Trois paraplégiques remarchent grâce à une nouvelle technique spectaculaire 



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Les trois hommes, paraplégiques à la suite d’un accident, ont pu retrouver le contrôler de leurs jambes grâce à des stimulations électriques synchronisées et à des semaines de rééducation intensive.

Il y a sept ans, David, un jeune homme de 28 ans, est devenu paraplégique à la suite d’un accident sportif. Sept longues années pbadées en fauteuil roulant, à faire le deuil de ses jambes. Mais, depuis quelques mois, grâce à un système d’électrodes implantées au niveau de la moelle épinière, David peut de nouveau marcher, aidé d’un déambulateur.

Nul miracle ici, mais le travail de titan d’une équipe de scientifiques de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Comme David, deux autres hommes paralysés peuvent de nouveau marcher grâce à une nouvelle technologie faisant appel à la stimulation électrique. Plus extraordinaire encore, les trois participants ont pu conserver le contrôle volontaire de leurs jambes, même après l’arrêt de la stimulation électrique. Cette avancée sans précédent est rapportée en détail dans la prestigieuse revue Nature, ce mercredi.

Un peu plus tôt, au mois de septembre, deux équipes américaines avaient déjà annoncé – l’une dans la revue Nature Medicine , l’autre dans le New England of Journal Medicine – avoir réussi à réactiver des signaux nerveux chez des patients atteints de paraplégie complète par stimulation électrique.

Un homme paraplégique réussit à remarcher grâce à une électrode – Regarder sur Figaro Live

«Avec notre système, la stimulation électrique arrive au même moment et au même endroit que l’influx nerveux résiduel envoyé par le cerveau»

Grégoire Courtine, chercheur à l’EPFL, qui a coordonné l’étude

«Ces trois équipes sont à la pointe dans le domaine, elles ont toutes les trois réalisé des avancées majeures», indique David Guiraud, directeur de recherche à l’Inria. Il y a une vingtaine d’années, le scientifique avait pris part à des expériences à Montpellier visant à stimuler, non pas la moelle épinière, mais les nerfs périphériques directement reliés aux muscles. Une approche abandonnée depuis. Celle sur lesquelles travaillent les trois équipes en compétition est accompagnée par la même entreprise, Medtronic, l’un des leaders mondiaux en matière de technologies médicales.

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Les chercheurs suisses sont allés encore plus loin, ajoutant à la stimulation électrique une précision d’horlogers. Au lieu de stimuler la moelle épinière en continu, comme l’ont fait les Américains, ils ont délivré un courant électrique à des moments bien particuliers, en synchronisation avec les mouvements de la marche. L’objectif de cette approche est d’amplifier la commande envoyée par le cerveau. Mais, contrairement aux Américains, les Suisses ont sélectionné des personnes avec une atteinte partielle et non pas complète. «Les trois participants avaient encore des fibres nerveuses anatomiquement intactes, mais elles n’étaient plus fonctionnelles», indique Grégoire Courtine, chercheur à l’EPFL, qui a coordonné l’étude. En clair, les patients avaient des sensations au niveau des jambes sans toutefois pouvoir les bouger. «Avec notre système, la stimulation électrique arrive au même moment et au même endroit que l’influx nerveux résiduel envoyé par le cerveau», poursuit-il.

Un bond de géant

L’essentiel de la marche est contrôlé par 5 centimètres de moelle épinière située dans le bas du dos. En cas de lésions consécutives à un accident, la communication avec le cerveau est interrompue. La moelle, coupée de son unité centrale, ne reçoit plus les influx nerveux émis par le cerveau qui lui sont nécessaires pour activer les muscles de la marche. Et contrairement à la queue d’un lézard, les fibres nerveuses abîmées ne repoussent pas.«En revanche, certaines fibres épargnées peuvent établir de nouvelles connexions sur des petites distances, c’est ce qu’on appelle “le bourgeonnement local”», explique Grégoire Courtine. La stimulation électrique permet de réveiller ces nerfs abîmés et ainsi de recâbler le lien entre le cerveau et le système nerveux périphérique.

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Les trois participants à l’expérience, des hommes âgés de 28, 35 et 47 ans, étaient paralysés depuis plus de quatre ans. Quelques jours seulement après la stimulation électrique ciblée, ils pouvaient déjà contrôler partiellement les mouvements de leurs jambes et progresser sur un tapis roulant, aidés de supports. Et après de longues semaines de rééducation intensive, ils ont réussi à marcher de façon indépendante ou aidés d’un déambulateur. Un résultat qui a perduré, même après l’arrêt de la stimulation. «La rééducation est fondamentale, c’est cela qui permet aux nerfs de repousser localement», indique Grégoire Courtine.

«Concrètement, au quotidien, ils sont encore en fauteuil. Mais c’est une belle preuve de concept »

Grégoire Courtine, qui a coordonné l’étude

Après plusieurs mois pbadés à Lausanne, les trois hommes sont retournés chez eux. «Ils s’entraînent à la maison, les progrès se poursuivent pour certains. Deux d’entre eux arrivent à marcher 100 ou 200 mètres avec déambulateur», rapporte le chercheur. Pas question de parler de miracle à ce stade, mais il s’agit d’un bond de géant. «Concrètement, au quotidien, ils sont encore en fauteuil. Mais c’est une belle preuve de concept», tempère Grégoire Courtine. «C’est une très belle étude qui ouvre de réelles perspectives grâce à une nouvelle voie dont la marge de progrès semble encore grande ; mais il faut rester modeste sur les résultats aujourd’hui, confirme David Guiraud, de l’Inria. On est loin d’une marche qui leur permette de se déplacer au quotidien.»

L’équipe suisse, composée d’une trentaine de personnes (neurochirurgiens, neurologues, kinésithérapeutes, ingénieurs, neuroscientifiques, physiciens), sait désormais la direction à prendre. «Il faut absolument appliquer ce type de traitement très tôt après la lésion, quand le système neuromusculaire n’est pas encore trop atrophié», souligne Grégoire Courtine. Leur objectif est maintenant de lancer une étude avec une vingtaine de participants souffrant de lésions récentes de la moelle épinière. Un espoir sérieux pour tous les paraplégiques, qui sont environ 50.000 en France.

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