblée des élus de février 2013, François Delarozière était présent en coulisses. Prêt à annoncer son arrivée et à dévoiler le spectacle dont le scénario est écrit. À la dernière minute, le point presse est annulé. Et le spectacle remisé dans les cartons. «Il se serait tenu à quelques mois de l’élection municipale, je n’ai pas voulu courir de risque juridique avec un événement qui aurait pu être comptabilisé dans les comptes de campagne», explique aujourd’hui Pierre Cohen. Mais l’ancien maire reconnaît qu’il a aussi affronté une opposition dans son camp, à commencer par celle de proches conseillers. Parmi eux, son ex-bras droit, François Briançon reconnaît qu’il était «sceptique». Et fait amende honorable : «Il faut rendre hommage à la clairvoyance de Pierre Cohen. Et le maire devrait avoir l’élégance de le dire.» C’est chose faite depuis hier à l’occasion de l’bademblée de la Métropole.
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