pas de nouveau coup d’éclat du mystérieux artiste



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Plusieurs œuvres de l’artiste britannique ont trouvé preneur mercredi soir chez Artcurial, mais à des prix raisonnables et surtout sans qu’aucune ne s’autodétruise, comme au début du mois chez Sotheby’s à Londres.

Alors qu’acheteurs, journalistes et curieux s’étaient pressés à cette vente sous surveillance étroite, les enchères ne se sont pas envolées. L’intérêt avait été pourtant grand avant cette vente: 300 demandes d’enregistrement avaient été faites, 3.500 catalogues imprimés. En partie à cause de l’effet Banksy.

La meilleure vente de l’artiste de la soirée (parmi 133 lots au total), une sérigraphie baptisée Stop and Search, dénonçant la surveillance policière, est partie à 65.000 euros frais inclus (estimation: 30.000 à 35.000 euros). Une autre sérigraphie, Soup Can (Yellow/Emerald/Brown), clin d’œil à Warhol, a été vendue à 46.800 euros (estimation: 15.000 à 20.000 euros). Une troisième Queen Vic, qui se moque de la reine Victoria et de ses positions sur l’homobadualité, est partie pour 11.700 euros (estimation: 3500 à 4000 euros). Enfin une œuvre en polypropylène baptisée Love rat, un rat blanc tenant un pinceau, a trouvé preneur pour 1700 euros.

«Queen Vic» (2004) et «Soup Can» (2005) (Yellow/Emerald/Brown), clin d'œil à Warhol, a été vendue à 46.800 euros.
«Queen Vic» (2004) et «Soup Can» (2005) (Yellow/Emerald/Brown), clin d’œil à Warhol, a été vendue à 46.800 euros. Charles Platiau/REUTERS

» LIRE AUSSI – L’autodestruction de la toile de Banksy ouvre une brèche dans le marché de l’art

On est loin des 1,185 million d’euros dépensés par une acheteuse le 5 octobre chez Sotheby’s à Londres pour une reproduction acrylique et aérosol de l’une des plus célèbres images de l’artiste de Bristol qui maintient fièrement l’anonymat, Girl with Balloon.

À peine venait-elle d’être adjugée que la toile s’autodétruisait partiellement grâce à un mécanisme caché dans son cadre, découpant en partie l’image en fines lamelles verticales. Ce coup pourrait avoir immédiatement augmenté la valeur de la toile, qui devrait désormais se situer au-delà de deux millions d’euros, selon Thierry Ehrmann, président d’Artprice, spécialisé dans les cotations du marché de l’art.

Journalistes et cameramen avaient répondu présent, presque aussi nombreux que les acheteurs potentiels.
Journalistes et cameramen avaient répondu présent, presque aussi nombreux que les acheteurs potentiels. JACQUES DEMARTHON/AFP

Avant la vente, le commissaire priseur Arnaud Oliveux, très enjoué, répondait avec humour aux questions des journalistes. Banksy pourrait-il être présent parmi les curieux et acheteurs? «Ça m’étonnerait. J’aimerais bien», disait-il. Jugeant toutefois: «Cette fois il ne va sûrement pas s’auto-parodier».

Pendant la vente, il a cherché à faire jouer l’effet médiatique autour du street artist pour faire monter les prix, lançant à une acheteuse qui hésitait à renchérir sur Soup Can (Yellow/Emerald/Brown): «Mais, madame, Banksy est sous les projecteurs. Vous allez le regretter!»

Les sérigraphies étaient bien en évidence près de la tribune où officiait le commissaire-priseur. Mais aucune toile n’est pbadée à travers la partie inférieure de son cadre, pour se découper en lamelles comme à Londres.

Artcurial avait pris ses dispositions discrètes et efficaces pour éviter que des inconnus prenant place dans la salle. «Nous avons mis en place un dispositif de sécurité mais on cherche à le maintenir sous-jacent, le plus light possible. Il n’y aura pas dix gorilles dans chaque pièce!», avait baduré à l’AFP avant la vente le commissaire-priseur.

Tout aura été contrôlé. Les encadrements ne posaient pas problème comme à Londres: «Ce sont des cadres tout minces, qui ne faisaient pas partie des pièces, qui se trouvaient elles dans un tube roulé», avait précisé M. Oliveux. Autre chose que l’épais cadre en bois doré de Girl with balloon qui dissimulait la machine infernale qui avait permis sa destruction.

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